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Après le complexe solaire Noor, le groupe espagnol Sener lorgne le projet Gas to Power

L’entreprise espagnole est spécialisée dans différents métiers ayant trait à l’ingénierie et à la construction, à l’industrie navale et aérospatiale et à l’environnement et aux énergies. Ses solutions sont conçues et brevetées par son département R&D. Elle dispose d’une expertise dans les projets d’infrastructures de transport urbain et de chemin de fer.

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projet NOOR

Le foisonnement de projets énergétiques au Maroc attise l’appétit du groupe Sener. Après avoir fait partie du consortium qui développe le complexe solaire Noor (I, II et III) à Ouarzazate, la multinationale espagnole veut se positionner en acteur de la stratégie gazière du Maroc «Gas to Power». «Aussi bien dans le thermo-solaire que dans le gaz naturel liquéfié (GNL), Sener dispose de ses propres solutions conçues et brevetées par son département R&D. Celui-ci dispose d’un budget de 5% du chiffre d’affaires», explique Anas Raisuni, directeur régional Sener Maroc.
Fondée en 1956 et présente dans une vingtaine de pays, l’entreprise espagnole est spécialisée dans différents métiers ayant trait à l’ingénierie et à la construction, à l’industrie navale et aérospatiale et à l’environnement et aux énergies.

Son chiffre d’affaires au niveau mondial s’élève à 800 millions d’euros en 2017. Au Maroc, elle n’est présente que dans le secteur solaire comme co-développeur dans les projets Noor I, II et III. Avec un portefeuille de projets de 2000 MW réparti entre l’Espagne, l’Afrique du sud, le Maroc et les USA, Sener se targue d’être parmi les leaders de l’énergie solaire thermique.

Plusieurs projets réalisés en Europe

Elle déploie au Maroc ses technologies de capteurs cylindro-paraboliques (CCP) nommés SENERtrough dans les centrales Noor I et II, ainsi que ses récepteurs de tour centrale à haute température au niveau de Noor III. A l’approche du délai de livraison de ces projets, l’entreprise espagnole n’aimerait pas voir son activité baisser au Maroc. D’où son vif intérêt pour la stratégie gazière du Maroc qui fait l’objet d’un retard par rapport à l’agenda initial (voir encadré). «Nous souhaitons développer notre business dans le secteur gazier à l’aune du méga-projet Gas To Power», concède le patron régional de Sener.
Ce méga-projet va chambouler à terme la structure du mix-énergétique marocain en faisant passer la part du GNL dans ce dernier de 11 à 25% à l’horizon 2030, à en croire les projections du ministère de l’énergie. Il porte sur la réalisation d’une multitude d’infrastructures gazières (jetée maritime, terminal GNL, centrales électriques à cycles combinés, un gazoduc) pour la coquette somme de 4,6 milliards dollars.
Construction d’usines flottantes de stockage et de regazéification, travaux de génie maritime, développement de centrales électriques au gaz… L’expertise de Sener dans l’industrie du gaz le positionne en candidat crédible pour Gas to Power. Du moins à en juger par ses références, à l’instar de sa participation au développement des terminaux de Sagunto (Espagne), de Dunkerque (France), de Zeebrugge (Belgique) ou de Gate (Pays-Bas).
«L’expérience de Sener dans les terminaux terrestres de regazéification de GNL, les travaux de génie maritime, la conception navale et les centrales à cycle combiné permet à la société de construire des usines de développement du réseau virtuel qui répondent aux différents besoins de nos clients», détaille notre interlocuteur.

En plus du solaire et du gaz, Sener dispose également d’une expertise dans les projets d’infrastructures de transport avec un portefeuille de projet de 70 systèmes de transport urbain (métros de Barcelone et de Guadalajara) et de plus de 10 000 km de chemin de fer, y compris le segment grande vitesse. «Nous pouvons faire beaucoup de choses au Maroc si l’on arrive à bousculer les Français qui demeurent dominants dans le secteur des infrastructures», observe Anas Raisuni.

[tabs][tab title = »Gas to Power : les raisons du retard « ]Comme nous l’expliquions dans un article paru en juin 2017, l’exécution du projet Gas to Power connaît un retard que le département de l’énergie explique par plusieurs raisons. «Compte tenu de la complexité et de la diversité des domaines couverts par le projet, l’analyse des offres reçues a nécessité des délais supplémentaires par rapport au calendrier prévu», nous a expliqué une source proche du dossier au niveau de la Direction des combustibles. Selon elle, «d’autres contraintes liées notamment aux travaux préparatoires relatifs au futur port méthanier ont fait que le planning prévu par la feuille de route connaisse un certain décalage». Et de conclure : «Une fois la short list des groupements pré-qualifiés pour le développement du projet arrêtée, nous entamerons le processus d’appel d’offres pour le développement, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance du projet Gas to Power. Cette étape s’étalera entre décembre 2017 et décembre 2018».[/tab][/tabs]