Affaires
Artisanat : 17.7 milliards de DH de chiffre d’affaires réalisés en 2011
Les achats des étrangers ne représentent encore que 20% du chiffre d’affaires. 700 PME exercent dans le secteur. Quatre plans de développement régionaux de l’artisanat ont été finalisés en 2012 et attendent d’être signés.
A en croire les statistiques communiquées par le ministère de tutelle, le secteur de l’artisanat se porte bien. Le chiffre d’affaires de l’artisanat à fort contenu culturel, c’est-à-dire issu du patrimoine marocain (décoration, ameublement, bijouterie, habillement/accessoires, bâtiment, produits du terroir) selon la dénomination juridique en vigueur, s’est ainsi élevé à 17,7 milliards de DH à fin 2011, dernière échéance disponible. Cela représente une progression de 10,3% par rapport à 2010. En 2008, ce chiffre se limitait à 12,4 milliards de DH. «Avec une croissance annuelle moyenne de 12,5% sur les 4 dernières années, les chiffres issus des enquêtes conduites pour le calcul des indicateurs stratégiques de l’artisanat dénotent d’un développement soutenu du secteur», indique-t-on auprès du ministère. 80% de ce chiffre d’affaires global est assuré par le marché intérieur, soit 14,16 milliards de DH. Les 20% restants, soit 3,54 milliards de DH, sont donc réalisés à l’étranger, qu’il s’agisse de l’export ou des achats faits par les touristes et les MRE. La France, l’Amérique du Nord, l’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre, le Japon, l’Italie, la Belgique, les pays arabes et l’Australie constituent les principaux pays importateurs. Ils achètent principalement la poterie et la pierre, les tapis, le fer forgé, le bois, les vêtements traditionnels, les couvertures, la dinanderie (ustensiles en cuivre jaune) et les articles chaussants. Difficile néanmoins d’obtenir plus de détails sur la répartition réelle de ces produits, ainsi que sur l’origine par délégation des produits artisanaux exportés.
2,8 milliards de DH pour accompagner le secteur jusqu’en 2015
Il n’empêche que si l’on revient longtemps en arrière, l’artisanat n’a pas toujours été aussi dynamique. En 2005, les exportations à fort contenu culturel n’atteignaient que 691,4 MDH. Raison pour laquelle le développement du secteur, surtout à l’export, est accompagné depuis 2007 par une stratégie nationale de développement baptisée Vision 2015 ayant fait l’objet d’un contrat programme signé en février 2007. Sur les 9 années que dure ce contrat-programme, il est prévu un budget de 2,8 milliards de DH financé, entre autres, par le ministère de l’artisanat, la Maison de l’artisan et les chambres d’artisanat. En détail, 57% du budget global, soit 1,6 milliard de DH, ont été attribué à la promotion de l’artisanat et 27%, soit 738 millions de DH, vont à la formation. Les 16% restants, soit 473 MDH, sont répartis entre les études et appui (11% ou 335 MDH) et les infrastructures (5% ou 138 MDH). A noter qu’un milliard de DH devait notamment être dépensé entre 2007 et 2010. Objectifs finaux de ce contrat programme : un chiffre d’affaires à l’export de 7 milliards de DH et 300 entreprises d’ici 2015. A l’heure actuelle, quelques réalisations sont venues concrétiser la mise en œuvre de cette stratégie nationale. Aujourd’hui, 700 PME exercent dans le secteur, selon le ministère.
163 normes et marques collectives créées
«Pour ce qui est des réalisations, l’année 2012 a été fructueuse et très riche», se vante-t-on au ministère. Ce dernier cite l’ouverture l’année dernière de l’Académie des arts traditionnels, de deux centres intégrés de formation et de qualification à Salé et Marrakech, d’un centre de formation professionnelle à Berkane et de deux espaces d’exposition des produits d’artisanat à Hkou et Dradif, dans la ville d’Oujda. De la même façon, le coup d’envoi a été donné pour la construction du village d’artisans à Oued Laou et d’une zone d’activité à Khémis Zmamra. Problématique régionale s’il en est, l’artisanat marocain fait également l’objet de contrats programme régionaux. C’est ainsi que les contrats programme de 4 plans de développement régionaux de l’artisanat (PDRA) ont été finalisés en 2012 et n’attendent que leur signature. Ils concernent les régions Tadla-Azilal, Meknès-Tafilalet, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër et le Grand Casablanca. Pour rappel, 6 autres PDRA ont déjà été signés et sont actuellement en cours d’exécution : Fès-Boulemane, Guelmim-Es Smara, Oued Eddahab-Lagouira, Laâyoune Boujdour-Sakia Al Hamra, Souss-Massa-Draâ, Marrakech-Tensift-Al Haouz. Les PDRA de Tanger-Tétouan, Taza-Al Hoceima-Taounate et Oriental sont en «phase de finalisation de leurs plans d’actions». Il ne restera alors plus que les PDRA de Chaouia-Ouardigha, Gharb-Cherrarda-Bni Hssen et Doukkala-Abda. Ces derniers sont en «phase d’élaboration des études les concernant». Afin de préserver la qualité des produits artisanaux marocains, 163 normes et marques collectives de certification ont été créées. «Madmoun», pour les produits de la poterie-céramique à usage culinaire, le tapis Rbati, la babouche marocaine, le fusil traditionnel pour la fantasia, entre autres, figurent parmi ces marques collectives.