Affaires
Amith, toujours pas de candidat pour succéder à Karim Tazi
M. Tamer, PDG de Bogart, et M. Sajid, patron
de Mazafil, annoncés comme candidats potentiels.
Poursuite de la mise à niveau et développement des marchés espagnol et américain, les principaux chantiers du prochain président.

Karim Tazi, président de l’Association marocaine des industries textiles et de l’habillement (Amith), tirera sa révérence en juillet prochain après un mandat de trois années qui a débuté en 2004. Sa décision est irrévocable et les pressions amicales exercées par certains membres de l’association pour qu’il rempile n’ont pas eu d’effet. «Je ne suis pas intéressé par un deuxième mandat et je l’ai dit, dès mon élection, et lors de différentes réunions, aux membres du bureau de l’Amith», précise-t-il. Il a même avancé à juillet les élections initialement prévues en septembre pour se libérer plus tôt.
Dans son entourage, on précise que Karim Tazi avait accepté en 2004 de se présenter aux élections avec l’engagement d’aider le secteur à sortir de la crise dans laquelle il était empêtré. Dès son élection, son message en direction des confrères a été le suivant : «Pour sortir de la crise, il ne faut plus compter sur les subventions pour l’énergie ou les facilités sur les cotisations à la CNSS. C’est une dure réalité qu’il nous faut affronter pour avancer et trouver une issue à la crise». Dès lors, le secteur s’est progressivement pris en main, s’appuyant sur un contrat-programme signé avec l’Etat, qui s’est greffé au plan Emergence. En dépit de quelques difficultés, liées notamment à la fin des accords multifibres, la confiance a été rétablie.
La mise à niveau, un chantierà peine entamé
A en croire M. Tazi, «il ne devrait pas y avoir de problèmes de succession car il y a de nombreux profils et compétences qui peuvent prendre relève». Sauf que, pour l’heure, aucun candidat ne s’est encore officiellement déclaré. Certes, l’appel à candidature sera lancé à la mi-mai et les candidats disposent d’un mois à compter de cette date (donc jusqu’à la mi-juin) pour annoncer leur candidature.
Mais, en attendant, dans le milieu textilien, les spéculations et autres pronostics vont bon train, car, même officieusement, on reste dans l’expectative. Deux noms seulement reviennent dans les propos des industriels comme étant des candidats potentiels à la présidence. Il s’agit de Mohamed Tamer, PDG de la société Bogart, et de Mustapha Sajid, patron de Mazafil et Maveltex, tous deux membres du bureau de l’Amith. Ces derniers gardent cependant le silence quant à leurs intentions.
Quoi qu’il en soit, le futur président de l’Amith devra poursuivre trois chantiers. Il s’agit, en premier lieu, de la mise à niveau des entreprises, qui est à peine entamée. Deuxièmement, «il va falloir transformer l’essai avec l’Espagne», indique un exportateur. Les dernières statistiques révèlent que le choix de cibler ce marché a porté ses fruits puisque l’Espagne a, en 2006, détrôné la France, jusqu’ici premier client traditionnel du Maroc, avec des exportations qui ont atteint 9,7 milliards de DH contre 7 milliards de dirhams en 2005.
Troisième chantier : le développement des exportations vers les Etats-Unis. Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange entre les deux pays, les actions de prospection et de promotion se sont traduites par une hausse de 75% des exportations sur ce marché, à 383 MDH.
La poursuite de ces actions ne posera pas de problème, certifie Karim Tazi, «en raison de la qualité de l’équipe permanente de l’Amith» à qui revient le mérite, selon le président sortant, de 90% des réalisations de l’association.
Cependant, il ne manque pas de souligner, en bon joueur, que le bilan de son mandat n’est pas tout rose. Il parle, entre autres, de l’échec retentissant au niveau de la coopération avec l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), dont il a «dénoncé la gestion». En somme, pour lui, il s’agira de renouer le dialogue. Voilà, peut-être, un quatrième chantier pour le prochain président.
