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Bank Al-Maghrib prêtera avec garantie aux banques pour inciter ces dernières à financer les PME
Elle leur accordera trimestriellement des prêts en contrepartie d’un billet à ordre et sur la base des dossiers éligibles. Les bénéficiaires de ces prêts sont les PME et TPE dont l’encours de crédit ne dépasse pas respectivement 15 MDH et 2 MDH.

Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, l’avait annoncé lors du dernier Conseil de politique monétaire, tenu le 27 mars. Dans le but de permettre aux banques d’accorder plus de crédits et aux petites et moyennes entreprises d’accéder plus facilement au financement, une nouvelle technique de refinancement des banques sera mise au point sous peu. Il s’agira, plus concrètement, de prêts que la banque centrale accordera aux établissements bancaires à une fréquence trimestrielle et sur la base de dossiers que présenteront lesdites banques. Le taux de refinancement sera équivalent au taux directeur qui vient d’être abaissé par le même conseil à 3%. Pour garantir ces prêts, les banques devront signer et remettre un billet à ordre à Bank Al-Maghrib. De plus, elles doivent se servir de ces prêts pour accorder des financements aux PME et TPE. La cible est constituée des entreprises dont l’encours de crédit ne dépasse pas 15 MDH pour les PME et de 2 MDH pour les TPE.
Pour le moment, Bank Al-Maghrib planche sur l’élaboration d’une circulaire qui encadrera cette nouvelle technique de refinancement. Une fois mise en place, elle donnera plus de capacité d’octroi de crédits aux banques qui, précisons-le, continueront de bénéficier des avances à 7 jours que la banque centrale accorde à un rythme hebdomadaire ainsi que des opérations de pension à 3 mois.
Le taux de la réserve obligatoire est à 6%, son plus bas niveau historique
Il faut dire que le taux de la réserve monétaire obligatoire, instrument de politique monétaire dont s’est servie continuellement la banque centrale durant ces dernières années pour donner aux banques plus de capacité d’octroi de crédits, a atteint un niveau tellement bas que Bank Al-Maghrib ne peut plus se permettre de l’abaisser davantage malgré la saturation des ressources bancaires. Ramené à 6% des dépôts des banques en mars 2010, le taux de la réserve était de 16,5% il y a tout juste quatre ans, période durant laquelle le système bancaire est passé d’une situation de surliquidité à un déficit de trésorerie qui ne cesse de se creuser. Aujourd’hui, le déficit de trésorerie des banques se monte à plus de 50 milliards de DH et, d’après les prévisions, il continuera de se dégrader à mesure que les avoirs en devises étrangères poursuivent leur baisse.
Cette nouvelle mesure de refinancement est donc la bienvenue, d’autant plus qu’outre l’état des trésoreries bancaires, un autre handicap limite les banques pour ce qui est de l’octroi de financements, à savoir que le rapport entre l’encours des crédits et celui des dépôts dépasse de loin la barre des 100.
