Affaires
Briqueteries : comment réduire la consommation d’énergie
Six entreprises ont été visitées par la GIZ et une entreprise allemande, et leurs pratiques comparées à ce qui se fait à l’étranger. L’utilisation de combustibles alternatifs et déchets dans le mélange d’exploitation, l’augmentation de la température d’extraction, le recours à l’air ambiant pour le séchage sont parmi les solutions préconisées.
Dans un marché de plus en plus concurrentiel, l’industrie de la brique en terre cuite se doit aujourd’hui de faire face à la question de l’énergie qui demeure le premier poste de dépense des professionnels. Partant de ce constat, la composante industrielle du Programme de gestion et de protection de l’environnement (PGPE), mené par la GIZ, en partenariat avec le ministère délégué chargé de l’environnement, a conduit un benchmarking énergétique entre 6 unités marocaines et des briqueteries internationales. Belbrique à Berrechid, Slaoui à Salé, Somabrique et Bab Mansour à Meknès, Menara Briques à Marrakech et Jbel Nour à Mohammédia ont donc ouvert leurs portes aux experts conduisant l’étude, dont les résultats ont été présentés la semaine dernière. Cette étude a d’ailleurs été réalisée par l’entreprise allemande Hans Lingl Anlagenbau und Verfahrenstechnik GmbH & Co, spécialisée dans les machines et équipements pour l’industrie de la céramique de bâtiment, et dans la fourniture d’usines clés en main pour la production des briques. L’objectif est de sensibiliser les industriels du secteur sur leur performance énergétique et de leur proposer des mesures efficaces pour réduire sensiblement leur consommation d’énergie et l’impact environnemental de leurs activités, dans le but ultime d’améliorer leur compétitivité.
Il faut d’abord se rappeler que les différentes phases du processus de fabrication font à la fois appel à l’électricité et au combustible (principalement fioul et pétrole). L’extraction de matières premières, la préparation, le façonnage, le chargement/déchargement et le transport sont ainsi très gourmands en électricité alors que le séchoir et le four carburent au combustible. Du fait d’une automatisation moindre que les briqueteries européennes, les briqueteries marocaines consomment moins d’électricité que les européennes (44kWh/t en moyenne contre 53 kWh/t pour les européennes). La consommation de combustible est en revanche plus grande dans les briqueteries marocaines (1305 kJ/kg) qu’à l’international (1 295 kJ/kg). Cela est dû aux équipements (séchoirs et fours) qui restent comparativement anciens. Si la différence n’est pas très grande, il n’empêche que les briqueteries marocaines peuvent encore faire des efforts. L’étude met ainsi en évidence entre 7 et 11 mesures d’économie d’énergie à court, moyen ou long terme pour chaque unité visitée. Cela va de l’utilisation de combustibles alternatifs (huile lourde, charbon, bois, biogaz, noyaux d’olive ou encore boues d’épuration) à l’utilisation des déchets dans le mélange d’exploitation, en passant par l’éventuelle augmentation de la température d’extraction voire de l’utilisation de l’air ambiant pour le séchage. Si certaines de ces mesures peuvent présenter un surcoût, le retour sur investissement reste attractif. En modifiant le séchage par exemple, le retour sur investissement est estimé à 3 ans et demi.