Carrière
Fonction publique : Avis de Ahmed Laamoumri, Secrétaire général du ministère de la réforme administrative et de la fonction publique
Aujourd’hui, on parle carrément de métiers de l’administration.

Notre administration doit fondamentalement changer au vu des évolutions nationales et internationales; elle doit réfléchir sur le sens de l’action publique, repenser ses pratiques, ses méthodes, son organisation, sa relation avec la société, et penser constamment à sa raison d’être…. Ceci ne pourrait en aucun cas être réalisé sans «renouveler» ses managers publics et se doter d’une nouvelle génération de fonctionnaires en mesure de créer de plus en plus de valeurs pour le public.
L’Ecole Nationale Supérieure d’Administration (ENSA), école nouvellement créée pour former les futurs managers, après plusieurs tentatives de réformes du «système éducatif» des fonctionnaires, doit orienter ses formations vers «l’engagement citoyen», les approfondir pour renforcer les valeurs du service public et de l’intérêt général, les principes d’éthique, de déontologie. Elle doit développer un nouveau management public.
Sa formation doit être construite et développée sur la base des compétences managériales. Son futur lauréat, le futur manager, doit être en mesure de conduire le changement, ouvert sur le citoyen, savoir communiquer avec lui, l’impliquer, le faire participer, savoir s’adapter au changement, innovant, ayant le sens de l’écoute, disponible, réactif….
L’administration est à la recherche d’une nouvelle génération de fonctionnaires pour régner demain, une génération innovante capable de s’adapter aux mutations technologiques, aux transformations perpétuelles et profondes de notre société.
L’attention de l’ENSA doit être portée à la qualité des services rendus et à l’évolution des valeurs de ses acteurs, formateurs et lauréats, pour redonner du sens à l’action des futures fonctionnaires et contribuer à cette transformation. Elle doit constituer un lieu d’échange, de débat, de réflexion et de l’action publique.
Il faut souligner également que certaines administrations se sont en effet modernisées, sur tous les aspects, y compris dans la gestion des ressources humaines en introduisant, de nouveaux systèmes, des méthodes modernes de gestion, le management par objectifs, le contrôle de gestion, la maîtrise technologique, la communication, le travail en équipe et par projets… Ces techniques ont été intégrées dans des structures publiques avec succès. Au-delà de préjugés d’ailleurs et ce n’est pas paradoxal, il y a des administrations mieux managées que des entreprises.
Maintenant, très généralement, dans les organisations publiques, il y a encore des marges de progrès possibles en précisant les modes de gouvernance : sur les plans des espaces de liberté en matière d’exercice du leadership, de délégation et d’initiative, de processus de prise de décision et d’évaluation, de la prise de risque et du rôle du fonctionnaire, en particulier le middle management.
