Affaires
Anouar Invest fixe ses priorités pour 2020
Le groupe vient d’arrêter une vision stratégique quinquennale. Elle devrait se traduire par la consolidation des acquis, la conquête de nouveaux marchés et le maintien de la dynamique d’investissement.

Le groupe Anouar Invest est un holding marocain opérant principalement dans l’agro-industrie, la logistique, la distribution, l’immobilier, les matériaux de construction et l’agriculture. A l’occasion de son vingtième anniversaire, le conseil d’administration du groupe, présidé par son fondateur El Hachmi Boutgueray, a nommé un nouveau directeur général en la personne de Rachid Sraidi. Ce dernier explique la vision stratégique du groupe à l’horizon 2020.
Globalement, comment a évolué l’activité du groupe en 2014 et en ce début d’année 2015 ?
L’activité 2014 du groupe Anouar Invest a connu une croissance de 11%, le chiffre d’affaires consolidé atteignant 7,2 milliards de dirhams. Cette croissance est principalement portée par le pôle agro-industrie, qui représente plus de 90% du chiffre d’affaires du groupe. Aussi, Anouar Invest réussit à maintenir ses marges malgré des conditions de marché qui se sont dégradées tout au long de l’année dernière et qui perdurent en ce début d’année 2015. Néanmoins, les activités du groupe intrinsèquement résilientes nous permettent de maintenir nos prévisions pour 2015.
Pouvez-vous nous donner plus de détails sur vos activités ?
Le groupe a débuté ses activités par la distribution et la logistique, via la société historique StockPralim, fer de lance du groupe. Depuis 2008, Anouar Invest a diversifié ses activités en s’intégrant dans le secteur de l’agro-industrie.
Ainsi, à ce jour le groupe est leader dans le négoce des céréales avec 30% de part de marché (blé tendre principalement), la distribution d’aliments de bétail et d’engrais, la fabrication de la farine (leader du marché avec sa marque Fandy), la production de biscuits (deuxième opérateur avec 25% de part de marché avec sa marque ombrelle Excelo), la conserverie de poisson avec ses marques Mario et Atlanta et depuis 2014 la production de lait et produits laitiers frais. Anouar Invest est présente depuis 2006 dans la promotion immobilière à travers une dizaine de projets sur l’ensemble du territoire.
Le groupe maintient son train d’investissement ambitieux pour à la fois consolider ses parts de marché au Maroc, poursuivre son modèle économique d’intégration et également se positionner en Afrique de l’Ouest sur les métiers qu’il maîtrise.
N’êtes-vous pas inquiet pour le pôle immobilier, au regard de la conjoncture actuelle ?
Effectivement, la conjoncture est plus difficile depuis 2014. Nous notons un ralentissement des ventes. Néanmoins, le groupe se positionne depuis 3 ans uniquement sur le segment social, le moyen standing et les lotissements immobiliers, et exclusivement dans le périmètre urbain de Casablanca où la demande demeure structurellement plus importante que l’offre disponible, contrairement à d’autres régions. Le groupe dispose à ce jour de la réserve foncière la plus importante sur les segments précités dans la capitale économique. Elle constitue par ailleurs près de 90% de notre réserve totale au sein du pôle immobilier.
Vous avez récemment arrêté une nouvelle vision quinquennale pour le groupe. Que faut-il en retenir ?
Il faut en retenir 5 mots clés: consolidation, ambition, résilience, responsabilité et valorisation du capital humain. Cinq termes qui résument les orientations stratégiques du groupe mises en place par la direction générale récemment désignée et validée par le conseil d’administration. La consolidation se traduit par l’adoption d’un nouveau référentiel de gouvernance. L’ambition consacre la conquête par le groupe de nouveaux marchés internationaux. Pour ce qui est de la résilience, il s’agit pour nous d’améliorer l’indépendance financière. Le maintien d’une dynamique d’investissement et la création d’un institut de formation pour valoriser nos ressources humaines sont également des priorités.
Le groupe prépare aussi une nouvelle organisation. En quoi consistera-t-elle, et à quels besoins devrait-elle répondre?
Effectivement, le groupe a préparé durant plusieurs semaines une évolution de son organisation, et depuis la semaine dernière elle a été annoncée à l’ensemble du management du groupe. Elle répond à une mise en adéquation de sa gouvernance avec sa vision. La holding s’est vue dotée d’une direction générale, entourée de 7 fonctions supports et de contrôle et de 5 comités: stratégique, exécutif, audit, ressources humaines et achats stratégiques. L’objectif final de cette nouvelle architecture de gouvernance est de donner progressivement au management des filiales plus d’autonomie tout en renforçant notamment les fonctions de contrôle par le biais de reportings, de l’audit interne et du suivi budgétaire.
Le groupe a choisi d’élever ses standards de gouvernance conformément aux exigences internationales en nommant un commissaire aux comptes de premier rang avec l’établissement de ses comptes consolidés selon les normes IFRS.
Aussi, le conseil d’administration d’Anouar Invest a décidé de nommer un administrateur indépendant.
Vous êtes en train de négocier un important financement auprès de la SFI. A quoi servira concrètement ce financement ?
Le financement actuellement en cours de négociation juridique est de 60 millions de dollars ; il sera dédié au financement partiel des investissements du groupe dans le pôle agro-industriel. Au-delà de la taille du financement, ce qui est important pour nous c’est de franchir avec succès l’ensemble des due diligences exigeantes que requiert tout financement international. Le groupe fait évoluer sa gouvernance, il développe également sa capacité à se confronter à des conditions de marché plus pointues.
