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Affaires

Cadeaux d’entreprises : la tradition est maintenue mais les budgets ne suivent pas

Agendas, stylos, cartables, gadgets de bureau…, les classiques sont omniprésents. Les produits d’artisanat sont de plus en plus prisés. Les sociétés spécialisées réalisent 35% de leur chiffre d’affaires durant cette période.

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Les temps sont difficiles, mais les entreprises qui se respectent s’emploient à se plier à la traditionnelle distribution de cadeaux de fin d’année. «Cela permet à l’entreprise de fidéliser ses clients et de gagner en visibilité», affirme le directeur d’une agence de communication. Cependant, il n’est plus question d’arroser une large population, les destinataires sont finement choisis, rationalisation des budgets oblige. «On observe un ralentissement de l’activité à cause de la crise économique et beaucoup d’entreprises n’achètent plus de cadeaux par manque de budget», souligne Charif Oudghiri, directeur commercial du Saisonnier, société spécialisée dans ce segment. D’autres sociétés spécialisées contactées par nos soins évoquent même, avec des propos teintés d’inquiétude, une stagnation, voire une baisse de la demande. Leur sentiment est normal parce qu’elles réalisent au moins 35% de leurs chiffres d’affaires pendant la fin de l’année.

Le budget consacré à cette opération de relations publiques est à l’image de la taille de l’entreprise. De quelques milliers de dirhams dans une PME, il peut être très conséquent dans les grandes, en l’occurrence les holdings, les banques, les assurances et les grands groupes industriels ou de services. Pour des problèmes de logistique, beaucoup d’entreprises confient cette opération à leur agence conseil en communication tout en gardant la main sur la liste des destinataires et le choix des cadeaux de prestige. Les choix sont extrêmement larges. Une société comme Le Saisonnier compte 10 000 références de produits divers, en plus de 300 pour les stylos dont le prix peut atteindre 3 000 DH l’unité.

Des produits de plus en plus personnalisés

Comme toujours, les classiques que sont les agendas, personnalisés ou non, les stylos, les cartables, les gadgets de bureau, les montres de bureau ou murales, les calendriers et les porte carte-visite sont en tête de liste. Tous ces types de produits sont proposés sur le marché sur toutes les gammes. Par exemple, chez Italgraph,  qui fait essentiellement du haut de gamme, le catalogue comprend des carnets, des agendas, des sacoches, des portefeuilles en cuir, des porte-iPad ou iPhone d’une marque italienne de prestige, Nazareno Gabrielli. Le noyau de la clientèle est constitué de banques, de multinationales et de grands groupes nationaux.

Ces dernières années, les cadeaux sont de plus en plus personnalisés. Les entreprises offrent aux femmes des produits de manucure au lieu des fournitures de bureau. Il y a aussi les parures et des produits de marque, très utiles pour les usages quotidiens. «Mais jamais de parfums», plaisante un chef de projet dans une agence de communication.

Pour l’originalité, l’artisanat est maintenant très prisé. «La demande est forte», confirme un fournisseur. Dans ce domaine, l’offre est à l’avenant de la richesse de l’artisanat local. Des produits de maroquinerie de haut de gamme aux boîtiers en bois, en passant par les objets en cuivre, l’essentiel c’est d’offrir un objet qui plaît sans être encombrant.

Dans le segment des cadeaux originaux, Histoire d’Art propose des peintures sur vase, verre, table, surface en verre et théières. Ghyzlane El Boury, artiste qui fait ces motifs, déclare que les dirigeants d’entreprise sont fatigués d’offrir la même chose, c’est pourquoi elle constate une tendance vers l’objet artistique et artisanal. Cet artiste achète des produits déjà fabriqués et les travaille. Les prix peuvent aller de 200 DH pour une théière à 7 000 DH pour une table.

En général, c’est vers le mois de septembre que les entreprises, les mieux structurées (banques, assurance…), passent leurs commandes, directement ou à travers leur agence de communication, parce que la distribution commence souvent dès la mi-décembre et s’étale jusqu’en janvier et même début février de la nouvelle année. Mais l’essentiel de la demande est exprimé à la dernière minute, en décembre.

Un marché dominé par
la fabrication chinoise

L’anticipation tient au fait que les délais de livraison peuvent être longs, surtout s’il s’agit de produits de grande qualité comme l’édition de livres d’art ou les articles d’artisanat spécifiques. Les soucis sont moindres pour les produits de masse. Les délais de livraison sont d’une semaine s’ils sont importés d’Europe et d’une quinzaine de jours ou un peu plus pour ceux en provenance d’Asie, de Chine pour le gros de l’offre, en raison des bas prix.

Quoi qu’il en soit, un cadeau a d’abord une valeur symbolique. Certaines entreprises se contentent des cartes de vœux. «C’est un support de communication à part entière, il véhicule l’image de l’entreprise et sa modernité», assure Denis Germain, directeur conseil associé à l’agence Mosaïk.