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Affaires

Assurance : les Marocains de plus en plus tentés par l’épargne retraite et éducation

La branche Vie pèse environ 32% du marché de l’assurance. La hausse des souscriptions est expliquée par une prise de conscience récente du Marocain de l’importance de l’épargne. La découverte des gains générés par les avantages fiscaux est pour beaucoup dans cette évolution.

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epargne Maroc 2014 2014 10 03

La branche Vie a la forme. Après la contre-performance généralisée de 2013, avec des primes émises en baisse de 15%, l’activité reprend de plus belle chez plusieurs compagnies, en particulier celles adossées à des groupes bancaires. Du moins pour le premier semestre. En tête de file, le leader Wafa Assurance a vu ses primes émises s’établir à plus de 1,4 milliard de DH, soit une hausse de 14% par rapport au 1er semestre 2013. Atlanta, qui commercialise ses produits de bancassurance via le réseau du Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH), affiche une croissance de 12% sur ce segment et La Marocaine Vie, adossée à la Société Générale, a enregistré des primes Vie de plus de 24%. Idem pour RMA Watanya dont l’activité Vie a réalisé une bonne performance au titre du premier semestre, selon les déclarations de son management.

Cela dit, même chez les compagnies qui n’ont pas de véritables canaux de bancassurance, le segment se maintient avec une stagnation de ses primes, tranchant avec le net décrochage du marché il y a un an. Il en est ainsi pour Axa Assurance Maroc et Zurich Assurance dont les primes Vie se stabilisent respectivement autour de 450 MDH et 10 MDH.
Cette bonne mine qu’affiche la branche Vie, mise à rude épreuve les deux dernières années en raison du manque accru des liquidités, est attribuée au bon comportement des produits d’épargne, selon la majorité des opérateurs.

L’atonie de la bourse pousse les petits épargnants vers les assurances

«Il s’agit plus précisément de l’épargne capitalisation avec ses deux déclinaisons retraite et éducation», explique le responsable Vie chez un assureur de la place. Selon lui, l’assurance décès ne connaît pas de mouvement qui mérite d’être signalé. A noter tout de même que le volume des assurances individuelles en cas de vie est quatre fois plus important que les assurances individuelles en cas de décès (4 milliards de DH contre 1,1 en 2013).
De l’avis d’autres professionnels, l’on assiste aujourd’hui à une véritable prise de conscience du Marocain de l’importance de l’épargne, surtout pour préparer sa vieillesse et garantir des études d’un certain niveau à sa progéniture. En somme, le Marocain est de plus en plus sensible à la nécessité d’investir pour mieux affronter les aléas du futur. Ce constat est confirmé par les forces de vente des réseaux bancaires. Ainsi, plusieurs exploitants rapportent qu’il existe de plus en plus de clients qui viennent exclusivement pour s’informer des offres épargne, tant pour la retraite que pour l’éducation. Un directeur général d’une compagnie affirme même que plusieurs établissements ont dû envoyer leurs effectifs en formation pour qu’ils soient à même de répondre à la nouvelle demande. D’autant plus qu’il s’agit de police comprenant souvent des détails très techniques requérant un profil de spécialiste.

Par ailleurs, les opérateurs s’accordent à dire que l’engouement est favorisé, d’une part, par le débat en cours sur la pérennité des régimes actuels de retraite, et, d’autre part, par l’attrait de ces solutions au vu des multiples avantages fiscaux qui leur sont réservés. En effet, l’épargne éducation est défiscalisée à partir de 8 ans, tandis que pour l’épargne retraite, des abattements fiscaux conséquents sont opérés lors de la liquidation avec possibilité de déduction du revenu imposable. A condition que le contrat concerne un âge de plus de 50 ans et qu’il court pour une durée qui dépasse 10 ans.
Dans le même sens, d’autres sources du marché affirment que cette tendance devrait se confirmer, notamment sur fond de marché boursier en crise, surtout que les contrats d’épargne garantissent un minimum de rendement en plus du capital qui, lui, est garanti de facto.