Carrière
Les entreprises embauchent pour pourvoir des postes existants, mais très peu pour des créations d’emplois
Essaid Bellal, DG du cabinet Diorh.
Je dirais qu’il y a un ralentissement dans le recrutement. De manière générale, les programmes de recrutement sont toujours maintenus, mais les entreprises ne se forcent pas. Elles embauchent pour pourvoir des postes existants, mais très peu pour des créations d’emplois.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce manque de dynamisme. Bien évidemment, on attend sur la scène internationale à ce que les affaires reprennent. Au niveau national, la période des élections a quelque peu freiné les ardeurs des entreprises.
Certains secteurs comme l’automobile et le textile sont les plus touchés, vu que les entreprises y opérant sont en grande partie exportatrices. L’immobilier est aussi touché, surtout au niveau de l’immobilier du luxe.
En revanche, les autres secteurs arriveront certainement à surmonter cette crise. Par exemple, les services continuent d’animer le marché de l’emploi. On peut citer l’offshoring et les technologies de l’information.
Les banques continuent également de recruter, mais à un rythme moins important. Si la crise perdure, les conséquences vont se disséminer dans d’autres secteurs.
Concernant les profils, ce sont les catégories de cadres et cadres supérieurs qui sont beaucoup plus demandés.
Par exemple, le profil de juriste est très demandé. Depuis quelques années, son rôle s’est affirmé et développé. Les services juridiques apparaissent plus ou moins importants selon la taille de l’entreprise. Ainsi, s’il travaille dans une grande entreprise, le juriste peut effectuer des tâches variées de conseil, de documentation, d’administration ou faire partie d’un département juridique spécialisé.
Il peut aussi être un spécialiste dans le domaine du droit des contrats ou dans celui de la protection de la propriété industrielle, du droit international ou du droit de l’environnement…
D’ailleurs, notre dernière enquête de rémunération montre que son salaire a fortement augmenté ces dernières années. Un bon juriste peut toucher jusqu’à 30 000 DH par mois.
On peut également citer le responsable rémunérations qu’on appelle également manager compensation & benefits. Il est demandé aussi bien par les multinationales que par les entreprises nationales.
C’est un profil chargé de l’application de la politique salariale de l’entreprise, dans le but de faire de la rémunération un outil de motivation adapté aux aspirations des salariés et aux objectifs de l’entreprise.
Le marché est également demandeur de commerciaux dotés de capacités managériales accrues. On ne leur demande plus seulement de vendre un produit mais aussi de conseiller, gérer des équipes et des secteurs.
Enfin, les ingénieurs sont toujours sollicités et doivent être également dotés de bonnes capacités managériales?
