SUIVEZ-NOUS

Affaires

Banques : crédits et dépôts en baisse en janvier par rapport à  décembre

Sur une année, les engagements continuent de progresser à  un rythme plus soutenu que les ressources. Hormis les comptes chèques débiteurs, tous les types de crédit se sont appréciés sur un an, en dépit du tassement de janvier.

Publié le


Mis à jour le

Les chiffres du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) l’attestent. Le secteur a de plus en plus de mal à augmenter ses ressources tirées de la clientèle. Effet crise ou problème structurel ? Toujours est-il qu’en janvier 2012 les dépôts sont en baisse de 2,26% par rapport à décembre, à 634,86 milliards de DH. En comparaison avec le même mois de l’année précédente, ils ne se sont appréciés que de 3,09%. Au regard des besoins, il est évident qu’il en faut encore plus pour rétablir l’équilibre, même s’il est vrai que les banques font jouer d’autres moyens de refinancement, à l’instar des obligations subordonnées ou convertibles et autres certificats de dépôt, et peuvent toujours se retourner vers Bank Al-Maghrib pour parer au plus pressé. D’ailleurs, la tension est telle que depuis le début de l’année, ses interventions, au titre des appels d’offres hebdomadaires, sont devenues plus conséquentes ; elles dépassent désormais la barre des 30 milliards de DH. Et il sera difficile de revenir en dessous, si la tendance qui s’est amorcée en ce début d’année ne s’inverse pas rapidement. En janvier, les comptes chèques et les comptes courants sont en repli respectivement de 1,29% et 5,35 % par rapport au mois précédent, à 257,4 milliards et 107,3 milliards de DH. Les comptes d’épargne ont en revanche été reconstitués de 1,03%, mais dans le même temps, les dépôts à terme ont très légèrement reculé de 0,24%, à 157 milliards de DH. Une stagnation peut-on dire. Le problème est que sur un an, ils ont fondu de 2,36%, ce qui, dans l’ensemble, a largement contribué à brider la collecte.
Le seul élément qui rassure à ce niveau est qu’en dépit ou grâce à la crise, les MRE ont alimenté leur bas de laine en portant leur dépôt à terme à 47 milliards de DH, en amélioration de 4% en comparaison avec janvier 2011. Il en est de même pour leurs comptes chèques et leurs comptes d’épargne qui ont progressé de 4,7% et 17% sur un an.

Les Marocains résidents à l’étranger recommencent à renflouer leur bas de laine

 Cela reste quand même insuffisant pour les établissements bancaires obligés malgré tout de faire face. A l’instar des dépôts, les crédits à l’économie ont certes reculé, dans une moindre mesure
(-0,89%), en janvier. Mais rapportés à l’égal mois de 2011, ils sont en hausse de 11%. Excepté le repli des comptes chèques débiteurs, toutes les utilisations ont augmenté de manière conséquente en une année. Les banques ont lâché du lest sur les comptes courants débiteurs (+21,6% sur un an) et les crédits de trésorerie (+15,25% sur un an). Les crédits à l’équipement, à la consommation et à l’immobilier sont également en hausse de 5,6%, 11,77% et 8,8%. La baisse (crédit à l’équipement) ou les faibles progressions (consommation et immobilier) des engagements en janvier n’ont donc pas trop pesé sur l’activité de distribution de crédits appréciée sur un horizon plus long. D’où ce problème de liquidités qui persiste. Une équation dont la solution réside apparemment dans une croissance forte de l’économie, suivie d’une redistribution des gains pour entretenir un cercle vertueux.