Affaires
Attijariwafa s’engage à diviser par deux le délai de traitement des dossiers de crédits
La banque se structure en 6 directions régionales. Elles auront plus d’autonomie pour l’octroi de crédits aux entreprises et le délai de traitement des dossiers passera de deux à une semaine. Le plafond autorisé est limité à 15 MDH par client.
C’est dans l’air du temps. Après BMCE Bank, Attijariwafa bank est en phase de prendre le pari de la régionalisation en adoptant une organisation par directions territoriales. Jusqu’à présent, la banque disposait d’agences dédiées soit à la clientèle des particuliers et des professionnels, soit à celle des entreprises (centres d’affaires), qui faisaient office de simples relais commerciaux et qui dépendaient directement des business units correspondantes au niveau du siège à Casablanca.
«Cette structure a fait ses preuves, mais avec le développement du réseau sur les dernières années (ndlr. 90 ouvertures d’agences en moyenne par an depuis 2008), elle a atteint ses limites», estime Saâd Benwahoud, nommé à la tête de la future direction régionale Nord-Ouest. Cette dernière direction figure parmi cinq autres destinées à couvrir tout le Royaume : Casa-Sud, Casa-Nord, Nord-Est, Sud et Sud-Ouest. On notera au passage que la nouvelle organisation ne colle pas parfaitement au découpage administratif en 12 zones adopté dans le cadre de la politique nationale de régionalisation avancée. Et cela se comprend car ce sont les niveaux d’activité en termes de guichets et de produit net bancaire générés par les entreprises et les particuliers qui ont dicté le découpage adopté par la banque.
Deux sites pilotes adoptant la nouvelle organisation ont été lancés ces derniers jours à Tanger et Casablanca, et d’ici début juin 2012, la nouvelle structuration devrait être étendue à tout le territoire national.
Même si le top management d’Attijariwafa bank en est encore à arrêter la liste définitive des compétences qui seront déléguées aux directions régionales, l’idée affirmée est de les doter d’un véritable pouvoir de décision, notamment en matière d’octroi de crédits pour la clientèle des entreprises. Jusqu’à présent, la procédure adoptée en la matière consistait en l’établissement d’une proposition de crédit au sein de chaque ville par le centre d’affaires concerné. Cette proposition était ensuite remontée au niveau central à Casablanca et la décision finale revenait à un comité de crédit comptant, entre autres, l’organe en charge de la gestion globale des risques au niveau du siège de la banque.
Dans la nouvelle organisation, chacune des 6 régions délimitées par la banque devrait être suivie par un responsable risque détaché du siège, de sorte à ce que les directions régionales puissent décider des engagements de crédits de manière plus autonome.
Plus de responsabilités dans les recrutements et les ouvertures d’agences
Mais, précision importante, cette nouvelle procédure ne devrait s’appliquer qu’aux crédits allant jusqu’à 15 MDH par client. Le gain en temps pour le traitement des dossiers de crédit qui devrait en résulter est considérable : de 15 jours, le délai devrait passer en moyenne à une semaine et il pourrait même être ramené à 24 heures pour les dossiers les plus urgents. Alors que la banque ratait des opportunités d’affaires en raison de la lourdeur de l’ancienne organisation, une plus grande célérité dans le traitement des dossiers devrait à présent générer de l’activité supplémentaire. En sus, «la désignation de chargés du risque locaux devrait permettre de mieux maîtriser les spécificités de chaque région, ce qui pourrait se traduire par une meilleure appréciation du risque par client et, in fine, des conditions de financement plus avantageuses», estime M. Benwahoud.
Outre une plus grande autonomie dans l’octroi des crédits aux entreprises, les directions régionales devraient disposer de plus de responsabilités en matière de développement du réseau d’agences et de recrutement. Ces deux aspects seront respectivement gérés par des pôles support et moyens et capital humain dont est dotée chaque direction régionale. De fait, si par le passé les décisions d’extension de réseau se prenaient en grande partie au niveau du siège, à présent, les directions régionales auront elles aussi leur mot à dire vu leurs connaissances en matière d’opportunités d’affaires existant au niveau des régions.
Pour ce qui est du recrutement, toute la phase de présélection devrait se faire au niveau régional, et le siège ne devrait au final se charger que de l’entretien définitif alors qu’auparavant, toute la procédure était menée au niveau central. Toujours sur ce volet, il est à préciser que la nouvelle organisation a induit la promotion d’une cinquantaine de cadres au sein de la banque afin de combler les nouveaux besoins en matière de postes de responsabilité.