Carrière
Coaching : respect de la déontologie pour pallier l’absence d’une réglementation
Il existerait au Maroc près d’un millier de professionnels opérant dans le secteur du coaching. Un coach doit avoir une formation de 250 heures au moins. Maroc coaching, l’ANPME et le CJD ont signé un accord relatif à l’accompagnement des PME.

Le coaching est relativement nouveau au Maroc. Les premiers coachs se sont installés sur le marché vers l’an 2000. Pourtant, le secteur atteint aujourd’hui sa maturité. Les offres de services fusent de partout : coaching sportif, individuel, d’entreprise ou encore des jeunes. Combien y a-t-il de coachs sur le marché ? Lesquels choisir ? Maroc coaching, association professionnelle créée en 2004, tente, à défaut d’une réglementation en bonne et due forme, de moraliser un secteur qui n’en finit pas d’attirer des pseudo-professionnels en quête d’argent facile.
«Avant-gardiste». C’est en ces termes que qualifie Jihane Labib, présidente de Maroc coaching, la 4e édition des assises du coaching au Maroc, organisées le 15 mai dernier par son association. «C’est une excellente édition qui fixe la direction que doit prendre le coaching au Maroc de demain. Celle de l’éthique et du respect de la déontologie», lance la présidente. On espère que ces principes permettront, faute de cadre légal, de limiter les dérives.
Il existerait au Maroc près d’un millier de professionnels opérant dans ce secteur. Sont-ils tous compétents ? «En tout cas, les membres de mon association, une centaine, le sont», répond la présidente. Pour preuve, ces membres sont tous signataires de la charte d’éthique et de déontologie de l’association.
Une liste de 11 critères sur lesquels les nouveaux entrants, comme les anciens, doivent s’engager. «C’est notre marque de garantie et de protection», affirme Mme Labib. Placée sous le thème : «Accompagner l’histoire, grandir avec un Maroc en marche», les 4e assises étaient l’occasion de le rappeler.
D’ailleurs, le premier atelier de la journée était entièrement dédié à ce sujet. «Nous avons reçu une centaine de personnes par atelier et plus de 200 participants durant cette journée. Il était important pour nous d’insister sur cet élément», souligne-t-elle.
Comment bien choisir ?
La profession n’étant pas réglementée, n’importe qui peut du jour au lendemain se déclarer coach. Il est donc primordial pour les directeurs d’entreprises et décideurs de s’informer sur les risques. Et il y en a beaucoup. A commencer par l’absence d’outils scientifiques permettant de mesurer au fur et à mesure, chiffres à l’appui, les résultats de l’accompagnement fourni par un coach.
«Si le coach fournit un travail de qualité, alors les objectifs fixés au départ sont forcément atteints», affirme Jihane Labib. Car le coaching sert surtout à dévoiler les talents cachés de chaque individu.
Un exemple : le coach est sollicité par une entreprise dans laquelle la prise de décision prend des semaines, voire des mois. Si le travail est bien fait et que les cadres et salariés adhèrent au programme de coaching proposé, le processus de prise de décision se fera dans des délais plus raisonnables. Malheureusement, dans le cas contraire, on ne s’aperçoit de la duperie que souvent bien trop tard. La prudence est donc de mise. «Nous estimons que pour livrer une prestation de qualité, un coach doit avoir suivi un minimum de 250 heures de formation qui viennent s’ajouter à son diplôme universitaire ou de grande école», préconise Jihane Labib.
Un annuaire des coachs est publié
Ce minimum requis, les membres de Maroc Coaching le dépassent pour la plupart. En effet, certains coachs cumulent 500 heures de formation continue, voire plus. «Nous avons publié le premier annuaire regroupant l’ensemble des coachs membres, à jour de leurs cotisations», confie la présidente. Mais ce ne sont pas les seuls critères.
Les professionnels qui n’ont pas envoyé un CV complet décrivant leurs formations et expériences n’ont pas été ajoutés à l’annuaire. «Il était primordial pour nous d’aider les décideurs à faire des choix rationnels, basés sur des éléments factuels. Le CV nous a semblé être un excellent moyen pour y arriver», ajoute-t-elle.
Il y a encore quelques années, seules les grandes sociétés multinationales et grands comptes faisaient appel au coaching. Aujourd’hui, la pratique se généralise aux PME. Pour permettre à cette tendance de se maintenir et rendre le coaching plus accessible aux entreprises, l’association s’est associée à l’ANPME et le Centre des jeunes dirigeants (CJD) pour lancer un projet d’accompagnement au profit des PME.
Selon les termes de ce projet, le CJD se chargera de proposer des PME membres ayant un besoin bien défini. Maroc coaching fournira de son côté des coachs à des tarifs adaptés aux PME. Pour finir, l’ANPME financera une partie des prestations. «Nous comptons démarrer les premiers accompagnements durant le deuxième semestre de l’année en cours», partage la présidente de Maroc coaching.
