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Affaires

Autoroutes : Agadir désormais à  2 heures de Marrakech et 7 à  partir de Tanger

Le tronçon Marrakech-Agadir a nécessité quatre années de travail et 8 milliards de DH.
Importantes retombées économiques pour la capitale du Souss.
Le réseau autoroutier est de 1 145 km, qui deviendront 1 800 km en 2015.

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Avec l’inauguration lundi 21 juin de l’autoroute Marrakech-Agadir, le Maroc est en train de parachever son réseau autoroutier. Plus que toutes les autres autoroutes réalisées auparavant, l’axe Agadir-Marrakech, d’une longueur de 225 km, est d’une grande importance en termes de retombées économiques dans la mesure où il permet de joindre d’une traite le sud et le nord du Royaume, en un temps record. En effet, le temps de parcours entre Tanger et la capitale du Souss est désormais de 7 heures au lieu de 14 heures. Quand on connaît le volume du trafic en direction de Tanger, porte du Maroc vers l’Europe, les transporteurs et les entreprises exportatrices, particulièrement ceux de fruits et légumes et des produits de la mer de la région sud, ont de quoi se réjouir.
Les retombées sur les flux touristiques dans la région ne sont pas non plus à négliger puisque le trajet entre Marrakech et Agadir ne durera qu’un peu plus de deux heures. De plus, les usagers peuvent désormais éviter les multiples points noirs de la route nationale longue de 273 km. Beaucoup de visiteurs séjournant dans l’une des deux villes hésitaient, jusque-là, à faire le trajet dans l’un des deux sens, justement en raison des risques d’accidents de la circulation qui sont récurrents dans cette région montagneuse. Le tronçon dessert également la plupart des agglomérations urbaines entre les deux villes, en l’occurrence Imintanout, Chichaoua et Amskroud.

Le Maroc dispose d’un des réseaux autoroutiers les plus denses du continent

Composée de six sections, cette autoroute comprend un tunnel de 562 mètres, 13 viaducs, 90 ponts et 55 passages pour les piétons et pour les véhicules. La construction de tous ces ouvrages a été dictée par le relief montagneux de la région.
Selon Autoroutes du Maroc (ADM), la construction de la chaussée a nécessité 380 tonnes de bitume, 2 millions de tonnes de matériaux concassés et plus de 2 autres millions de tonnes d’enrobés bitumeux.
La réalisation de ce chantier, ouvert en janvier 2006, a nécessité 4 millions de journées de travail et un investissement global de 8 milliards de DH.
Le Maroc est aujourd’hui un des rares pays du continent à disposer d’un réseau autoroutier aussi dense, qui dessert la quasi-totalité des grandes villes. D’une longueur totale de 1 145 km, ce réseau atteindra 1 800 km à l’horizon 2015, une fois que seront achevés les tronçons Fès-Oujda, Berrechid-Béni Mellal, dont les travaux ont été lancés en avril 2010, Safi-El Jadida et Tit Mellil-Berrechid. Ce maillage plus serré permettra sans doute de mieux intégrer des régions comme l’Oriental au tissu économique grâce à la facilitation des échanges et des déplacements.

Le trafic total a augmenté de 11% en 2009

Pour le moment, le trafic ne cesse d’augmenter, preuve de l’opportunité des investissements réalisés. Ainsi, pour 2009, il a progressé de 11% par rapport à l’année 2008, à plus de 11 millions de véhicules km par jour. La fréquentation des voitures légères a progressé de 12,7% et celle des poids lourds de 10,7%. C’est l’autoroute Casablanca-Rabat qui reçoit le gros des flux avec un trafic moyen journalier de 42 762 véhicules en 2009, suivi de l’axe Casablanca-Berrechid avec une moyenne de 30 383 véhicules par jour. On peut citer aussi l’axe Rabat-Kénitra avec
16 815 véhicules par jour ou encore Rabat-Fès avec 10 330 véhicules par jour.
Comme en témoignent les chiffres du trafic pour le premier trimestre 2010, la fréquentation des autoroutes ira croissante dans les années à venir. Durant ce trimestre, la circulation a augmenté de 15,45% par rapport au premier trimestre de 2009.
Les recettes enregistrées dans les centres de péage durant 2009 sont à l’avenant. Elles ont atteint 1,4 milliard DH en croissance de 15,4% par rapport à 2008. Une augmentation qui s’explique naturellement par le rythme de croissance du trafic, mais aussi par la hausse des tarifs qui a eu lieu en janvier 2009. Avec le  rythme de croissance du trafic et l’ouverture de l’axe Agadir, 2010 devrait elle aussi connaître de bonnes recettes. Mais ADM n’a pas oublié le traditionnel cadeau de l’ouverture : pour fêter l’événement, les automobilistes empruntant le nouveau tronçon seront exonérés du péage jusqu’au 21 juillet.