Affaires
Blocage dans l’affaire COS-ONE/CIH : des familles risquent d’en faire les frais
41 logements, pourtant achetés et payés, seront vendus aux enchères fin décembre
Le CIH accuse le COS-ONE de traîner en longueur pour rembourser 670 MDH.
Les habitants des logements de Aïn Diab II et M’Zouga (Casablanca), logements qu’ils avaient achetés dans les années 90 auprès du COS-ONE (comité des œuvres sociales de l’Office national de l’électricité), ne savent plus à quel saint se vouer. Le CIH, dont la créance sur le COS s’élève à 670 MDH, est revenu à la charge en obtenant une vente aux enchères programmée le 30 décembre. Déjà, en avril dernier (cf La Vie éco du 2 avril 2004), les propriétaires avaient été sommés de vider les lieux, la banque se prévalant d’une hypothèque en premier rang sur les logements qu’ils avaient achetés et, pour la majorité d’entre eux, payés en totalité. Mais la vente aux enchères, ordonnée à l’époque par le tribunal de première instance en faveur du CIH, a été suspendue sur intervention du premier ministre. Le COS-ONE avait alors un délai de quatre mois pour régler la dette.
Selon un responsable au CIH, la banque a réagi parce que «depuis le mois de mai, rien n’a été fait du côté du COS». En effet, ce dernier avait soumis à la banque une liste d’une douzaine de propriétés qu’il se proposait de vendre ou céder à la banque en guise de remboursement. Mais il fallait d’abord évaluer les biens proposés. Entre-temps, le COS a connu une crise, suite à des accusations de mauvaise gestion à l’encontre de son ancien président, Mohamed Abderrazzak.
La multiplicité des intervenants complique le dossier
Pour la banque, aucune promesse n’a donc été tenue. «A chaque fois, les responsables du COS avançaient des prétextes fallacieux comme la réélection en cours des instances», confie-t-on auprès du CIH. Auprès du COS, on s’étonne de l’attitude du CIH. Entre autres raisons avancées pour expliquer ce mutisme de plus de six mois, la complexité et la multitude des dossiers de crédit. «Pour rembourser, explique-t-on auprès du COS, il faut connaître avec exactitude le montant de la dette du COS». Ce qui, d’après un responsable, est impossible à cause de la complexité du dossier et de la multitude d’intervenants, notamment la SIMOS, créée par le COS pour ses projets immobiliers et la Caisse mutuelle complémentaire et d’action sociale (CMCAS), interne du COS. Pour le CIH, l’argument ne tient pas. «Les agents du COS ont travaillé pendant six mois avec notre département contentieux et nous connaissons tous les montants des crédits, un par un et logement par logement», avance-t-on. Victimes de cette querelle, les habitants des logements ne savent plus quoi faire. Le14 décembre, ils ont été reçus par les responsables du contentieux du CIH qui leur ont fait comprendre que la banque restait prête à accepter un arrangement à l’amiable à condition que le COS fasse des propositions concrètes. La balle est donc dans le camp de ce dernier et le temps lui est compté car la vente aux enchères est toujours programmée pour le 30 décembre. A l’heure où nous mettions sous presse, des négociations étaient entamées. Affaire à suivre
