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Avec Renault Tanger, notre capacité de production de voitures monte à 100 000 unités en 2012
Dans un premier temps, la gamme produite à Renault Tanger sera limitée au monospace Lodgy et un utilitaire avec une version véhicule particulier. D’autres modèles pourront y être produits en fonction de la demande mondiale. L’objectif est de fabriquer 170 000 unités en 2013 et 340 000 unités à l’horizon 2014.
Avec l’entrée en service de l’usine de Renault à Tanger inaugurée en grande pompe jeudi 8 février, c’est un nouveau chapitre de la construction automobile au Maroc qui est en train de s’écrire. Dès que la deuxième ligne de production prévue en 2014 sera opérationnelle, ce sera une enveloppe d’un milliard d’euros (11 milliards de DH) qui aura été investie dans ce fleuron technologique d’une capacité globale de 400 000 véhicules par an, dont 170 000 pour la première ligne. La décision du constructeur français d’installer cette usine au Maroc n’est pas fortuite. Hormis le critère classique de la baisse des coûts de production, le Maroc a mis le paquet pour l’inciter à venir en mettant sur la table des avantages alléchants. En plus de la mise à disposition du terrain à Melloussa, des exonérations fiscales et de la construction du quai d’embarquement pour les véhicules au port de Tanger Med (terminal à véhicules inauguré concomitamment), la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) a pris une participation de 47 % dans l’usine.
Mais, explique le président de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (Amica), Larbi Belarbi, «il ne faut pas oublier que c’est là un pari win-win car sans l’infrastructure unique que représente Tanger Med et sans le tissu industriel aujourd’hui opérationnel au Maroc constitué par les équipementiers qui, par ailleurs, exportent depuis quelques années pour alimenter de nombreux constructeurs, jamais Renault ne se serait hasardé à implanter une usine de cette importance de ce côté de la Méditerranée». Et justement, on dénombre déjà 12 équipementiers qui sont associés au démarrage. Et puis si l’Etat a pris en charge entièrement la création et le financement de l’Institut de formation aux métiers de l’automobile, c’est dans la logique d’accompagnement du développement du secteur. Le président de l’Amica ajoute que la capacité industrielle du Maroc est de 75 000 véhicules par an et la Somaca en produit environ 60 000 unités. Mais l’arrivée de Renault ne remet pas en cause l’existant puisque la demande est en constante évolution. En réalité, entre 85 et 90% de la production de l’unité de Tanger sont destinés à l’exportation. Dans un premier temps, y seront fabriqués deux types de véhicules : un monospace appelé Lodgy (5 et 7 places) et un utilitaire, dont une version véhicule particulier dont le modèle sera dévoilé en première mondiale au Maroc, lors du salon de l’auto en mai prochain.
Avant la nouvelle usine, la capacité de production du Maroc était de 30 000 véhicules par an
L’idée, explique M’hamed Tazi, directeur de la communication chez Renault Maroc, est d’élargir la gamme et de continuer à installer une marque. D’après le calendrier initial, 70 000 unités seront produites en 2012. Il est prévu de monter en charge en portant la production à 170 000 véhicules en 2013. Le constructeur projette de porter la production à 340 000 en 2014. Le nombre d’emplois passera alors de 2 500 (dont 250 cadres expatriés qui seront remplacés une fois leur mission de formation et d’encadrement terminée) à 6 000 personnes.
A Renault, on se refuse toutefois de donner des détails sur tous les modèles qui pourront être fabriqués dans cette usine dont les émissions de Co2 sont réduites de 98%, soit 135 000 tonnes de Co2 évitées par an, sans compter une baisse de 70%, par rapport aux standards en la matière, sur le prélèvement des ressources en eau pour les procès industriels. On se contente de répondre que de nombreux réglages vont s’opérer au fur et à mesure, qu’il s’agisse des modèles ou de la spécialisation des sites de Tanger ou de Pitesti (Roumanie). Il est indiqué que tout dépendra de la demande et de sa situation géographique.
M. Tazi annonce que les modèles en production à Tanger actuellement seront présentés au Salon de Genève qui se tient du 8 au 18 mars prochain, mais se refuse à livrer toute indication sur les prix auxquels les nouveaux modèles seront commercialisés. Ce qui est sûr, affirme-t-il, c’est que la garantie sera de trois années comme pour le reste de la gamme et qui sera portée à 7 modèles, avec trois niveaux d’équipement. Sur le plan local, il faut rappeler que Renault détient au total 37% des ventes, avec 20% pour la marque Dacia dont le rythme de production est passé de près de 15 000 unités à plus de 22 300 en 2011, assemblées à Somaca (capacité maximale de 30 000 véhicules par an), détenue à 80% par Renault.