Carrière
Coaching au Maroc : Avis d’Aziz Taib, Enseignant chercheur en GRH
« Une simple certification ne renseigne pas sur les qualités d’un coach »

En 2011, on avait programmé des séances de coaching dans une entreprise où je travaillais. L’objectif était de créer une synergie entre départements. Par la suite, j’ai voulu entreprendre une formation en coaching à titre individuel. En tant qu’ex-DRH, j’avais pour mission d’accompagner les managers dans l’exercice de leurs fonctions, notamment des ingénieurs, des chefs de chantier… J’ai voulu par ce biais acquérir la posture de manager coach, surtout pour intégrer l’esprit coaching et développer le potentiel des collaborateurs sur les plans individuel et collectif.
Sur le plan personnel, cette démarche m’a également permis de développer l’anticipation, l’écoute active et la patience dans la résolution des problèmes. Je vise dans une prochaine étape à entreprendre une certification de coach professionnel.
Au départ, la première des choses à faire est de définir les attentes et de limiter le champ de la problématique avec son coach. Cette démarche permet de se concentrer sur ses points forts en prenant appui sur des situations professionnelles vécues. On découvre soi-même et progressivement ses qualités et ses défauts. Concrètement, vous poussez un collaborateur à prendre conscience de la problématique et à être responsable. Ce n’est pas facile ! Une telle démarche demande déjà un travail sur soi et sur le long terme.
Sur un autre registre, il est vrai que sur la place, les prestations ne cessent de se multiplier. D’où l’importance de se renseigner sur le cabinet ou le coach qui devra vous accompagner. Avant tout, un bon coach, ce n’est pas une personne qui a une certification sur un bout de papier. Il doit avoir plusieurs qualités qu’on peut répertorier en trois catégories.
La première porte sur les valeurs et règles de conduite. Il s’agit de l’autonomie (l’objectif du coach est d’amener le coaché vers l’autonomie et non la dépendance), du respect des règles éthiques, de la confidentialité (le coach s’engage à ne pas divulguer les informations dont il dispose à l’extérieur). Le coach doit également respecter son client, une attitude qui passe avant l’envie de bien faire. Il doit aussi être clair dans ses domaines de compétences et conscient de ses limites
Deuxième catégorie, l’expérience professionnelle. Un coach doit avoir un parcours professionnel dans lequel il a exercé des responsabilités en entreprise. Ce parcours doit être diversifié. Le coach doit pouvoir donner des exemples de réussite et se ressourcer en formation. Egalement très important, il doit être reconnu par des pairs (d’autres professionnels, des réseaux, …)
La troisième catégorie de compétences porte sur la qualité d’écoute et d’observation, la pertinence du questionnement et la maîtrise de l’art du feed-back : concret et factuel.
