Carrière
Coaching : Avis de Nezha Hami Eddine, DG du cabinet Cap RH
Etre coach demande beaucoup de maturité et d’expérience.

De façon générale, je me réjouis de l’essor que connaît le marché du coaching au Maroc. J’évalue cet essor par la qualité des formations dispensées par certains instituts marocains de formation en coaching, le nombre de coachs certifiés professionnels, une meilleure connaissance du rôle du coach dans le monde professionnel, la production intellectuelle des coachs marocains…D’ailleurs, un dictionnaire a été réalisé par un confrère. Des recueils d’articles réalisés par un institut de formation sont régulièrement publiés. Un magazine on line, espace collaboratif, qui informe les pairs des dernières nouveautés dans la profession, est édité par un autre pair.
Par ailleurs, l’enquête que nous avons réalisée en 2012 montre qu’il y a une certaine maturité du public cible. Révolue l’époque où l’on taxait le coaching d’effet de mode (24% des répondants). L’enquête a également établi que 70% des répondants situent le coaching comme un outil de cohésion d’équipe, une démarche ou un outil de management.
Pour le choix de leur coach, les répondants insistent sur les références et l’expérience (29%) et sur la confidentialité (25%). L’étude réalisée par International Coach Federation, ICF, a établi, environ, les mêmes constats. Donc, nous pouvons dire que le marché du coaching au Maroc est conforme au schéma mondial. Mais, comme toute nouvelle niche ou toute nouvelle profession, il y a toujours un appel d’air. Nous assistons, ces derniers temps, à la prolifération de formations en coaching. Mon souhait le plus cher est que tout le monde soit formé au coaching et que le coaching soit intégré dans tous les programmes de formation supérieure.
Malheureusement, on constate beaucoup de confusion autour de ce métier. Beaucoup de coachs confondent horriblement coaching et conseil. La frontière est pourtant très claire. Toutes les formations sérieuses insistent sur cette différence. Est-ce alors une confusion par ignorance? Ou est-ce par besoin de se sur-vendre? Ou est-ce par simple incompétence?
Dans tous les cas, cette confusion porte préjudice à la qualité de l’accompagnement. Car la finalité du coaching est l’autonomie que le coaché atteint par un processus de co-construction avec son coach. Or, quand on fait du pseudo-coaching, l’autonomie souhaitée reste un leurre.
Le coaching est une démarche basée sur la confiance. Le coach doit être digne de la confiance de son client. Et ne pas brader ses services sur l’autel de la rentabilité économique.
D’un autre côté, être coach à moins de trente ans, c’est un peu tôt. J’ai souvent rencontré de jeunes «coachs» âgés de 24 ans, qui viennent de terminer leurs études. Cela m’inquiète quant aux dégâts que cela risque de provoquer chez le coaché.
En effet, en plus de la formation, des lectures, des supervisions et de la pratique, un coach est aussi une histoire, une vie, un chemin fait et à faire.
