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Articles ménagers en plastique : un marché de plus de 2 milliards de DH
L’activité représente 24% du secteur du plastique estimé à 9,6 milliards de DH. Par rapport à une période normale, les ventes augmentent de 30% à l’occasion de Aïd Al Adha et durant Ramadan. Les industriels se repositionnent sur les produits volumineux à cause de la concurrence asiatique sur les petits articles.

Comme à l’accoutumée, à la veille de Aïd Al Adha, le marché des ustensiles ménagers en plastique connaît une animation particulière. Deuxième période de vaches grasses après Ramadan, cette fête engendre une augmentation de 30% des ventes d’articles divers en plastique avec en tête les bassines, les passoires et les boîtes de conservation. Ces derniers sont les produits phare de cette période, à l’instar des seaux à gâteaux et des boîtes pour Ramadan. Et certains professionnels signalent également pour cette même période un frémissement des ventes de sandales en plastique, en progression de l’ordre de 8%.
Durant cette période, les professionnels proposent des gammes de plus en plus élargies d’articles et jouent la diversification en termes de décoration, de coloris et de formes. Chez Atlas Plastic’s, leader sur ce marché, pas moins de 30 articles nouveaux sont lancés annuellement, dont un grand nombre en cette période. Et l’entreprise a aussi repris sa campagne de communication télévisée du Ramadan. L’objectif est, selon Hicham Tazi, directeur commercial de Atlas Plastic’s, «de toucher notre cible et de marquer notre présence sur le marché du plastique».
L’offre sur ce marché est essentiellement constituée de quatre grandes familles : les articles d’ameublement (chaises et tables), d’entretien (seaux, bassines), de cuisine (passoires, boîtes, bocaux, nappes, verres, assiettes etc.) et de rangement (placards, meubles à chaussures et même de cuisine). Selon les professionnels, chaque entreprise dispose d’une gamme de 50 à 100 articles. Cela concerne bien sûr les opérateurs structurés qui sont au nombre de 12, entre autres, Atlas Plastic’s, Dima Plast et Plastima, alors que les petites unités, opérant le plus souvent de façon informelle, ont une offre de deux à trois articles. Les opérateurs notent une multiplication de ces entités favorisée par la disponibilité des machines d’occasion ou importées de Chine dont le prix est très accessible. La matière première est également disponible dans la mesure où ces unités informelles font dans le recyclage. Les entreprises structurées sont concurrencées par cette production de moindre qualité. Cependant, elles souffrent davantage de la montée de l’offre turque qui est de bien meilleure qualité et très compétitive. Selon les professionnels, les clients se sont même rapidement détournés des produits asiatiques, ceux de Chine en particulier, au profit des articles turcs.
Les prix unitaires vont de 5 à 1500 DH
Caractérisé par la saisonnalité des ventes, ce marché enregistrait, selon les estimations du secteur, une croissance de 7 à 8%. Mais, durant ces deux dernières années, la hausse s’est située entre 2 et 3%. Un tassement qui s’explique par la crise économique. Sur un marché global du plastique estimé à 9,6 milliards, le segment des ustensiles ménagers représente, selon les professionnels, une part de 24%. Alors que l’emballage se taille la part du lion avec 45%. Le reste, selon la Fédération marocaine de la plasturgie, est constitué de produits divers.
Si des pics de vente sont enregistrées par certains articles saisonniers (seaux, bassines et boîtes de conservation), il est des articles comme les nappes et les meubles de rangement qui font l’objet d’une offre régulière sur toute l’année. Ainsi, pour les nappes et autres tapis en plastique, la demande reste plutôt régulière et enregistre une croissance soutenue due à la diversification de la production et de la créativité. Le prix varie de 5 DH le mètre pour les modèles basiques vendus au rouleau et 140 DH pour les nappes imprimées et colorées. Les tapis de bain sont commercialisés entre 10 et 25 DH en fonction du modèle. Alors que les tapis décoratifs pour le bord de piscine peuvent atteindre 50 DH le mètre. Quant aux boîtes, elles sont cédées entre 3 à 16 DH selon la taille.
Pour les bassines, les étiquettes sont au même niveau, sauf pour les grands formats qui peuvent s’afficher à 80 ou 100 DH en fonction du circuit de distribution. Dans la grande distribution, les articles ménagers sont de 2 à 3 DH plus chers que dans le circuit traditionnel. Il faut en moyenne entre 70 DH pour une chaise et 500 DH pour une table. Les meubles de rangement pour cuisine sont vendus entre 900 et 1 500 DH.
En dépit de la concurrence turque et de la production informelle et de la hausse de 30% sur les deux dernières années du granulé de plastique, les prix n’ont, en général, pas beaucoup évolué car les professionnels sont contraints, dit-on dans le secteur, de lâcher du lest afin de préserver leurs parts de marché. Ils ont plutôt joué la carte du repositionnement sur le créneau des produits volumineux (meubles de rangement) étant donné que les importations informelles en sous-facturation portent essentiellement sur des petits articles dont le prix ne dépasse pas en général les 6 DH.
