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Attijariwafa bank muscle ses fonds propres pour poursuivre son développement international
Le groupe remonte 4,6 milliards de DH de dividendes exceptionnels de ses filiales pour couvrir les besoins de sa nouvelle phase d’extension en Afrique anglophone et lusophone. La baisse des revenus d’intérêts au Maroc est compensée par une réduction des intérêts versés à la clientèle et par une solide hausse des commissions.
Attijariwafa bank rassemble ses forces pour attaquer une nouvelle phase de son plan de développement à l’international. Le groupe a remonté l’année dernière vers sa filiale de tête, Attijariwafa bank Maroc, pour près de 4,6 milliards de dividendes exceptionnels (contre 1,4 milliard de DH en 2015) afin de s’assurer les moyens de ses ambitions portées à présent sur l’Afrique anglophone et lusophone. Attijariwafa bank, qui a jusqu’à présent réussi à planter son étendard dans 14 pays d’Afrique francophone (ce qui en fait déjà le premier réseau du continent avec 600 agences hors Maroc), est actuellement en train de ficeler une prise de participation majoritaire dans le capital de la Cogebanque au Rwanda ainsi que le rachat de la filiale égyptienne de la banque anglaise Barclays Bank, appelée à devenir la plus grande filiale du champion national à l’étranger.
En attendant de renforcer les fonds propres, ce versement a propulsé les revenus de la filiale du groupe au Maroc. Celle-ci a en effet vu son produit net bancaire (PNB) bondir de plus de 31%, à 14,2 milliards de DH en 2016. Mais il n’y a pas que l’exceptionnel qui génère cette croissance, l’activité récurrente y contribue aussi. En effet, dans une conjoncture nationale loin d’être favorable aux banques, la filiale de SNI a tout de même grappillé une petite croissance en termes de marge d’intérêt. Celle-ci a augmenté de 1,4%, à près de 6,9 milliards de DH. Pourtant, le groupe s’est résigné depuis l’année dernière à baisser les taux de la majorité de ses financements pour préserver ses parts de marché sur le crédit. Mais cet effort a manifestement été contrebalancé par un effet volume. Aussi, Attijariwafa bank retombe finalement sur ses pieds en matière de marge d’intermédiation parce qu’elle s’est assurée de distribuer moins d’intérêts sur ses dépôts rémunérés. Le PNB est aussi conforté par une solide croissance de la marge sur commissions de 10%, à plus de 1,5 milliards de DH.
Autant dire que le modèle de banque universelle d’Attijariwafa bank au Maroc continue de démontrer son efficacité qui ressort aussi à travers la maîtrise des charges d’exploitation avec une hausse contenue à 4%. Aidé d’un coût du risque qui se contracte, le résultat net en base social ressort au final en hausse de 89,2% à près de 6,9 milliards de DH. Hors dividendes exceptionnels, on en reste tout de même à une hausse appréciable de 6%. Avec un poids de près de 54%, la banque au Maroc reste de loin le premier contributeur au résultat net part du groupe qui totalise 4,8 milliards de DH, en hausse de 5,7% sur un an. La banque de détail à l’international qui abrite les filiales du groupe en Afrique prend progressivement de l’envergure avec déjà un poids de 23,5% dans les profits du groupe.