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Articles ménagers en plastique : la concurrence asiatique menace un marché en plein boom

Ce segment progresse de 6 à  8% chaque année et représente 24% du marché local du plastique. En dépit de la hausse du coût des intrants, les prix sont restés stables. Le prix plancher de 18 DH le kilo fixé par la douane pour protéger la production locale est jugé trop bas.

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Plastique Maroc 2012 07 10

Crise ou pas, le marché des ustensiles ménagers en plastique, dont l’offre est constituée essentiellement de tables, chaises, boîtes, seaux, bassines, passoires, tapis et nappes de table, reste sur une courbe ascendante. Chaque année, il progresse de 6 à 8%. Et pour cause, la ménagère marocaine raffole de ces articles qu’elle renouvelle très fréquemment.

Selon les professionnels, ce segment réalise 24% du volume d’affaires d’un marché du plastique estimé à 9,6 milliards de DH, contre 45% pour l’emballage. Le reste, précise-t-on à la Fédération marocaine de la plasturgie, est partagé entre divers autres produits.

Le segment des produits ménagers compte une douzaine d’entreprises organisées et plusieurs petites unités informelles. Parmi les grandes entreprises, on peut citer Atlas Plastique, leader avec une part de 35% du marché, Dima Plast ou encore Plastima, spécialisée dans les nappes et les tapis en plastique. Ce marché est caractérisé par la saisonnalité des ventes. Ainsi, les industriels soulignent trois périodes de haute saison : le mois de Ramadan, Aîd Al Adha et les trois mois de l’été.
Durant Ramadan, les ventes portent essentiellement sur les boîtes et les seaux à couvercle pour les gâteaux. Elles augmentent de 30 à 35% par rapport à un mois normal. En dehors des ménagères, la clientèle est composée d’un grand nombre de commerçants de gâteaux, notamment de chébbakia.

Pour Aîd Al Adha, ce sont les seaux, les bassines et les passoires qui sont les plus demandés, marquant une hausse de 15% par rapport aux autres mois de l’année. Certains professionnels signalent également pour cette même période une augmentation des ventes des sandales en plastique dont la progression serait de l’ordre de 5 à 8% par rapport à un mois normal.

De juin à août de chaque année, les transactions portent principalement sur les meubles de jardin. Les ventes de tables et chaises s’apprécient de 25 à 30% selon les professionnels. On signale aussi une augmentation de la demande sur les relax et les chaises longues provenant des complexes touristiques, piscines et autres plages privées, qui procèdent au renouvellement régulier de leurs équipements. 

Si pour les articles précités les ventes connaissent annuellement des pics, pour les nappes et autres tapis en plastique la demande reste plutôt régulière. Les professionnels ne disposent cependant pas de chiffres précis sur ces produits, mais ils soulignent qu’ils enregistrent une croissance soutenue due à la diversification de l’offre.

De 5 DH à 150 DH le mètre pour une nappe de table

Pour ce qui est des prix, les nappes vont de 5 DH le mètre pour les modèles basiques vendus au rouleau à 150 DH pour les modèles imprimés et colorés. Le tapis de bain est commercialisé entre 10 et 25 DH en fonction du modèle, et le mètre de tapis décoratif pour le bord de piscine peut aller jusqu’à 50 DH. Un seau est vendu en moyenne entre 10 et 12 DH. Avec couvercle, il coûtera entre 18 et 22 DH. Pour les boîtes, il faudra entre 3 et 16 DH en fonction de la taille. Le prix des bassines grand format va de 80 à 100 DH en fonction du circuit de distribution. Selon un commerçant de Derb Omar, les prix des articles ménagers en plastique sont plus élevés de deux ou trois dirhams dans la grande distribution que dans le circuit traditionnel. Enfin, pour une chaise, il faut débourser en moyenne 70 DH, quand une table revient à 500 DH.

Profusion de produits asiatiques à prix cassés

Notons que ces prix sont restés stables en dépit de la hausse du cours de la matière première. Importé essentiellement d’Arabie Saoudite, mais aussi des pays européens, des Etats-Unis et d’Asie, le granulé de plastique, à l’instar des autres matières premières, a vu son cours grimper de 30% durant les deux dernières années. Une hausse qui n’a cependant pas été répercutée sur le prix de vente en 2011, hormis un réajustement de 4% opéré par certains fabricants.
Et pour cause, la concurrence des importations massives en provenance des pays asiatiques a contraint les producteurs locaux à maintenir leur prix pour rester compétitifs et conserver leurs parts de marché. Selon les opérateurs, l’informel, constitué principalement d’importations en sous-facturation, représente 15% de l’offre des articles en plastique. Ces produits importés, souvent peu volumineux, sont vendus à des prix défiant toute concurrence. Ainsi, on trouvera des petites bassines à 3 DH ou encore des boîtes à un dirham. Mais la qualité n’y est pas toujours.

A la demande des industriels locaux, l’Administration des douanes a institué un prix plancher mais il a été fixé à 18 DH le kilogramme seulement. Ce seuil reste très bas, font-ils remarquer, lorsque le coût de la matière première varie entre 14 et 15 DH. Ne pouvant toucher au prix de vente, les industriels ont plutôt opté pour une diversification de l’offre et un repositionnement sur le créneau des produits de grandes dimensions.