Affaires
Assurance crédit : forte hausse des garanties octroyées par Euler Hermès Acmar sur l’Afrique
Entre les mois de mars 2013 et 2014, le montant des garanties a augmenté de 230%. Les couvertures sur des partenaires de la Tunisie, l’Algérie, la Mauritanie, ainsi que les pays de l’Ouest africain, représentent 85% du total des garanties octroyées pour les entreprises marocaines. Trois secteurs se détachent : l’électronique et la distribution informatique, les produits alimentaires et les matériaux de construction.

Le niveau des échanges commerciaux avec les pays africains progresse très rapidement. Mais dans l’euphorie ambiante, les entreprises marocaines n’oublient quand même pas de prendre des précautions. C’est du moins ce qui ressort des dernières données du spécialiste de l’assurance-crédit Euler Hermès Acmar, communiquées en exclusivité à La Vie éco. En effet, entre mars 2013 et mars 2014, les garanties octroyées aux entreprises marocaines pour des opérations dans les autres pays africains ont crû de manière exponentielle, passant de 120 MDH à 400 MDH sur douze mois glissants, soit une hausse de plus de 230%. Dans le même temps, le nombre des opérateurs demandant ces couvertures est passé de 90 à plus de 350. «Cette évolution se justifie par le développement soutenu des échanges avec le continent. En effet, les pays africains, qui se caractérisent de manière générale par une forte croissance démographique, par des besoins assez importants en infrastructures, en services, voire en certaines matières premières et par une classe moyenne en évolution notable, représentent des viviers de consommation très intéressants pour les exportateurs marocains, d’autant plus que le label “Maroc” est excellemment perçu dans nombre de pays africains, et particulièrement sur certains métiers et produits précis», explique Hicham Alaoui Bensaid, directeur des engagements de la compagnie. De plus, le développement observé des partenariats Sud-Sud, notamment en matière des droits de douane et des incitations fiscales contribue, également de manière significative à la montée en flèche des transactions et par conséquent des demandes de couvertures. Ces dernières, comme le fait remarquer M.Alaoui, restent toutefois sur un niveau faible en absolu. «Aujourd’hui, nos garanties octroyées sur les opérateurs africains hors Maroc représentent 9% à peine du volume global de nos engagements. Ce montant réduit justifie par ailleurs le taux de croissance exponentiel observé et traduit le potentiel que recèlent les échanges avec les partenaires africains», relève-t-il.
Maroc exclu, la base de données compte 11 000 entreprises africaines
D’après les données de l’assureur crédit, qui revendique 86% du marché, les demandes de couvertures des entreprises marocaines sur le continent concernent une vingtaine de pays. Les voisins maghrébins, notamment la Tunisie, l’Algérie et la Mauritanie, ainsi que les pays de l’Ouest africain, particulièrement le Sénégal et la Côte d’Ivoire, en plus du Gabon en Afrique Centrale, représentent 85% du total des engagements.
Par secteur, M. Alaoui affirme que l’absence de concentration dans un secteur précis est assez intéressante à relever, en ce sens qu’elle révèle l’attractivité de différents types de produits et de services proposés par les entreprises marocaines. Toutefois, les secteurs de l’électronique et de la distribution informatique, (essentiellement dans les pays nord-africains), les produits alimentaires (notamment dans l’Ouest africain), mais également les matériaux de construction se détachent. «Nous parlons uniquement des clients à l’export des entreprises marocaines que nous avons assurées, c’est-à-dire sans inclure dans l’analyse les opérations réalisées entre les filiales d’entreprises marocaines basées dans d’autres pays africains et leur clientèle locale», note le spécialiste d’Euler Hermès dont le portefeuille des assurés couvre tous les secteurs de l’économie nationale.
Des entreprises de plus en plus nombreuses, jusqu’alors concentrées sur le marché domestique, sollicitent de plus en plus Euler Hermès Acmar pour élargir leurs débouchés à l’étranger. A ce titre, la compagnie adapte son offre.
Sa base de données -hors Maroc- compte plus de 11000 entreprises. Capitalisant sur cette ressource, la compagnie évalue les entreprises africaines et octroie des garanties sur ces entités, pour le compte de l’ensemble des filiales du groupe. Aussi, de par cette connaissance très fine des réalités macroéconomiques et microéconomiques des marchés locaux, elle dit exclure de sa tarification les primes de risque indues que pourrait induire une connaissance approximative.
