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Carrière

Consulting au Maroc : Entretien avec Elias El Mehdi, DG de Samel Auto

Accompagner une croissance forte, identifier des relais de croissance et trouver des solutions quand les indicateurs baissent sont en général les trois moment clés pour faire appel à un cabinet de conseil. Il faut bien définir ses besoins avant de diligenter une mission.

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Face au nombre incalculable de cabinets ou de consultants en freelance sur la place, le choix est loin d’être une sinécure. Comment analysez-vous l’activité du conseil ?

Le marché du consulting a beaucoup évolué au Maroc. L’offre des cabinets de consulting est plus large. Le fait aussi qu’une nouvelle génération de chefs d’entreprises et de managers, plus sensibles et ouverts à ce type de prestations, aient pris le relais dans l’économie a fortement contribué à l’essor de ce marché.

Nous pouvons catégoriser les cabinets de consulting en quatre sous-ensembles. En tant que groupe formé de PME, nous n’avons pas eu les moyens financiers de faire appel aux grands cabinets internationaux, les plus légitimes, et à leur antenne au Maroc, même si des subventions étatiques pour ce type de prestations sont désormais accessibles. Il y a les cabinets qui sont limités en ressources à un ou deux consultants. Nous les appellerons les opportunistes. Dans la plupart des cas, il s’agit d’hommes d’expérience, d’anciens managers qui se reconvertissent, mais la méthodologie et les outils leurs manquent.

Il y a des cabinets spécialisés dans les missions déguisées et orientées. Les entreprises les mandatent dans le seul but d’avoir une caution morale et, in fine, l’acceptation par les salariés des choix stratégiques ou pour consommer un budget et le voir reconduire l’année suivante.

Notre choix s’est porté donc sur les cabinets structurés que nous qualifierons de sérieux et qui ont les moyens pour répondre à la prise de conscience des différents acteurs que l’économie évolue rapidement. Ils proposent dans leurs livrables des solutions créatrices de valeur ajoutée sur toute la chaîne de valeur et un accompagnement dans la durée par des équipes compétentes.

Dans quels domaines faites vous appel à des consultants ?

Notre groupe a pour activité principale la vente d’automobiles et le service après-vente. Ce marché est en croissance au Maroc vu le taux d’équipement encore bas et nous continuons à y investir de façon continue.

Nos entreprises sont arrivées à un stade de maturité et nous avons fait appel à un cabinet de conseil en stratégie pour une diversification réfléchie et réussie.

Avec les consultants, nous avons établi que Samel Auto, même si elle est en position de leader des garages de réparation multimarques dans la région Nord du Royaume, avait besoin d’être adossée à une marque automobile de premier plan pour pérenniser le business et créer davantage de valeur d’où le lancement du partenariat avec le groupe Fiat.

Dans le cas d’Océan Auto (partenaire de Renault/Dacia à Casablanca), nous étions très satisfait du partenariat existant du fait d’une collaboration étroite, du dynamisme des marques et du respect des délais de paiement entre autres. En conséquence, le lancement d’un nouveau projet avec le groupe Renault nous a permis de renforcer encore plus les liens tout en ayant un nouveau créneau porteur, à savoir le SAV Renault dédié au personnel du groupe Renault et celui de l’usine Renault (PGR Renault).

Pour synthétiser, nous affirmerons que nous avons fait appel à des consultants dans un moment clé de la vie de nos entreprises, lors d’un «virage stratégique».

Comment s’y prendre et quand faut-il exactement solliciter un consultant?

Le recours à un consultant est idéalement l’aboutissement d’une réflexion en interne. Il s’agit en premier lieu de définir précisément son besoin ou ses besoins. D’une façon générale, le management de l’entreprise a analysé au préalable dans quel cycle de vie se trouve l’entreprise. A mon avis, il y a trois étapes du cycle de vie qui me paraissent cruciales.

Dans le cas d’une entreprise en croissance rapide, faire appel à des consultants aura pour finalité de mettre en place des fondamentaux pour assurer une croissance saine tels que l’élaboration d’un cahier de procédures ou une stratégie de risk management à adopter.

Dans notre cas où le groupe se trouvait en réflexion pour des relais de croissance éventuels, les consultants nous ont assisté pour la mise en œuvre d’un plan stratégique pluriannuel avec un cap à suivre à l’instar d’un business plan.

J’aimerais attirer l’attention sur le troisième cas qui me semble le plus risqué, qui est de faire appel à un cabinet lorsque tous les indicateurs sont en baisse. La solution proposée sera difficile à appliquer d’autant plus que le facteur temps est en la défaveur de l’entreprise.

Faut-il nécessairement passer par des experts quand l’entreprise n’arrive pas à trouver la bonne démarche ?

Il n’y a pas d’experts plus experts que le capital humain de votre entreprise. Le consultant a une boîte à outils qu’il va défiler pour cerner la problématique. Il sera à l’écoute des salariés sous forme de groupes de travail et la solution est en réalité collégiale.

Enfin, croire en son capital humain qui est la solution numéro 1 à considérer pour une problématique donnée, tout en sachant que le consultant ne fait que révéler au grand jour les talents de votre entreprise. Dans notre groupe, nous croyons en nos hommes et femmes qui mettent en œuvre chaque jour avec énergie la stratégie du cabinet de conseil.