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Affaires

Assises du tourisme : des débats animés mais peu de décisions concrètes

Les débats dominés par les questions des ressources humaines et du pilotage des PDRT
Une Agence d’aménagement et d’ingénierie pilotera les programmes de développement régionaux.

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Etde quatre. Les Assises nationales du tourisme viennent de tenir leur quatrième édition les 9 et 10 décembre à Agadir. Première question : que peut-on en retenir ? Qu’en est-il sorti de concret? A l’issue des travaux, les avis sur les résultats ont en fait été très mitigés.
De prime abord, on peut dire que ces assises, qui ont battu un record d’affluence, ont permis de débattre de deux problèmes majeurs qui handicapent, chacun à sa manière, l’exécution du contrat-programme et, en toile de fond, l’objectif des 10 millions de touristes à l’horizon 2010. Il s’agit, en l’occurrence, du problème des ressources humaines et celui du pilotage des PDRT (Plan de développement régional touristique) par les CRT (Conseils régionaux du tourisme).

Les Conseils régionaux du tourisme menacés de disparition

Sur le premier point, le ministère comme l’OFPPT(Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail) n’ont pas manqué de donner des chiffres en constante évolution du nombre de lauréats mis chaque année sur le marché du travail. Mais, et c’est là que réside la nouveauté, les débats se sont plutôt focalisés sur le qualitatif, c’est-à-dire la capacité de ces lauréats à répondre aux exigences de plus en plus grandes des touristes, que ce soit en termes de service, de restauration, d’accueil… Sur ce plan, l’impression générale des participants et que si l’on n’a pas tout faux, c’est tout comme puisque les meilleurs lauréats de nos écoles trouvent facilement refuge sous d’autres cieux plus rémunérateurs. Il a donc été recommandé de revoir de fond en comble tout le système pédagogique de la formation aux métiers du tourisme.
Mais il faut craindre qu’un tel processus ne prenne encore beaucoup de temps. Ceci est d’autant plus vrai que les travaux des assises n’ont pas abouti à des objectifs clairs, chiffrés et programmés dans le temps mais à de simples constats qui risquent de tomber aux oubliettes dans la mesure où la formation demande des moyens qu’il faudra bien trouver. La question de la formation figure, du reste, noir sur blanc dans le contrat-programme signé entre le gouvernement et la Fédération nationale du tourisme. Mais tous les intervenants s’accordent à dire que rien n’a été fait depuis. Or, au rythme où va la construction de chambres, trouver un personnel qualifié va devenir de plus en plus épineux, surtout que les opérateurs touristiques qui acceptent de mettre la main à la poche pour former ou améliorer les compétences de leur personnel ne sont pas légion. Il semble qu’ils ignorent même les mécanismes et les avantages que leur offrent les canaux de formation existants.
Deuxième grande problématique qui a dominé les travaux des assises, celle du pilotage institutionnel. Une question compliquée car elle met en scène des acteurs aux préoccupations et aux intérêts souvent contradictoires. Il s’agit des professionnels, des autorités locales, du gouvernement et des élus locaux qui n’ont ni la même vision des choses , ni les mêmes moyens pour concrétiser leur vision.

Aujourd’hui, seul le PDRT de Casa est en exécution

Les meilleurs exemples en sont les CRT et la Fédération nationale du tourisme qui ont peu de moyens, mais à qui l’on a demandé par exemple de s’occuper des Plans de développement régionaux touristiques (PDRT) pour les uns et de la formation pour les autres. Or, aujourd’hui, seul le PDRT de la ville de Casablanca est réellement en exécution, nonobstant les polémiques qu’il avait suscitées, notamment à l’occasion des élections du président du CRT de cette ville. Aujourd’hui, avec la création de l’Agence d’aménagement et d’ingénierie pour piloter entre autres les PDRT, les CRT se trouvent donc soulagés mais amputés aussi d’une de leur grande mission. Selon de nombreux professionnels, ces organismes vont être vidés de leur substance, surtout depuis que l’idée de créer des fédérations régionales du tourisme fait son chemin.
En réalité, faute de moyens pour décentraliser la promotion touristique au niveau des régions, on centralise de nouveau. Ce qui annonce des frictions en perspective, car certains CRT ne voudront pas retomber dans le schéma désuet des ex-syndicats d’initiative