Carrière
Les profils les plus convoités par les banques
Entre opérations de rajeunissement des effectifs, course effrénée
à l’ouverture d’agences et émergence de nouveaux métiers, les perspectives de
carrière dans le secteur bancaire se font prometteuses.
Ingénieurs et lauréats des écoles de commerce sont particulièrement recherchés.
L’effectif
du secteur a progressé de 5,7% par rapport à 2006, à 25 686.

Une aubaine pour les jeunes lauréats de l’enseignement supérieur, les ingénieurs et les diplômés des écoles de commerce en particulier ! Entre les opérations de rajeunissement des effectifs, la course effrénée à l’ouverture d’agences et l’émergence de nouveaux métiers, les chances de trouver un emploi dans le secteur bancaire et d’y faire carrière se sont multipliées, d’autant plus que le secteur est encore loin d’avoir atteint sa vitesse de croisière. Le taux de bancarisation étant faible (autour de 26%), la marge de croissance du secteur est encore significative.
Depuis 2005, l’effectif du secteur est en croissance continue après une légère stagnation en 2004. Le nombre d’agents est passé de 24 288 à 25 686 en 2006, soit une progression de 5,7% (rapport d’activité de Bank Al Maghrib pour l’exercice 2006). Cette progression s’explique par l’engagement des banques dans de nouveaux chantiers liés au développement des systèmes d’information et de gestion des risques, en relation notamment avec l’évolution de la réglementation comptable et prudentielle et les nouvelles exigences en matière de contrôle bancaire, et, d’autre part, par l’expansion de l’activité bancaire au plan local et international.
Les banques sont en concurrence avec les autres acteurs du secteur financier qui recherchent des profils à peu près identiques. Par exemple, les sociétés de financement (sociétés de crédit à la consommation, de crédit-bail et autres sociétés de financement) ont aussi renforcé de 7,2% leurs effectifs qui s’établissent à 2 420 agents.
Concurrence des sociétés de financement et des compagnies d’assurance
Les compagnies d’assurance font face aux mêmes besoins en recrutement mais, par rapport aux banques, elles souffrent d’un déficit d’image auprès des jeunes notamment parce que les salaires sont souvent moins élevés.
Premier constat : l’éventail des profils recherchés dans le secteur bancaire est très large. A commencer par les commerciaux qui sont les plus demandés. Avec la multiplication des produits, les banques sont en quête de professionnels capables d’assimiler rapidement leur métier, mais surtout de personnalités dotées du sens du service et de la relation client. Par exemple, le rôle du chargé d’accueil en agence est aujourd’hui celui d’un véritable conseiller, capable de vendre les différents produits bancaires tout en personnalisant la relation avec le client. Le métier implique un important suivi de clientèle, d’o๠la multiplication des plate-formes téléphoniques destinées à répondre en temps réel aux demandes des clients. Cette nouvelle approche qui prône la réactivité favorise le recrutement de profils de télévendeurs, téléconseillers ou encore chargés de clientèle (les appellations diffèrent suivant les entreprises). Ces postes sont une belle porte d’entrée dans le monde de la banque, c’est parfois même un passage obligé pour pouvoir évoluer vers les autres métiers. Car l’un des atouts du secteur bancaire, ce sont d’abord les perspectives d’évolution qu’il propose. Pour la Société générale marocaine de banques (SGMB), qui compte près de
3 000 collaborateurs au Maroc et couvre tous les domaines d’activité avec 14 filiales spécialisées, la diversité est de mise. «Nous recherchons à la fois des collaborateurs avec des compétences métiers mais également des profils disposant d’un potentiel avéré pour leur offrir un parcours professionnel enrichissant», note Mohamed El Hidaoui, DRH du groupe.
A côté de la fonction commerciale, la finance de marché connaà®t elle aussi une embellie. Des postes d’analystes financiers, de traders et autres gestionnaires de fonds ont encore de beaux jours devant eux. Pour les spécialistes, les besoins sont tellement importants et les profils pointus si rares qu’il faut souvent faire appel à des personnes expérimentées localement ou aller chercher à l’étranger les compétences ciblées.
Salons de recrutement : un canal de plus en plus utilisé
Il convient également de noter que le développement des agences se traduit par des besoins au niveau des métiers de support (informatique, marketing, back-office, inspection, finance…). A ce niveau, les profils recherchés sont en majeure partie des nouveaux diplômés Bac+4 et plus. Ils sont principalement issus des universités et écoles de commerce et d’ingénieurs.
Quant aux critères d’âge et de sexe, ils restent secondaires car ce qui prime, ce sont les dispositions professionnelles, la capacité d’intégration et l’éventuelle expérience, soulignent DRH et cabinets de recrutement.
Côté canaux, on exploite aussi bien les circuits classiques que l’internet pour séduire davantage de candidats. Mais l’outil privilégié reste la participation aux salons de recrutement, notamment à l’étranger. «Ces contacts se traduisent souvent par des recrutements et des offres de stages, un bon indicateur par ailleurs de l’attractivité», souligne pour sa part M. El Hidaoui.
En termes de formation, la concurrence entre banques fait rage. Les unes et les autres tentent de se démarquer en proposant des cursus qui permettent aux débutants prometteurs d’atteindre le statut de cadre au bout de quelques années. Pour Wafae Bennani Squalli, DRH du Crédit du Maroc, «la prise en charge des candidats se fait dès les premiers jours de recrutement avec la mise en place d’un plan d’intégration conçu en étroite collaboration avec le manager de l’unité d’accueil. Il varie entre 2 à 4 mois selon le cursus du candidat», souligne-t-elle.
Reste le salaire. Pour les employés, le personnel de service, les gradés et assimilés, le secteur est régi par la convention collective signée entre le GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc) et l’Usib (Union syndicale interbancaire). Le salaire est basé sur un nombre de points par échelle auxquels on applique un coefficient. Pour les cadres, il relève d’une relation contractuelle avec la direction. Si le contenu de la convention est public, chaque établissement a cependant des recettes et peut proposer un plus pour convaincre un candidat à le rejoindre. Mais le secret est bien gardé. Presque tout le monde utilise une formule consacrée : «La politique salariale repose sur l’équité interne et la compétitivité externe»
