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Banques : les conditions de financement de la clientèle des particuliers s’allègent

Le crédit immobilier commence à 4,5% et le prêt personnel à moins de 7%. Le crédit à taux variable n’est presque plus appliqué. Pour limiter les risques d’impayés sur le prêt personnel, les banques privilégient la signature de conventions avec les entreprises.

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Endettement des ménages

Les conditions de financement des particuliers se sont détendues chez certaines banques de la place. Même avec un certain resserrement des liquidités bancaires, les établissements de crédit ont jugé nécessaire de revoir leur grille tarifaire depuis le début de cette année, ne serait-ce que pour s’aligner sur les pratiques du secteur. Toutefois, le taux d’intérêt moyen des crédits immobiliers s’est un peu redressé au 4e trimestre de 2017, selon l’enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib. Il s’est établi à 5,42%, soit 33 points de base (1 point de base correspond à une variation de 0,01%) de plus par rapport au trimestre précédent et 27 pb de plus sur une année glissante. Le taux moyen reste toutefois en dessous du niveau du premier trimestre 2015 (5,98%). Le crédit à la consommation a, quant à lui, baissé de 4 pb et 8 pb respectivement sur les mêmes périodes. En tout cas, Attijariwafa bank a récemment actualisé sa grille tarifaire, en fonction de la durée de financement et des revenus de la clientèle. Les taux d’intérêt relatifs au crédit immobilier peuvent ainsi aller de 4,5% à 4,75% pour les durées inférieures ou égales à 7 ans pour les clients particuliers et ceux exerçant des professions libérales. Pour les échéances comprises entre 7 et 25 ans, les taux appliqués varient de 4,90% à 5,50%.

Le Crédit du Maroc, lui, applique un taux qui commence à partir de 4,90%. Idem pour la Banque Centrale Populaire, alors que la Société Générale Maroc a maintenu ses conditions inchangées, à 4,99%. Pour sa part, la BMCE BOA n’applique pas un taux standard. «La banque adopte toujours un système de rating client, très détaillé, qui englobe aussi bien sa situation matrimoniale, que ses revenus, son ancienneté dans la société…» explique un chargé de clientèle d’une agence à Casablanca. Quoi qu’il en soit, le taux ne peut descendre en dessous de 4,90%, à moins que le client présente un profil intéressant avec un risque nul, et dispose de garanties solides. Notons, par ailleurs, que le crédit à taux variable n’est presque plus appliqué par les banques.

Le prêt personnel n’a pas dérogé à la règle chez certaines banques, Attijariwafa bank notamment. Alors que le taux du crédit à la consommation pointait à 11% presqu’il y a deux ans de cela, il s’affiche actuellement en dessous de 10%. Il varie ainsi de 6,95% à 9,95%, toujours en fonction des revenus du client. Au Crédit du Maroc, on retrouve un taux de 7% et qui peut atteindre 8,75%, contre 6% chez la Banque Populaire.

La négociation est toujours possible

Les banques sont ainsi engagées dans une rude concurrence, que ce soit en réaménageant leur politique tarifaire, en allégeant les conditions d’examen des dossiers ou en augmentant le plafond des montants à financer. Et s’il y a une stratégie commune qui se dégage au niveau des banques, c’est bien le développement des partenariats avec les sociétés privées et publiques. C’est le cas notamment de la BMCE BOA qui poursuit cette politique entamée il y a quelques années. «Nous sommes en train de développer les conventions avec les sociétés, en vue de recruter une clientèle pour le moins solvable et limiter le risque d’impayés», apprend-on auprès de la banque.

Ces taux appliqués par les banques restent négociables. «Il n’est pas rare d’accorder à des clients quelque 5 ou 10 points de base sur le taux standard appliqué, encore faut-il qu’ils soient de “bons” clients», souligne ce directeur d’agence. Toutefois, avec la baisse des taux et l’alignement quasi général des banques sur les conditions de financement, il n’est plus courant d’accorder des dérogations en termes de taux, puisque cela pourrait affecter la marge des banques. Certaines d’entre elles, ayant appliqué une baisse des taux, se rattrapent soit au niveau des commissions ou au niveau de l’assurance décès/invalidité.