Affaires
Baisse temporaire des ventes des produits pétroliers
Les ventes de gasoil reculent de 5,6% à fin mars. Le super sans plomb en meilleure forme grà¢ce à la reprise des ventes de voitures à motorisation essence. Les indicateurs du secteur devraient rapidement se redresser.

Le premier trimestre 2015 a été moins reluisant que prévu pour le secteur de la distribution de produits pétroliers. Les statistiques du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) font en effet ressortir des baisses plus ou moins importantes sur plusieurs catégories de produits, à commencer par le gasoil. Sur les trois premiers mois de l’année, les opérateurs affiliés au GPM ont déclaré des ventes de l’ordre de 1,02 million de tonnes, en baisse de 5,6%, comparativement à la même période de l’année écoulée. Cette tendance est pour le moins surprenante vu que l’on s’attendait à ce que 2015 soit plutôt une bonne année à ce niveau, en raison des prévisions de croissance économique favorables qui devaient booster le secteur du transport. Finalement, on n’en est pas là, en raison principalement des réalisations du mois de mars qui sont ressorties en baisse de 11% comparativement à mars 2014.
Il est difficile aujourd’hui encore, même pour le GPM, d’expliquer cette contre-performance. Néanmoins, ce qui est sûr c’est qu’elle a été légèrement atténuée par la reprise enregistrée dans la distribution du super sans plomb. Les données du GPM font ressortir une augmentation de 5,76% des ventes de l’essence, à 119606 tonnes. Il ne faut pas aller bien loin pour trouver une explication à ce résultat. Depuis la décompensation totale du gasoil, l’écart entre le prix de vente de celui-ci et celui de l’essence s’est nettement réduit, ce qui a redynamisé les ventes de véhicules à motorisation essence. Ce segment, qui a traversé une zone de turbulence entre 2013 et début 2014 après la hausse de plus de 20% des prix de l’essence consécutive à la décompensation, s’est repris depuis quelques mois, ce qui a naturellement impacté les ventes du super sans plomb.
Chute des ventes de fuel
Un autre impact de la décompensation est à relever au niveau des ventes du fuel. Entre janvier et mars 2015, les ventes des opérateurs du secteur se sont réduites quasiment de moitié, à 195 086 tonnes au lieu de 357 445 tonnes à fin mars 2014. Cette situation s’explique par le renchérissement des prix du fuel qui a amené certaines entreprises à faire des arbitrages en faveur d’autres produits énergétiques. C’est le cas par exemple de l’ONEE, premier consommateur de fuel, qui recourt à des alternatives moins coûteuses pour produire de l’électricité tel que le charbon. La bonne pluviométrie du début d’année a également pesé sur la balance vu qu’elle a encouragé l’office à recourir à l’énergie hydraulique.
«Les premiers mois de l’année ont également été marqués par la suspension de la production de fuel chez le raffineur la Samir pour une certaine durée», fait-on aussi remarquer auprès du GPM. Ceci a donc eu pour conséquence de réduire la consommation globale du fuel au niveau du marché, ce qui s’est reflété sur les ventes des opérateurs.
Même constat au niveau des ventes du gasoil de pêche qui ont également connu une baisse durant le premier trimestre à cause du repos biologique de 2 mois imposé à certaines catégories de poissons. En tout, les ventes ont chuté de 20% sur ce produit dont les performances restent très volatiles et dépendent aussi de la saisonnalité.
Les ventes de butane en hausse de 3,5%
Faut-il pour autant s’inquiéter de ces réalisations à ce stade de l’année ? A en croire le GPM, non, car les ventes de plusieurs produits ont déjà repris le chemin de la croissance, ce qui devrait se vérifier lors de la publication des prochaines statistiques. En effet, les ventes de gasoil devraient «coller» progressivement à la croissance de l’économie qui, selon les dernières prévisions, se situerait aux alentours de 5% d’ici la fin de l’année. Ceci est d’autant plus probable que les prévisions du ministère de l’agriculture annoncées récemment font état d’une production céréalière record cette année, ce qui devrait jouer en faveur de la croissance globale de l’économie. Idem pour les ventes de fuel.
Les prix de vente ont tendance à se stabiliser, ce qui devrait booster leur consommation. Au niveau du gasoil destiné à la pêche, la fin du repos biologique et la reprise de l’activité dans le secteur devraient rapidement relancer les ventes.
Par ailleurs, au niveau des produits gaziers, la donne est toute différente. Les ventes de butane ont poursuivi leur rythme de croissance habituel. De janvier à mars, elles se sont inscrites en hausse de 3,48%, à 475001 tonnes, portée principalement par l’amélioration des ventes du butane conditionné dans des bouteilles de 12 kg. Les ventes de propane ont pour leur part maintenu leur rythme baissier avec une chute de 5,19% sur le premier trimestre, induite principalement par la baisse des ventes en vrac.
