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Affaires

Aviculture : 60 MDH perdus à  cause de la chaleur

5 800 exploitations vont s’équiper en moyens de refroidissement pour se protéger à  l’avenir.
La production pour les mois de juillet et août a baissé de 4 000 tonnes par mois à  cause de la mortalité des élevages.

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Après les fortes chaleurs des mois de juillet et août, l’heure est au bilan dans le secteur de l’aviculture. Selon Khaireddine Soussi, président de la Fédération interprofessionnelle, les pertes dans le secteur sont estimées à 60 MDH durant les mois de juillet et août, dont 40 millions dus à la mortalité qui a concerné 10% des effectifs. Le reste est constitué du manque à gagner et des charges supplémentaires.
Ce sont les petites exploitations, dont le cycle de production est compris entre 2 500 et 5 000 poulets, généralement mal équipées et peu préparées à la montée des températures, comme celle enregistrée cette année, qui ont subi les plus grosses pertes.
En définitive, la production de viande blanche a sensiblement baissé. La quantité totale produite est de l’ordre de 31 600 tonnes en juillet et de 32 400 tonnes en août alors qu’en période similaire on produit 3 000 à 4 000 tonnes supplémentaires, comme le font ressortir les statistiques de 2008.
A la Fisa, la leçon a été retenue et les professionnels sont décidés à ce qu’un tel phénomène ne se reproduise plus ou au moins que les risques soient considérablement réduits. Il est expliqué que le reste de l’année sera consacré à la sensibilisation des professionnels pour qu’ils mettent à niveau les systèmes de refroidissement afin de mettre à l’abri les élevages pendant les fortes chaleurs. Ils pourront ainsi maintenir un taux de mortalité normal sur l’année (3 à 4%) et accroître la performance de leurs élevages.
A ce propos, il faut savoir que la réglementation actuelle (loi 49/99) stipule que dans les exploitations qui ont adhéré à la mise à niveau minimale, le taux de concentration de poulets en élevage ne peut dépasser 12 unités/m2. Mais une fois l’alimentation, l’abreuvement automatique et la brumisation introduits dans le process, ce taux peut être porté à 15 poulets/m2. Autre avantage, avec l’adoption du pad cooling (le système de refroidissement), les éleveurs sont autorisés à atteindre le taux de 18 poulets/m2.

Le contrat-programme permet d’emprunter à 3% seulement
Bien évidemment, le coût de ces investissements est parfois assez élevé. Mais, fait-on observer à la Fisa, le contrat-programme signé avec l’Etat fait bénéficier les exploitants des fermes agricoles d’un taux bonifié pour le financement de ce genre d’équipement. Plus précisément, la convention liant la fédération avec le Crédit agricole leur garantit un taux de 6% dont la moitié est prise en charge par l’Etat. Au total, ce sont un peu plus de 5 800 élevages qui devront s’équiper. Le retard se situe en effet beaucoup plus à ce niveau. Un exploitant reconnaît cette situation et souligne que «le secteur avicole est à deux vitesses puisque tous les couvoirs et la grande partie des pondeuses disposent déjà du pad cooling».
L’autre chantier, rappelle-t-on chez les professionnels, est l’assurance sur la production. Le président de la Fisa est tout à fait de cet avis. Il parle d’une réflexion poussée sur la question en s’inspirant du modèle espagnol qui a permis de mettre les exploitations à l’abri de certains aléas. Une étude actuariale, financée par le ministère de l’agriculture, est sur le point d’être lancée.