Affaires
Banques offshore : l’activité reste limitée
Leur total bilan représente moins de 8% de celui du système bancaire local.
En cause, le faible nombre des sociétés installées dans la zone franche de Tanger.
Plus de 10 ans après le démarrage des premiers établissements spécialisés, l’activité de banque offshore peine à décoller. Le volume d’affaires des six filiales et succursales offshore des banques commerciales marocaines installées dans Tanger Free zone (TFZ) est en deçà des objectifs escomptés. Un constat corroboré aussi bien par la Banque centrale que par le FMI (Fonds monétaire international) dans un récent rapport d’évaluation du système financier au Maroc.
Selon Hassan Agourrame, chargé du contrôle des banques offshore auprès de l’Institut d’émission, «le total bilan des banques offshore représente moins de 8 % de celui du système bancaire. Quant à leurs dépôts et encours de crédits, ils restent insignifiants par rapport au volume global du système». Et d’ajouter que «ces banques n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière. La majorité de leur clientèle provient de celle de leur maison mère, le démarchage de clients directs étant une tâche difficile pour elles en raison du faible nombre de personnes physiques non-résidentes et de sociétés étrangères installées dans la zone franche de Tanger (près de 250 actuellement)». A titre d’exemple, la contribution d’Attijari international bank dans le résultat consolidé de sa maison mère (Attijariwafa bank) a été de 0,09 % seulement au titre de l’année 2005.
En dépit de ce faible niveau d’activité, les banques restent confiantes quant au développement de cette branche, surtout avec l’aménagement de la deuxième tranche de TFZ, destinée à accueillir 140 nouvelles unités. Preuve en est, le groupe Banques populaires vient d’inaugurer, le 23 janvier, sa banque offshore, Chaabi international bank offshore, entité qui a obtenu son agrément en 2003 et qui a discrètement démarré son activité courant 2005. Les indicateurs financiers montrent également que le potentiel de croissance est réel. A titre d’exemple, le produit net bancaire et le résultat d’exploitation d’Attijari international bank ont progressé respectivement de 15 et 23% au titre de l’exercice 2005. Même constat pour la succursale offshore de BMCE Bank qui, en l’espace de deux ans, a vu ses dépôts et son encours de crédits évoluer respectivement de 25 et 30 % à fin 2005. «Il y a de plus en plus de sociétés qui viennent s’installer dans la zone franche de Tanger, surtout depuis 2005. C’est pour cela que nos indicateurs d’activité sont en amélioration», affirme Bachir Chemlal, directeur de la succursale offshore de BMCE Bank.
Des niveaux de progression à deux chiffres malgré tout
Pour attirer les sociétés, les banquiers souhaitent des conditions d’installation plus attrayantes, notamment en ce qui concerne la fiscalité et la législation, et plus d’efforts en matière de promotion de la place auprès des investisseurs étrangers. L’un d’entre eux dit qu’il faut commencer par résoudre les différents problèmes, notamment d’ordre logistique, auxquels sont confrontées les unités installées, tels que le transport et la restauration… .
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Les banques offshore sont des établissements spécialisés dans le financement des opérations de commerce extérieur et des projets d’investissement des sociétés étrangères installées dans la zone franche de Tanger. Elles réceptionnent les dépôts en monnaies étrangères convertibles et effectuent, dans ces mêmes monnaies, des opérations financières, de crédit, de Bourse ou de change. Leur principale clientèle est celle de leur maison mère pour les opérations de commerce extérieur, les entreprises installées dans la zone franche de Tanger, ainsi que les personnes physiques non résidentes. Il existe actuellement six banques offshore à Tanger : Attijari international bank, Banque internationale de Tanger (joint-venture entre le Crédit Lyonnais et le Crédit du Maroc), BMCI Banque offshore, Chaâbi international bank, Société générale Tanger offshore et la succursale offshore de BMCE Bank. Ces banques bénéficient de plusieurs avantages, tels qu’une entière liberté de change en ce qui concerne leurs opérations avec les non-résidents et une multitude d’exonérations et de réductions fiscales et douanières. |