Carrière
Le principal critère de choix d’un projet est son caractère scientifique et innovant
Formation, coaching personnalisé, prospection et échanges d’expériences sont parmi les services offerts aux porteurs de projets.
Une quarantaine de projets ont été retenus depuis le démarrage du réseau.
Les porteurs de projets bénéficient de financements dédiés aux études.

L’incubation reste un domaine encore peu développé. Le réseau Maroc incubation et essaimage compte à peine une dizaine de centres d’incubation, dont la plupart émanent du monde universitaire. Salma Dinia, enseignante chercheuse et coordinatrice du réseau, donne les détails du réseau d’incubation.
Quelle est la mission du réseau Maroc incubation et essaimage ?
Le réseau Maroc incubation et essaimage (RMIE) a été créé en 2002 par le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique et le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) en partenariat avec le ministère du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies, R&D Maroc, l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), la Fondation création d’entreprise du groupe Banque Populaire, la caisse de dépôt et de garantie (CDG) à travers le fonds d’amorçage Sindibad. Le RMIE a bénéficié pendant sa phase de démarrage de l’appui du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France au Maroc. Il vise à promouvoir la création d’entreprises, innovation et transfert de savoir-faire entre l’université et l’entreprise à travers des offres de service pour les créateurs d’entreprise, formation, coaching personnalisé, prospection, échanges d’expériences… Le CNRST est l’opérateur chargé de la mise en œuvre de ce programme.
Qui sont les membres ?
Les membres du RMIE sont les incubateurs d’entreprises innovantes relevant des établissements universitaires, d’établissements d’enseignement supérieur ou autres. Ils sont répartis sur l’ensemble du Royaume, on peut citer notamment le Centre d’innovation technologique (CIT) de l’Ecole Mohammadia des ingénieurs (EMI), le Centre d’incubation et d’accueil des entreprises innovantes (CIAEI), de l’Ecole nationale de l’industrie minérale (ENIM), l’incubateur RESIN créé en partenariat par l’Institut national des postes et télécommunications (INPT) et l’Ecole nationale supérieure d’information et d’analyse des systèmes (ESIAS), l’incubateur universitaire de Marrakech «INMA», le Centre universitaire Doukkala incubation (CUDI) de la Faculté des sciences d’El Jadida, l’incubateur régional interuniversitaire du Sud, de l’Université Ibn Zohr , l’incubateur Dynamique Est de la Faculté des sciences économiques, juridiques et sociales d’Oujda, l’incubateur du Technopark de Casablanca ainsi que l’incubateur du groupe ISIAM d’Agadir.
Quel est le bilan ?
Depuis sa création le réseau a reçu 80 projets de création d’entreprises innovantes. Le comité de sélection et d’évaluation du RMIE en a retenu une quarantaine pour le financement de la phase d’incubation. Près d’une dizaine d’entre eux ont pu aboutir à des créations d’entreprises ou à des dépôts de brevet à l’international, dix autres projets sont en cours d’incubation.
Ces projets concernent plusieurs domaines d’expertise. On peut citer à titre d’exemple un projet de valorisation des déchets d’équipements électriques, une unité de fabrication et de commercialisation du charbon actif, des sous-produits d’arganier, un projet de plateforme de télé-enseignement et production de formation en ligne, un projet de production et commercialisation d’un système d’irrigation par injection d’eau…
Nous visons également les compétences marocaines à l’étranger puisque nous avons organisé récemment une semaine d’accompagnement au profit des porteurs de projets de la diaspora marocaine. A cet effet, nous avons reçu des demandes de candidature dont nous avons retenu quelques-unes. Les projets concernent les domaines de l’intelligence économique ou encore les technologies de l’information.
Pensez-vous que l’incubation contribue à la création d’entreprise ?
Tout à fait ! Il faut dire que l’incubation d’entreprise est un concept encore récent au Maroc alors qu’il fait ses preuves ailleurs. Les mutations économiques que connaît le pays ont permis l’émergence de nouvelles pratiques à même d’encourager l’esprit d’entreprise et la culture de l’innovation. A cet effet, l’incubation tient une place particulière dans la création d’entreprise. Elle consiste à accompagner de manière intensive les porteurs de projets afin de leur permettre de construire les fondations solides d’une entreprise pérenne.
Quels sont les critères de choix des porteurs de projets ?
Les critères d’évaluation des projets adoptés par le comité de sélection portent notamment sur le caractère innovant du projet. On ne demande pas une innovation de rupture mais une innovation au sens large. Les choix se portent aussi sur les porteurs de projets, leurs compétences scientifique, technique, entrepreneuriale et managériale ainsi que la contribution de l’incubateur pour maturation du projet.
Bénéficient-ils de soutien financier ?
Tout à fait, certains porteurs bénéficient de jusqu’à 230 000 DH qui sont dédiés à financer les différentes études. Comme je l’ai souligné précédemment, les porteurs de projets bénéficient également de formations, notamment en matière de management, de l’innovation, du marketing…
