Affaires
Carburants : La hausse des prix à la pompe reportée mais inévitable
L’augmentation du prix des carburants, prévue le 15 septembre dernier n’a finalement pas eu lieu. Pourtant, les prix du pétrole à l’international sont à des sommets, jamais atteints depuis dix mois.
Alors qu’ils devaient théoriquement appliquer une hausse de 50 centimes en date du 15 septembre, les distributeurs de carburants au Maroc ne l’ont finalement pas opéré. Ils tempèrent, portés probablement par un élan de solidarité envers la catastrophe qui s’est abattue sur le Maroc le 8 septembre dernier. A la pompe, le prix du gasoil se situe à 13,4 DH environ, quand celui de l’essence dépasse 15 DH.
Pourtant, les prix du pétrole à l’international poursuivent leur lancée, pour se rapprocher des 100 dollars tant pour le Brent que pour son équivalent américain WTI (West Texas Intermediate). C’est le plus haut niveau jamais atteint depuis dix mois. Et pour cause. Depuis quelques mois, un gap s’est créé et continue de se creuser entre l’offre et la demande. Des besoins animés par la reprise de l’économie chinoise, la reprise du trafic aérien ainsi que la demande du secteur de la pétrochimie ont tiré les prix vers ces sommets.
Vu ces conditions, les marchés anticipent la poursuite de ce décalage en cette année et devra s’étendre jusqu’à l’année prochaine. D’un côté, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit un nouveau record de la demande mondiale cette année, avec 2,2 millions de barils quotidiens supplémentaires par rapport à l’an dernier. De l’autre, l’Opep estime que la demande pourrait dépasser l’offre de près de 3 millions de barils par jour, en moyenne, d’ici à la fin de l’année. Cette situation trouve son explication dans les restrictions opérées dans la production de pétrole depuis le début de l’année, par les pays de l’Opep+. Ils ont ainsi décidé des coupes conséquentes allant jusqu’à 2,5 millions de barils par jour. Et elles devraient se prolonger en 2024.
Au Maroc, les opérateurs devraient répercuter l’effet de la hausse des prix à l’international sur les tarifs à la pompe, tôt ou tard. D’ailleurs, on parle d’une augmentation de 70 centimes d’ici à fin septembre, hissant l’essence à près 14,10 DH et le gasoil, à 16 DH.