Affaires
Banques participatives : Bank Assafa et Umnia Bank toujours en tête
A elles seules, elles accaparent une part de marché de 65% dans les dépôts et 84% dans la Mourabaha. On note la montée en flèche d’Al Akhdar Bank et de Dar Al Amane. La Wakala bil istithmar n’est pas globalement utilisée.
Les banques participatives (filiales et fenêtres) ont affiché au 1er semestre de cette année des réalisations appréciables. L’encours global des dépôts a atteint 2,3 milliards de DH, en hausse de 36% par rapport à fin 2018.
Bank Assafa, filiale d’Attijariwafa bank, s’adjuge la part du lion avec un encours de 843 MDH et une part de marché de 37%, sachant qu’elle a perdu 13 points sur une année, au profit notamment d’Umnia Bank et d’Al Akhdar Bank. La filiale du CIH la talonne avec un poids de 28,5%, en hausse de 3,3 points et un encours de 650 MDH, progressant de 55%. De son côté, l’encours des dépôts d’Al Akhdar Bank a connu une montée spectaculaire de 155%, à 325 MDH, grignotant du coup 6,7 points de part de marché du secteur. Elle s’affiche à fin juin à 14,3%. Ces deux dernières banques ont misé sur deux facteurs essentiels dans le développement de leur stratégie, à savoir la proximité de la clientèle avec le renforcement du réseau d’agences et le développement des services digitaux. Bank Al Yousr n’est pas en reste, puisqu’elle a hissé l’encours de ses dépôts à 154 MDH, en hausse de 148%, soit une part de marché de 6,8%, avec 3,1 points supplémentaires.
Dans le giron des fenêtres participatives, c’est Dar Al Amane qui a réalisé la plus remarquable performance avec une amélioration de l’encours des dépôts de 31% à 176 MDH et une part de marché de 7,7%. De leur côté, Arreda et Najmah restent en queue de liste, avec un encours de 18 et 4,7 MDH respectivement. «Arreda est sur une bonne lancée, puisqu’elle a été parmi les dernières banques à démarrer son activité. Elle compte actuellement 12 fenêtres et a déployé de grands efforts dans la formation du personnel des agences classiques dans la finance participative. Le but étant de fournir aux clients toutes les informations nécessaires, puis les orienter, en cas d’intérêt, vers les fenêtres dédiées», explique Said Amaghdir, président de l’Association marocaine des professionnels de la finance participative.
Il faut tenir compte, au passage, de la date de démarrage effectif de toutes les banques, et encore plus de leur rythme de croissance ; cela, sachant que Umnia Bank a été la première à ouvrir le bal avec une politique de recrutement des clients assez agressive et que Bank Assafa a capitalisé sur son savoir-faire et ses clients déjà comptés auprès de Dar Safaa. L’encours global des financements a atteint, pour sa part, 6,8 milliards de DH, en augmentation de 52,5%.
En tête du peloton, on retrouve indéniablement Bank Assafa et Umnia Bank avec un encours respectivement de 3,3 et 1,4 milliard de DH, soit des parts de marché de 48% et 21%. La 3e position revient à Dar Al Amane qui accapare 13,3% de l’encours global, avec 901 MDH. Bank Al Yousr la suit, avec un encours de 420 MDH et un poids de 6,2%. Le semestre passé, certaines banques se sont distinguées, dont notamment Al Akhdar qui a porté son encours à 448 MDH, en hausse de 137% et sa part de marché à 6,6%, ave 2,5 points de plus.
Naturellement, le financement Mourabaha immobilier est le produit qui a le plus de succès auprès des clients des banques, avec une part de 75%. En revanche, la mourabaha équipement, destinée aux entreprises et dont disposent toutes les banques, n’est pas encore généralement commercialisée. Bti Bank, Al Akhdar Bank et Bank Al Yousr se démarquent particulièrement sur ce créneau. L’encours s’est situé à 16 MDH pour la 1ère, au lieu de 0,7 MDH à fin 2018, à 36 MDH contre 14 MDH pour la 2e et à 42 contre 23 MDH pour la dernière.
«Il s’agit d’une orientation stratégique que nous avons choisi d’adopter depuis notre lancement. Nous jugeons que le financement à outrance des maturités longues avec des spreads bas n’est pas intéressant dans le contexte actuel», explique Mohamed Maarouf, DG de Bti Bank. Et d’ajouter : «Bti Bank n’est pas dans une logique de course effrénée pour l’atteinte d’une taille donnée et surtout pas dans la précipitation. A cet effet, nous nous suffisons au financement de la Mourabaha par les dépôts, sans recourir à la Wakala bil istithmar». D’ailleurs, sur ce point, il faut signaler que seules Bank Assafa et Umnia Bank ont eu recours massivement à ce moyen de financement. Il a atteint 1,3 milliard de DH pour la première et 1 milliard pour la seconde. «Ces deux banques ont démarré rapidement et se sont livrées à une bataille rude. Du coup, elles ont dare-dare dû faire face à la raréfaction des ressources, surtout avec une demande qui ne cessait de croître. D’où le recours à ces conventions d’investissement entre banque participative et banque mère marocaine, qui demeure un moyen de financement rapide», souligne M.Amaghdir.
Erratum
Umnia Bank : une part de marché de 28,5% pour les dépôts et de 20,7% pour la Mourabaha
Dans cet article, une erreur s’est glissée dans le tableau récapitulatif des réalisations commerciales des banques participatives concernant Umnia Bank. Avec un encours de dépôts de 650 MDH, la part de marché de la banque s’établit à 28,5%. L’encours du financement Mourabaha, lui, se situe à 1,4 milliard de DH, soit une part de marché de 20,7%.