Affaires
Autoroutes du Maroc au service de la mobilité durable
La société a développé une technique permettant d’économiser d’importantes quantités d’eau lors de la construction d’autoroutes. D’autres projets ont été initiés, notamment en ce qui concerne la stabilisation des sols ainsi que la production d’électricité à base d’énergie solaire.

La Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) a organisé, le 20 septembre à Rabat, la première édition de la «Conférence internationale pour la mobilité durable : mise en place des jalons pour une mobilité durable au Maroc». Cette manifestation s’inscrit dans le cadre des préparatifs du Royaume en vue d’accueillir la COP22. L’objectif est de mobiliser les acteurs politiques, institutionnels et scientifiques pour que la mobilité durable ait un espace important lors la COP 22 et d’élaborer une feuille de route pour la mise en place des jalons de la mobilité durable au Maroc.
Depuis sa création en 1989, ADM a réalisé plus de 1 800 km de réseau autoroutier national. Néanmoins, cette infrastructure n’a pas été épargnée par les effets du changement climatique. C’est ainsi qu’ADM a identifié 380 km de réseau autoroutier considérés comme «très exposés» et 3 bassins versants considérés comme «inondables», pour lesquels elle a mis en place des projets de protection et de prévention pour pallier des risques éventuels.
Avec l’irrégularité spatio-temporelle de la pluviométrie, l’eau soumet le réseau routier à différents aléas, tels que les inondations ou les sécheresses. Ceux-ci doivent donc être pris en considération dès la conception du réseau. Mais l’eau est une ressource rare qu’il faut préserver. Or, lors de la construction d’autoroutes, pour compacter un mètre cube de terre, il faut 150 litres d’eau. Cependant, grâce à la technique du compactage à sec développée par ADM, cela nécessite seulement 15 litres. Par cette technique, ADM a réussi à économiser 4 milliards de litres d’eau sur une zone aride, lors de la construction du tronçon autoroutier Skhour-Agadir.
ADM s’est également engagée dans la lutte contre l’érosion, via des projets de stabilisation des sols soutenus par des techniques de génie biologique. C’est ainsi qu’ADM a conclu un partenariat avec l’INRA pour le développement de plantes autochtones, en vue de stabiliser les talus. Basé sur la multiplication des semences sauvages par les agriculteurs riverains des autoroutes, ce projet vise la végétalisation de 10 000 hectares de terrains.
Parmi les autres actions d’ADM en faveur de la mobilité durable, figure le renforcement de l’efficacité énergétique des autoroutes. A cet effet, la société a mis en place trois stations pilotes de production d’électricité à base d’énergie solaire sur les gares de péage du réseau, à travers l’utilisation des LEDs, avec l’ambition d’une «autoroute auto-productrice d’énergie».
