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Carrière

Le marché des informaticiens : Entretien avec Wafae El Ouarzizi, DG d’Actialiance Group

De manière générale, les entreprises cherchent toujours les profils de développeurs (java, .net…) concepteurs, chefs de projets, directeurs de projets, gestionnaires de bases de données… Le besoin en compétences se fait sentir pour les nouveaux métiers de l’informatique.

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Wafae El Ouarzizi DG d’Actialiance Group

Wafae El Ouarzizi
DG d’Actialiance Group

Même si le marché attire beaucoup de profils classiques, de nouveaux métiers ont fait leur apparition sous l’impulsion des transformations digitales. Spécialisée dans les missions informatiques, Wafa El Ouarzazi, DG d’Actialance Group, dresse les tendances du moment, où certains nouveaux métiers gagnent en intérêt.

Comment évaluez-vous le marché de l’emploi des informaticiens ?

Il est vrai qu’on est loin de l’euphorie des années 2000, mais depuis déjà l’année dernière, nous constatons une recrudescence de la demande pour les profils d’informaticiens : développeurs avec une petite expérience, gestionnaires de bases de données, chefs de projets, directeurs de projets, experts en infrastructure, architecture des SI, en sécurité informatique, ingénieurs d’exploitation, de production, consultants ERP (SAP, Oracle, Sage…). On peut expliquer cette reprise par la vague de transformation digitale que connaissent les entreprises structurées principalement et qui s’accompagne d’une apparition de nouveaux métiers.

Qu’en est-il des profils  que l’on trouve sur le marché et que recherchent les entreprises ?

De manière générale, les entreprises cherchent toujours les profils de développeurs (java, .net…), concepteurs, chefs de projets, directeurs de projets, gestionnaires de bases de données, architectes des systèmes d’informations, experts sécurité, infrastructure, réseaux et métiers… Cependant, cette demande s’est enrichie, d’une part, par les évolutions de profils existants avec par exemple une forte demande pour les développeurs Java ou web ou le développement des systèmes de gestion de base de données qui rend également les compétences en MySQL, en SQL Server et en Oracle de plus en plus recherchées, et, d’autre part, par la demande de nouveaux profils comme les datascientist, data miner que nous ne trouvons presque pas, surtout ceux qui sont expérimentés.

Justement, y a-t-il une attention particulière pour de nouveaux profils ?

Ces profils sont de plus en plus demandés en raison des transformations, notamment la transformation digitale, qui a commencé dans la plupart des grandes banques et certaines entreprises. Ces transformations nécessitent des profils classiques d’informaticiens (DBA, architectes des SI, développeurs et experts sécurité) mais aussi des profils aguerris dans des domaines «nouveaux» comme les technologies du big data (datascientists, data miners…), la mobilité (développeur web mobile, webmarketeurs, webdesigners) et le cloud.

Quels sont les secteurs les plus dynamiques dans ce sens ?

Les banques, les SSII, le secteur de l’offshoring…Nous commençons à voir encore le phénomène d’entreprises de services qui recrutent les bons profils pour l’Europe (France, Belgique, Luxembourg,…) avec une prise en charge de toutes les formalités administratives.

Les établissements de formation arrivent-ils à répondre efficacement aux besoins du marché ?

Pour les métiers classiques de l’informatique, les ressources sont disponibles pour l’instant même si nous retrouvons certains profils en grande quantité et passe partout (exemple : les ingénieurs système et réseaux fournis par toutes les universités et écoles mais pas toujours en adéquation avec les besoins). Le problème se pose pour les nouveaux métiers de l’informatique. A ma connaissance, il n’y a pas encore de réponse à ce besoin et même lorsque je vois des profils avec l’étiquette datascientist ou big data, etc., le niveau est loin de répondre aux besoins des clients par exemple. J’effectue des recherches aussi de profils marocains à l’étranger, le parcours est déjà plus intéressant et sérieux mais l’expérience non encore suffisante. Une banque ou une grande entreprise qui entame sa transformation digitale a d’abord besoin de profils de haut niveau pour éventuellement constituer, former et coacher des équipes constituées de profils plus juniors.

Justement, on évoque souvent le déficit de qualité chez les informaticiens, que font les entreprises pour y remédier ?

Beaucoup d’entreprises envisagent de former les débutants de manière à faire face à leurs besoins. Il s’agit de débutants qui ont bien entendu déjà les bagages pour cela, par exemple ceux de l’INSEA pour les datascientists ou les dataminers. C’est à mon avis une des solutions les plus intéressantes pour accélérer la mise à niveau pour les entreprises en termes de ressources adéquates et ne pas attendre le lancement des masters en big data alors que le besoin est déjà là.

Malheureusement, les PME ne sont pas dans la logique de formation et préfèrent se doter de compétences directement opérationnelles.

Comment évoluent actuellement les salaires des informaticiens ?

Les salaires concernant les profils classiques évoluent normalement. Les banques par exemple ont des grilles par profils et s’y tiennent. Les SSII payent souvent légèrement plus mais les avantages ne sont pas les mêmes et le profil des candidats qui choisissent chacun de ces secteurs ne sont pas les mêmes.

A titre d’exemple, il faut compter actuellement entre 13 000 et 14 000 DH nets pour un développeur qui possède trois années d’expérience. Auparavant, ces mêmes candidats étaient recrutés à partir de 11 000 DH sans expérience professionnelle.

En somme, les salaires sont aussi fonction de l’offre et de la demande. Malheureusement, certaines entreprises ne comprennent pas toujours que pour les métiers nouveaux, les profils doivent être traités hors grilles car ils sont difficilement trouvables.