Affaires
Assurance : environ 23,5 milliards de DH de primes émises au premier semestre
Le volume des primes émises sur les six mois serait en hausse de 4 à 5%. C’est le segment Vie qui continue de porter le marché grâce à la bonne tenue des produits d’épargne et l’assurance décès.
Premier semestre sans grands reliefs pour le marché de l’assurance. Responsables de compagnies, courtiers et sources de l’Autorité de contrôle du secteur affirment que l’activité est en légère progression depuis le début de l’année, sans changements dans la structure du marché. Selon les estimations de ces professionnels, le volume des primes émises sur les six mois serait en hausse de 4 à 5%, à environ 23,5 milliards de DH. «A ce rythme, le secteur aura terminé le semestre en retrait par rapport à l’année précédente au cours de laquelle les émissions ont augmenté de 10,2% au premier semestre, à plus de 22,5 milliards de DH», explique le responsable sinistres d’une grande compagnie de la place.
Le poids de la bancassurance appelé à augmenter
En attendant le détail de ce chiffre d’affaires sur les états financiers des compagnies, les professionnels sont d’avis que c’est le segment Vie qui continue de porter le marché grâce à la bonne tenue des produits d’épargne et l’assurance décès. «Cette branche est en net redressement depuis 2016. Sur les premiers mois de 2019, les primes émises au titre des couvertures Vie sont en hausse de deux chiffres», explique un directeur chez Saham assurance qui relève que l’on distingue au sein de cette branche les assurances individuelles et la capitalisation. Ces performances restent tirées par le réseau de bancassurance grâce à la stratégie commerciale beaucoup plus agressive des banques.
«Les contrats d’assurance Vie connaissent plus d’engouement en raison de la prise de conscience de l’importance de préparer sa retraite et le besoin pour les ménages d’assurer un avenir à leur progéniture, et aussi du débat autour de la viabilité des régimes de retraite», analyse le directeur d’un grand cabinet de courtage. Pour le responsable sinistres, les assurés semblent de plus en plus attirés par ces produits d’épargne à long terme, du fait des taux de rémunération intéressants et des avantages fiscaux.
Une source à l’ACAPS prédit, de son côté, que le poids de la bancassurance est appelé à augmenter dans les prochaines années grâce aux changements prévus dans la refonte du livre IV du Code des assurances. «Le réseau des banques aura ainsi la possibilité de distribuer des assurances de personnes, des produits d’assistance, de l’assurance crédit, etc.», informe-t-elle.
Au registre de la branche Non-Vie, la croissance de ce segment de marché, bien que tirant toujours profit des bonnes réalisations de l’assurance automobile, a été limitée. Les estimations évoquent une augmentation de 3 à 4% des émissions en Non-Vie. «La croissance réalisée dans la sous-branche Auto a été atténuée par le repli des autres branches Non-Vie, notamment la maladie et les AT», explique le courtier.
Poursuite de la hausse des réserves techniques Non-Vie
Force est de constater que les réalisations commerciales en automobile continuent d’être plombées par la hausse de la sinistralité. Les effets des actions menées par le secteur depuis fin 2018 pour réduire la sinistralité n’ont pas encore donné les effets escomptés (voir www.lavieeco.com). Pour rappel, le secteur a arrêté une feuille de route pour contenir la hausse des sinistres. Cela passe, dans un premier temps, par la mise en place d’une base de données commune des sinistres avec un algorithme permettant la détection de la fraude. Aussi, les assureurs vont-ils suivre de manière plus approfondie les multi-assurés et les personnes qui déclarent plusieurs sinistres sur l’année. Il est également question d’une harmonisation des règles de contrôle et de la révision du système de bonus-malus.
Au demeurant, le ratio de sinistralité nette de réassurance se situe dans des niveaux élevés à environ 85%. «Face à ce constat, le secteur a vu, en 2018, ses engagements techniques augmenter et constitués à hauteur de 70% de provisions Non-Vie. On devra s’attendre à la poursuite de la hausse de ces réserves techniques Non-Vie accentuée par la sinistralité exceptionnelle de cette sous-branche», prévoit le responsable sinistres.
Au final, les professionnels sont unanimes à penser qu’à défaut de l’opérationnalisation des actions prévues dans le cadre du contrat programme (voir encadré) notamment l’obligation d’assurance de plusieurs branches, l’évolution du marché restera confinée à des croissances timides sans effets structurants sur le secteur et l’économie en entier.
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[tab title= »Nouveau contrat-programme : quatre ans d’attente et toujours rien » id= » »]A ce jour, aucune information officielle ne filtre sur la nouvelle feuille de route du secteur censée remplacer ou corriger la première arrivée à échéance en 2015. Dans les coulisses, l’on estime que face au bilan très timide en réalisations de l’ancien contrat, il est nécessaire pour le secteur de convenir d’un cadre pour les années à venir à travers de grandes mesures, tout en retenant des objectifs réalistes et réalisables. Des sources bien informées dans le secteur évoquent un nouveau contrat quinquennal qui contiendra moins de mesures que l’ancien, mais qui sera porté sur des actions réalisables sur une période de cinq ans.
Rappelons que le contrat-programme 2011-2015 a prévu cinq axes stratégiques déclinés en 72 mesures. Il visait principalement l’élargissement de la couverture des populations et des actifs économiques (notamment les indépendants et les étudiants, ainsi que les PME et TPE), le renforcement du secteur des assurances sur le plan financier et technique, l’amélioration des procédures d’indemnisation et la mise en place de dispositifs de prévention. En termes chiffrés, l’ancienne feuille de route visait le doublement du chiffre d’affaires pour le porter dans une fourchette de 40 à 50 milliards de DH, la couverture de la population à hauteur de 90% par l’assurance maladie obligatoire (AMO) et à 50% par l’assurance maladie des indépendants. Cela, notamment, à travers l’extension de l’obligation de certaines couvertures optionnelles.[/tab]
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