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Carrière

Le langage du corps dans l’image professionnelle

Posture, gestes, visage…, l’impact visuel du corps est la première information «décodée» par l’entourage. Parmi les paramètres plus détaillés du langage corporel, la place la plus importante est réservée aux gestes des mains et à  la physionomie du visage.

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Malgorzata SAADANI 2014 04 10

L’image professionnelle (et aussi personnelle) est une notion complexe. Elle englobe plusieurs paramètres qui, ensemble, envoient un certain nombre d’informations à nos interlocuteurs, en créant ainsi dans leur esprit une image de nous-mêmes. Parmi ses composantes, il faut citer l’apparence physique et vestimentaire (Dress Code), la manière de s’exprimer (la voix et le contenu des paroles) et, bien évidemment,  le langage du corps, le fameux «body langage» qui est l’objet de notre intérêt particulier aujourd’hui. Car, que nous soyons d’accord ou pas avec cette règle générale, notre impact visuel est la première information «décodée» par notre entourage direct : les 20-30 premières secondes créent la première impression.

Ensuite, les choses peuvent évoluer au fur et à mesure du développement de la communication verbale. Dans ce contexte, savoir maîtriser (chez soi) et interpréter (chez les autres) le langage du corps nous permet de mieux gérer notre image professionnelle globale, surtout dans les situations qui présentent pour nous un enjeu important : un entretien d’embauche, une négociation difficile, une situation relationnelle compliquée.

Pour commencer, notre posture : de préférence droite et dégagée, sans être rigide pour autant. Le dos et les épaules courbés donnent toujours l’impression d’impuissance, de tristesse et de manque de dynamisme. Qui chercherait à  faire une telle impression négative ? Le torse naturellement élancé et le port de tête droit sont une condition de départ pour que notre corps envoie une image positive.En position debout, avec le poids du corps reparti en équilibre sur les deux jambes, les pieds très légèrement écartés.

En position assise, appuyé confortablement sur l’intégralité du siège et du dossier, les pieds posés naturellement au sol, le torse tourné vers notre interlocuteur et (si possible) discrètement incliné vers lui, ce qui est indiscutablement un signe d’attention et une invitation non verbale à communiquer.

Si nous nous déplaçons, notre manière de marcher va aussi «parler» : énergique et dynamique propre à une personne sûre d’elle et motivée ou traînant les pieds attribuée à quelqu’un de mou et déprimé ? Distingué et modeste incarnant le sérieux et le professionnalisme ou avec un déhanché digne d’un défilé de mode ? Hyperactive, chaotique et rapide associé à la jeunesse et le «peps» ou stable et rassurant qui caractérise la maturité et l’expérience ? Chacun de ces mouvements contribue à compléter notre image globale et mérite d’être observé et corrigé en cas de besoin.

Un autre paramètre à prendre en compte dans le langage du corps est la distance sociale qui varie en fonction des situations et aussi des cultures. Quand nous parlons avec une seule personne ou un comité restreint, la distance entre nous et nos interlocuteurs sera plus réduite que lorsque nous nous adressons à un public nombreux. De même, en présence des personnes proches et bien connues, cette même distance sera plus réduite qu’avec les étrangers.

Parmi les paramètres plus détaillés du langage corporel, la place la plus importante est réservée aux gestes des mains et à la physionomie du visage. Il existe de nombreux articles scientifiques et manuels qui se sont penchés sur cette question et, pourtant, nul ne peut prétendre avoir élaboré un «dictionnaire universel» des gestes, avec leur interprétation précise et infaillible.

De plus, le public contemporain est si demandeur des solutions «prêtes à emploi» que certaines publications avancent des théories à la limite du ridicule, interprétant par exemple un geste de la main comme un signe extérieur caractérisant un retardataire ou une personne qui ne respecte pas ses engagements. Bien évidemment, ce sont des abus et des extrapolations fantaisistes. Par contre, ce qui est tout à fait vrai, c’est que nos gestes sont souvent plus sincères que nos paroles et montrent au grand jour ce que nous pensons tout bas.

Alors, quels sont les gestes souhaités et conseillés pour offrir une bonne image de soi ? En un mot : les gestes ouverts et stables, en congruence avec notre message verbal, notre personnalité et notre environnement culturel et social. Un geste ouvert implique les mains visibles qui ne sont pas jointes en permanence (ce qui créerait un effet de barrière) et qui évoluent dans les limites établies par la base du cou (le visage doit être visible sans les mouvements parasites devant) et la hauteur du nombril.

Les limites latérales sont aussi souples : sans serrer les coudes contre le corps (ce qui donnerait l’impression de stress et d’auto-contrôle forcé) et sans les projeter non plus dans toutes les directions à grande amplitude (ce qui évoque les gestes de quelqu’un qui se noie et qui essaie de se dégager désespérément, ou encore quelqu’un qui est hyperactif, émotif en excès et qui ne se maîtrise pas).

Ce qui compte aussi, c’est la rapidité des gestes (au même titre que la manière de se déplacer relative à tout le corps) et leur finition qui leur donne l’allure finale stable. A éviter : les gestes répétitifs inconscients (comme par exemple le balancement du corps ou la manipulation d’un objet : le plus souvent un stylo ou une alliance) et ceux de l’auto-contact.

La partie de notre corps la plus importante dans la communication, y compris non verbale, est pourtant le visage. C’est d’ailleurs pour cela que les gestes des mains ne doivent jamais s’opérer devant lui. La mimique de sa partie supérieure (la zone des yeux) et celle inférieure (la zone de la bouche), ainsi que l’intensité et l’expression du regard, complètent et donnent le ton à notre image globale.

L’apprentissage mécanique des gestes selon les modèles dans les livres et leur interprétation simpliste peuvent induire en erreur : quelqu’un qui croise les bras peut tout simplement avoir froid et non pas avoir peur de son interlocuteur ; quelqu’un qui fait une grimace peut avoir un problème de santé et non pas dédaigner notre proposition. Pour cela, l’interprétation finale du langage du corps est toujours le fruit des composantes complexes et très contextuelles : sociales et culturelles.

Le plus important dans le langage du corps, ce n’est pas la perfection surentraînée, mais le naturel correct et conforme à notre milieu socioprofessionnel. Le même naturel qui offre la place à nos individualismes et à nos émotions authentiques et nous fait gagner la sympathie et la confiance des gens.