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Affaires

Automobile, la fin de la domination des françaises

Par manque de nouveaux modèles, elles enregistrent un recul de leurs ventes sur le segment de l’importé monté.
Stratégie commerciale agressive, renouvellement de gamme, dollar faible, les asiatiques ont profité de l’embellie.
En dépit de leur appartenance à la zone euro, Volkswagen et Fiat cartonnent.

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rub 946

Le nombre total de véhicules vendus en 2004, toutes catégories confondues (importés montés et assemblage local) a atteint 54 924. Après deux ans de morosité, le marché a repris des couleurs, enregistrant une progression de 10 % par rapport à 2003. Pas de quoi pavoiser, toutefois, à entendre le président de l’AIVAM (Association des importateurs de véhicules importés montés), Mohamed Larhouati. Ce dernier juge qu’il s’agit là d’une performance modeste si on garde à l’esprit le potentiel du pays. Et, ajoute-t-il, «n’étaient-ce les taxes qui obèrent un pouvoir d’achat déjà faible, le marché aurait enregistré une progression nettement plus importante».
A regarder de plus près les chiffres, on constate que c’est le segment des voitures importées montées qui a profité de la hausse, enregistrant une progression de 30%. Ce segment a visiblement récupéré une bonne partie des parts de marché de Fiat, dont les ventes de voitures assemblées localement (Uno, Palio, Siena) se situaient entre 9 000 et 10 000 voitures par an, et qui a arrêté de produire sur les chaînes de la Somaca à fin 2003. D’ailleurs, les ventes de voitures montées localement ont globalement reculé de 16,8%.

74% de progression pour Ford
Autre fait à relever, une régression assez importante des voiture françaises sur le segment de l’importé monté (- 14,86 % pour Citroën, – 11,43% pour Peugeot et – 7,32% pour Renault). Un recul qui s’explique par l’absence de nouveaux modèles sur le marché. Mis à part la Renault Mégane et la toute récente Peugeot 407, les constructeurs français n’ont rien proposé de neuf sur les segments M1 et M2 des berlines familiales qui génèrent l’essentiel des ventes. A cette raison, Philippe Delunch, représentant de Citroën au Maroc, ajoute celle d’un changement au sein du management de Sopriam.
A en croire M. Larhouati, le recul des françaises qui, dit-il, ont été sur le marché national en situation de quasi-monopole, tient surtout à un rééquilibrage des parts de marché, que le renchérissement de l’euro a quelque peu accentué, alors que dans le même temps, le dollar et le yen ont connu des baisses remarquables. Et ceci, en dépit de l’effort des constructeurs de l’Hexagone en matière de prix. Notons toutefois que si l’on tient compte des ventes globales, Renault et Peugeot ont largement compensé leur recul sur l’importé monté par le montage local (Kangoo et Partner) en progressant respectivement de 36,6% et 10,75 % d’une année à l’autre.
Toujours est-il que, pour les marques qui ont fortement augmenté les ventes dans l’importé monté, la palme revient à Toyota dont le volume a crû de 50% par rapport à 2003, à près de 6 000 unités. Il y a aussi la performance de Volkswagen, qui est arrivé à vendre 1 500 voitures de plus que l’année passée, notamment grâce à la Gol, qui a récupéré des parts de marché de la voiture économique de Fiat. Honda, Nissan, Ford et Opel, ne sont pas en reste. Ils enregistrent des hausses respectives de 11%, 29% , 73% et 32%. Pas de secret. Les quatres marques ont été très actives en matière d’introduction de nouveaux modèles avec les Accord, Jazz, Murano, Mondeo et autres Astra et Vectra.
Parmi les concessionnaires qui ont accepté de commenter les chiffres de l’automobile de 2004 (Renault Maroc et Toyota n’ont pas souhaité s’exprimer à ce propos), Fiat est satisfait de sa reconversion. Pour Youssef Touhami, en charge de la communication, Fiat a mis 11 modèles et versions sur le marché et cet effort a été récompensé par plus de 3 200 véhicules vendus en catégorie tourisme.

Pour Fiat, l’arrivée de la Logan ne va pas bouleverser le marchéen 2005
Mais les concessionnaires marocains se projettent déjà en 2005 et Citroën et Peugeot promettent une bonne remontée sur l’importé monté, notamment grâce aux nouveaux modèles qu’ils s’apprêtent à introduire sur le marché. Pour Fiat, il y aura un complément de gamme, tandis que, pour Citroën, la nouvelle donne a déjà été annoncée par le nouveau C5 et le C4 qui sera lancé tout prochainement, tandis que Peugeot compte sur la 407.
Que va changer l’arrivée, annoncée pour juillet, de la Logan ? Pour Fiat, un tel événement ne risque pas de bouleverser le marché, du moins pour cette année, sachant que le véhicule va arriver en milieu d’année et que son assemblage n’atteindra son rythme de fabrication qu’au bout de quelques mois. Pour Mohamed Larhouati, il y a encore de la place et l’arrivée d’un nouveau véhicule, qui a pour lui une taille imposante et des motorisations essence et diesel, obligera les professionnels à plus d’inventivité en matière de politique commerciale et plus d’effort sur les prix et les formules de financement.