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Bank Al-Maghrib prévoit un taux de croissance de 5% en 2015
Le taux directeur est maintenu à 2,5% n Compte tenu de l’évolution des finances publiques, l’objectif d’un déficit à 4,3% du PIB à fin 2015 devrait être atteint. Baisse du rythme de croissance du crédit bancaire.

«Dans un contexte caractérisé par une prévision d’inflation en ligne avec l’objectif de stabilité des prix, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir inchangé son taux directeur à 2,5%». C’est ce qu’a annoncé Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, lors d’une conférence de presse tenue le 16 juin, après la réunion du conseil de la banque. Le conseil a notamment examiné et approuvé le Rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière du pays, ainsi que sur les activités de la banque, au titre de l’exercice 2014. De même qu’il a analysé les évolutions récentes de la conjoncture économique, monétaire et financière et aussi les prévisions d’inflation.
Avec la nouvelle année de base (2007 qui se substitue dorénavant à 1998), le taux de croissance était de 2,4% en 2014, du fait d’un repli de 2,5% de la valeur ajoutée agricole et d’une progression de 3,1% du PIB non agricole. En 2015, la croissance devrait se situer autour de 5%, tirée par une hausse de près de 15% de la valeur ajoutée agricole et par une légère accélération des activités non agricoles qui devraient avoisiner les 3,5%. Le taux de chômage devrait baisser de 0,3 point, à 9,9%.
Le déficit courant contenu autour de 3% en 2015
Sur le plan des finances publiques, les recettes ordinaires se sont renforcées de 4,8% à fin avril, tirées essentiellement par le produit des monopoles qui est passé de 429 millions à 4,2 milliards de DH, sachant que la progression des rentrées fiscales est restée limitée à 0,4%. Les dépenses globales ont, pour leur part, reculé de 7,1%, traduisant une diminution de 59,6% de la charge de compensation et de 6,7% des dépenses d’investissement. En conséquence, si cette tendance se maintient, l’objectif d’un déficit à 4,3% du PIB à fin 2015, fixé dans le cadre de la Loi de finances, devrait être atteint. En ce qui concerne les comptes extérieurs, le déficit commercial s’est allégé à 25,3% à fin mai, en raison d’un recul de 9,6% des importations, dû essentiellement à la contraction de 33,3% de la facture énergétique. En parallèle, les exportations sont en hausse de 5,8%, notamment grâce à l’amélioration de 22,3% des expéditions de phosphates et dérivés et de 15,4% des ventes de la construction automobile. Par contre, les recettes voyages ont décrû de 6,4%, alors que les transferts des MRE ont augmenté de 5,5%. De ce fait, sur la base d’un prix moyen du baril de Brent à 63 dollars et d’un flux de dons de 13 milliards de DH des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le déficit du compte courant devrait se situer autour de 3% en 2015. L’ensemble de ces données, conjugué à une hausse de 22,8% des IDE, s’est reflété au niveau des réserves de change qui ont atteint 194 milliards de DH à fin mai, soit l’équivalent de 5 mois et 25 jours d’importation de biens et services.
Sur la sphère monétaire, BAM relève une diminution du rythme de croissance du crédit bancaire de 3,8% à 2,5%. Et vu les différents indicateurs, le taux d’inflation devrait s’établir à 1,5% en 2015.
