Affaires
Attentisme inquiétant des entreprises
Ignorance ou indifférence ? Les entreprises boudent toujours les instruments
de financement.
Le processus de mise à niveau de l’économie, longtemps hésitant, semble avoir atteint son rythme de croisière. Certes, les entreprises ne sont pas légion à solliciter les instruments de financement mis à leur disposition, mais la balle est dans leur camp. Il reste en effet aux patrons de PME-PMI nationales à prendre conscience qu’il y a péril en la demeure. C’est le message que Abderrazak Mossadeq, ministre chargé de la Mise à niveau, a essayé de faire passer une nouvelle fois. Car, paradoxalement, sur cette question, c’est l’administration qui prend les devants. Le travail accompli ces derniers mois a consisté à simplifier le cadre institutionnel pour encourager l’investissement, en regroupant les structures centrales dédiées à cette mise à niveau et les instruments de son financement. Sur le premier volet, il ne restera à terme que trois structures : l’Agence Nationale de la PME (ANPME), l’ONIX (Organisme national pour la promotion de l’investissement et des exportations), l’IMANOR (Institut marocain de normalisation) et le Comité marocain d’accréditation dont la création est en cours.
Un portail et un Cd-rom pour les informer
Sur le deuxième volet, l’instauration du FOMAN (fonds de mise à niveau) avec un taux d’intérêt unique à 5 % pour toutes les lignes de financement a fait l’objet d’une convention signée en juillet dernier entre le Trésor, la Caisse centrale de garantie et le GPBM. Il devra normalement donner un coup de fouet au processus.
En parallèle, et pour améliorer la compétitivité des entreprises, une série de mesures a été adoptée dans le cadre de la Loi de finances et en dehors. On peut citer la réduction des droits d’importation, l’élimination progressive de la TIC sur le fuel et le charbon, la réduction du prix de l’électricité, prévue pour janvier 2004, etc.
Sur le plan de la rationalisation de la gestion publique, la mesure la plus importante est sans doute la fixation des délais de paiement des marchés publics dont une première mesure d’application est contenue dans le projet de Loi de finances pour 2004, avec une responsabilisation des ordonnateurs et des comptables pour ce qui est du retard et donc du paiement automatique des intérêts moratoires. L’autre mesure importante est la globalisation des crédits des ministères et donc leur responsabilisation quant à l’affection budgétaire.
Enfin, et pour remédier au déficit d’information, la mise à niveau aura désormais un portail. Les entrepreneurs pourront accéder directement sur Internet aux informations qui les intéressent avant d’aller chez leur banquier. Les entreprises pourront même faire une simulation pour être aiguillées sur le type de financement…Pour ceux qui ne sont pas outillés, l’ANPME va mettre en circulation un CD-Rom contenant toutes les informations.
