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Cannabis licite : Les autorisations pleuvent !

Les derniers chiffres révélés par l’Anrac démontrent un fort attrait des agriculteurs pour la culture du cannabis légal. Entre les anciens qui rentrent dans le circuit formel et les nouveaux arrivants, les autorisations ont affiché une croissance énorme.

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L’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (Anrac) nous a révélé les récentes statistiques de la filière.

Au vendredi dernier, ce sont 2.342 autorisations qui ont été délivrées contre 609 en 2023. Ce nombre comprend 2.174 autorisations accordées pour 2.074 agriculteurs. Ce différentiel de 100 agriculteurs, l’Anrac l’explique par le démarrage de la culture de la «beldya», pour la première fois en cette année, de la part des agriculteurs qui sont déjà habilités à importer des semences de l’étranger et qui sont donc déjà comptabilisés.

À côté, 168 autorisations ont été accordées à 61 opérateurs dont 49 sont déjà opérationnels. Elles se répartissent entre 48 industrielles, 45 portant sur la commercialisation, 39 sur l’exportation, 28 concernant l’activité de transport, 7 autres sur l’importation de semences et une qui touche l’activité industrielle.

Une superficie presque 10 fois supérieure en une année

Pour leur part, les superficies autorisées ont atteint 2.078 hectares, contre seulement 296 l’année dernière.

La culture de la beldya, qui en est à ses débuts au Maroc, affiche actuellement une superficie de 732 ha pour 875 agriculteurs. Elle est répartie entre Taounat avec 517 ha et 642 agriculteurs, Chefchaouen avec 103 ha et 133 agriculteurs et Al-Hoceima avec 112 ha et 100 agriculteurs. Ce qui situe la superficie moyenne à moins d’un hectare par agriculteur. Rappelons que l’Agence avait lancé un appel d’offres international pour sélectionner le prestataire qui sera en charge de l’étude d’élaboration du plan stratégique de la filière du cannabis licite dans ces trois villes, pour un montant estimé à près de 5 millions de dirhams.

Un prix moyen de 75 DH/kg vert

La relation entre les agriculteurs, les coopératives et les exploitants est contractuelle. Les quantités produites sont connues à l’avance, de même que le prix de vente, à la récolte. Autrement dit, tout surplus est immédiatement détruit. D’autant que le transport et la commercialisation sont suivis de manière minutieuse. «Les véhicules de transport, par exemple, sont dotés d’une carte à puce, qui retrace le trajet à parcourir, l’horaire, l’heure d’arrivée, de départ… Si par malheur, un transporteur tarde à livrer en raison d’un souci propre à lui et ne prend pas les dispositions nécessaires pour en informer les parties prenantes, la marchandise est détruite également», illustre l’Anrac.

En tout cas, le prix de vente moyen de la plante récoltée à son état brut se situe en moyenne à 75 DH. Séchée, son prix baisse à environ 40 DH. Cela, sachant que le rendement à l’hectare s’établit entre 2 et 3 tonnes.

Vu l’évolution remarquable de cette filière et son potentiel de développement, l’Anrac, la Comader et les autres parties prenantes travaillent ensemble pour plus de visibilité en lui accordant le statut d’interprofession, tout comme les 19 autres.