Carrière
Communication, concertation, récompenses… des cadres évoquent leurs méthodes
Khadija Boughaba DG d’Invest RH
«L’information doit être donnée en toute transparence»
Communiquer avec ses collaborateurs est une des responsabilités de tout manager. Cette communication peut concerner une bonne ou une mauvaise nouvelle. Dans ce dernier cas, le cadre et l’opportunité doivent bien entendu être choisis. Toujours est-il que l’information doit être donnée en toute transparence. En fait, l’important, c’est qu’elle soit bien argumentée.
Par exemple, j’ai eu à prendre des décisions difficiles lors des périodes de recrutements. Expliquer à des candidats potentiels qu’ils n’ont pas été retenus après plusieurs entretiens a été pénible pour moi. Car des candidats qui n’ont pas été retenus restent sur des a priori, sur leurs propres jugements. Il faut leur éviter un sentiment d’échec. Je pense qu’il faut prendre le temps de bien expliquer la décision et surtout les respecter et les considérer afin qu’ils acceptent eux-mêmes cette décision.
Mohamed Alami
DG d’une entreprise de distribution
«Je veille à expliquer clairement mes intentions»
Chaque matin, j’ai des décisions difficiles à prendre concernant l’organisation des tâches quotidiennes. Dans le secteur agroalimentaire, tout va vite. Je suis sans cesse à la recherche de nouvelles formules, nouveaux fournisseurs, nouveaux débouchés…
J’ai une équipe de six commerciaux et le rythme de travail est parfois très soutenu. Malheureusement, pour gagner en efficacité, le confort de mes collaborateurs en prend parfois un sérieux coup. Une fois que ma décision est prise, je veille à expliquer clairement mes intentions à l’équipe. En contrepartie, je leur laisse le soin d’organiser eux-mêmes le ravitaillement des points de vente (une centaine). Comme les répercussions sur le plan moral peuvent être néfastes, j’essaye de rester attentif à leurs préoccupations. Le plus souvent, je leur accorde une demi-journée libre pour leur permettre de décompresser.
Patrick Cohen DG de Crit Maroc
«Le management participatif limite les résistances»
Prendre une décision difficile n’est pas toujours aisé car il faut savoir mesurer son impact. Pour ma part, j’ai toujours eu la chance de ne pas être face à un tel dilemme. La raison est qu’avec le management participatif, vous n’êtes plus seul à prendre des décisions. Chacun apporte son point de vue et les solutions se construisent au fur et à mesure.
Mais si on est dans l’obligation de trancher, on doit tenir compte de plusieurs paramètres, notamment expliquer le pourquoi de cette décision. Lorsque les collaborateurs sentent que les dirigeants prennent des décisions sans les consulter, ils sont frustrés. D’où la résistance. C’est pourquoi communiquer est primordial. Je le fais souvent, même de manière informelle. J’explique fréquemment aux collaborateurs notre stratégie de développement, les moyens d’y parvenir, les retombées de façon à briser ce formalisme et laisser l’opportunité aux autres d’exprimer leur point de vue. Et quand on adopte une telle démarche, je pense que même les décisions les plus difficiles peuvent passer.