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Carrière

La digitalisation du recrutement s’impose par la force des choses

• Le recours à l’IA dans le recrutement est aujourd’hui une réalité.
• Une solution agile permet à l’entreprise un déploiement rapide et un interfaçage avec les solutions existantes, ce qui réduit le time to market de la transition digitale.

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Chatbots, entretiens analysés par une intelligence artificielle, détection des émotions par vidéo… Avec la pandémie, les entreprises accélèrent leur mue numérique. Certaines n’hésitent pas à recourir à l’intelligence artificielle pour recruter.

Pour Karim Banaoui, DG de CV Parser, «le recours à l’IA est aujourd’hui une réalité car bon nombre d’entreprises non impactées par la crise n’étaient pas préparées à la vague de recrutements. Je pense notamment aux entreprises des secteurs de la grande distribution, de l’agroalimentaire, des centres d’appels, ou encore des IT. Elles n’étaient surtout pas habituées à être autant sollicitées par les candidats à l’embauche». La taille de l’entreprise n’est pas forcément la seule raison pour digitaliser son processus du recrutement. Par ailleurs, le secteur d’activité, le domaine, le taux de turn-over peuvent être des éléments déterminants également. Un exemple s’impose : certaines sociétés à taille humaine dans le domaine des centres d’appels où les NTIC dont les ressources sont considérées comme le nerf de guerre, la digitalisation du processus de recrutement est un besoin primordial.

Les fonctionnalités innovantes ne manquent pas

Le premier outil indispensable qui permet de digitaliser les recrutements est le logiciel de recrutement ou ATS (Applicant Tracking System). Grâce à ce système, le recruteur peut ainsi suivre l’ensemble du parcours des candidats qui ont postulé aux offres d’emploi. Toutefois, le choix des solutions de l’ATS doit être conditionné à quelques critères, notamment les fonctionnalités innovantes telles que la multidiffusion, l’analyse sémantique, le speech To texte, vidéo, fonctionnalité API. «Le recruteur peut aller jusqu’à 70% de saving sur les tâches chronophages dans le processus du recrutement», explique le DG de CV Parser.

Mais aussi de l’agilité. Une solution agile permet à l’entreprise un déploiement rapide et un interfaçage avec les solutions existantes ce qui réduit le time to market de la transition digitale. De même que  la solution doit également répondre aux normes CNDP et RGPD, à la loi 09 08 de protection des données personnelles au Maroc, la souveraineté des données la loi 05- 20, ainsi que la cybersécurité. Le DG de CV Parser estime également que la digitalisation du recrutement ne se limite pas uniquement à la mise en place et l’utilisation des outils, mais nécessite également le pilotage plus global d’une stratégie en lien avec ses objectifs de marque employeur.

La peur des algorithmes ne se justifie pas…

Toutefois, si ces solutions font le bonheur de certaines entreprises, elles peuvent néanmoins comporter quelques limites. «Malgré un gain temps, la solution digitale du recrutement reste à un stade exploratoire. L’intelligence artificielle comporte des risques d’uniformisation des profils, car la technologie est programmée pour sélectionner les mêmes profils, par exemple ceux qui sont les plus performants», précise pour sa part Meriem Charraf, responsable recrutement dans une SSII.

Ceci étant, le DG de CV Parser tient à rassurer que la peur de ces algorithmes ne se justifie pas, tant qu’on s’en tient aux competences.

D’autant plus que les innovations permettent notamment de faire des recherches multi-critères, d’avoir la possibilité d’optimiser son processus de recrutement en utilisant un matching dont les critères sont pondérés selon ses critères et exigences…», précise t-il. Parfois, les candidats ne savent pas perfectionner les CV. Du coup, ils ont moins de chance pour que leur CV apparaisse en haut de la pile. D’où la nécessité de repenser leur document. Pour optimiser leurs chances, ils doivent veiller à utiliser les bons mots ou expressions dans le CV, comme par exemple utiliser le vocabulaire métier et/ou sectoriel dans son CV, utiliser une terminologie plus fine pour décrire une compétence opérationnelle ou encore mentionner les entreprises pour lesquelles il a travaillé…Cela augmente les chances d’être détecté rapidement par un logiciel. Reste que  la dimension humaine du rôle d’un recruteur  le  préserve d’un risque de  son remplacement par un robot doué d’une intelligence artificielle. «L’intuition et les émotions restent de nature humaine et l’IA reste tout de même au service de l’humain», souligne Karim Banaoui