Carrière
L’équité en matière salariale, un casse-tête pour les employeurs
Les salariés se comparent souvent aux collègues ou au marché, mais la notion d’équité n’est pas toujours facile à expliquer en matière salariale. L’assurer, c’est pouvoir mettre en place une politique de rémunération bien étudiée, clairement définie et communiquée à tous.
La rémunération constitue le sujet le plus préoccupant pour les salariés. Dès qu’on en parle, la colère gronde. En général, tout le monde se sent peu ou mal payé. Ainsi, les individus se comparent souvent aux collègues occupant le même poste, ensuite aux collègues du même département ou encore d’un point de vue global aux titulaires des autres postes au niveau de l’ensemble de la structure, à ceux de la concurrence ou des entreprises de secteurs différents. On évalue aussi son salaire par rapport à ses qualifications, ses responsabilités ou encore sa valeur ajoutée… Ces interrogations et doutes surviennent souvent en l’absence d’une politique de rémunération bien étudiée, clairement définie et communiquée à tous les concernés. En effet, quand le top management garde la main sur les salaires, les augmentations annuelles, les primes et autres avantages qu’il distribue à sa guise, il y a toujours des écarts frustrants qui ont un impact négatif non seulement sur la performance de chacun, mais aussi sur l’image de l’entreprise.
Ne pas confondre équité et égalité
Toutefois, même dans les entreprises bien structurées, l’équité n’est pas garantie à tous les coups. Pourquoi? Parce que le marché de l’emploi est mouvant. Des données conjoncturelles ou des changements de fond peuvent entraîner des distorsions qui prendront du temps à être corrrigées. Par exemple, le besoin en informaticiens a entraîné une forte flambée des salaires de 2000 à 2005. La question n’était pas tant de savoir combien il fallait débourser pour en débaucher, mais de s’assurer que l’on dispose d’arguments plus persuasifs que ceux des sociétés concurrentes. Pendant un moment donc le recrutement de profils pointus à un prix fort a été source de déséquilibre aux dépens des plus anciens.
Une telle situation ne peut pas rester figée. Pour bon nombre de spécialistes, il faut en effet penser à revoir sa politique de rémunération tous les 5 ans, lorsqu’on se rend compte qu’elle a atteint ses limites ou encore quand le système peut provoquer des mécontentements fondés sur des arguments solides. A ce propos, il importe de souligner que beaucoup confondent égalité et équité. L’équité renvoie à la notion d’impartialité, de justice. En matière de salaire, il s’agit de payer en fonction du mérite. L’équité est stimulante, alors que l’égalité, pour un même travail, ne favorise que les médiocres.
