Carrière
Comment ils essaient de décrocher

Saad Amrani Consultant en informatique
«L’obsession d’arriver au but à tout prix peut parfois devenir un obstacle à la productivité»
«Sans travail, on s’ennuierait franchement dans la vie. Travailler, c’est se sentir utile, contribuer à construire quelque chose (un projet d’équipe, une entreprise, la société …). Le travail participe en grande partie à l’épanouissement personnel, car il nous permet de jauger notre utilité à travers les fruits de nos efforts. Il est un dicton qui souligne bien cette importance : «le travail c’est la santé». De la même manière que le sport contribue à améliorer notre santé physique, le travail peut contribuer à maintenir notre moral. Les deux disciplines peuvent être éprouvantes, mais le dénominateur commun est que l’on se sent bien après l’effort.
Le plus important est de donner du sens à ce que l’on fait pour trouver une raison de se lever tôt le matin pour rentrer tard le soir. Lorsque le travail est passionnant, chaque jour est différent. Je suis satisfait de ma journée lorsque j’arrive à bien la remplir aussi bien dans le monde professionnel qu’extraprofessionnel. Des activités diversifiées, en plus d’être épanouissantes intellectuellement et socialement, permettent d’enrichir son réseau de contacts et son cercle d’amis.
J’ai pris l’habitude de m’organiser plusieurs jours à l’avance en notant mes rendez-vous sur mon portable. C’est une méthode qui me permet de concilier vie privée et vie professionnelle.
En fin de compte, lorsque le travail est passion, il n’est jamais obsession. Il peut cependant être perçu ainsi par une personne extérieure si celle-ci ne cerne pas correctement le sens de cette passion. Etre productif, c’est évidemment bon pour la motivation, mais l’obsession d’arriver au but à tout prix peut aussi être une cause de non productivité car elle peut influer négativement sur la prise de décision.»
Amine Jarmoune Juriste
«La pression des délais et la surcharge de travail me font cogiter en permanence»
«Il m’arrive de penser à mon boulot, sans en faire une obsession. Le pire moment, ce sont les fins de week-end, vers le soir. C’est un moment de stress positif parce que je dois penser aux priorités de la journée qui s’annonce.
La pression des délais, la surcharge de travail sont également des paramètres qui empêchent de faire la coupure. C’est par exemple le cas quand s’approche la date de remise d’un rapport de mission au comité de direction. Même lorsque je suis chez moi, j’y pense souvent en essayant de concrétiser des idées, rassembler toutes les informations nécessaires, revoir tous les derniers aspects.»
Abdelatif Kabbaj Chef d’entreprise
«Difficile de décrocher du boulot surtout lorsqu’on est dans une affaire familiale»
«Le travail est fondamental puisqu’il permet de faire face aux besoins matériels, entre autres l’entretien de la famille, les dépenses de santé ou de loisirs. Il procure un statut social et une satisfaction personnelle.
Il fait partie de la vie à part entière. Mais il ne faut pas se laisser envahir. C’est-à-dire qu’il faut bien faire la part des choses et essayer au maximum de créer un équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle. On doit faire les choses à leur juste mesure selon cette citation : «azziadatou fi chaii nouksane» (que l’on pourrait rapprocher de l’adage «le mieux est l’ennemi du bien»).
Pour ma part, j’essaie d’éviter autant que possible de parler travail dans le cercle familial bien qu’il soit parfois difficile de décrocher, surtout quand on est dans une affaire familiale. Pour souffler, on essaie toujours d’aborder d’autres sujets, même si les affaires finissent par revenir dans la discussion.»
Aziz Daifi Directeur commercial
«L’obsession devient permanente dans les moments de forte pression et de stress»
«L’obsession devient permanente dans les moments de forte pression : chaque matin, avant la réunion quotidienne, le dimanche soir, ou lorsque je n’arrive pas à finir un dossier dans les délais. C’est aussi le cas pour la veille d’un retour de congé parce qu’on pense constamment aux dossiers qui attendent.
J’ajoute aussi que, dans toute période de forte pression et de stress, il m’arrive par moment de penser au boulot ou d’en parler à mon entourage à la maison, au café, ou le soir avec ma femme, mais sans exagération. Je n’aime pas les “soûler” avec mes tracas quotidiens. Ils finiront par me fuir si je persiste.»
