Affaires
Aménagement du Bouregreg : la page Sama Dubaï définitivement tournée
La deuxième séquence du projet a été scindée en lots et les négociations sont en cours pour leur attribution. La viabilisation des terrains expropriés bientôt achevée. Alliances, Addoha, CGI et d’autres grands opérateurs nationaux et internationaux convoitent des lots.
Le projet Amwaj, deuxième séquence du méga chantier d’aménagement de la vallée du Bouregreg à Rabat, dont la concrétisation avait été freinée par le désistement du groupe émirati Sama Dubaï, semble sorti du tunnel.
Il y a quelques mois La Vie éco avait présenté les grandes lignes du plan de sauvetage imaginé par la direction de l’Agence d’aménagement de la vallée du Bouregreg (AAVB) en charge du projet consistant à saucissonner la séquence en lots. C’est justement ce à quoi s’est employée l’agence dernièrement. Mais d’abord cette dernière a procédé à l’expropriation du terrain de 110 ha qui avait été initialement transféré à la société gestionnaire du projet mené par Sama Dubaï. Le tour de table était complété par l’AAVB, la Caisse de dépôt et de gestion et la Caisse marocaine de retraite.
«Entamée en 2010, l’expropriation des terrains a été finalisée en mars 2011», précise-t-on à l’AAVB. Dans la foulée, la société gestionnaire a été dissoute. A présent, l’Agence est en phase de finaliser les travaux de viabilisation des parcelles expropriées. Mais, surtout, des appels à manifestation d’intérêt ont été lancés à l’intention des opérateurs nationaux et internationaux intéressés par une ou plusieurs tranches du projet.
La seconde phase du projet a repris son appellation générique, Al Saha Al Kabira
Le secret est gardé autour des développeurs qui se sont manifestés, les négociations étant en cours. L’on apprend néanmoins auprès de sources proches du dossier que les plus grands promoteurs nationaux (Alliances, Addoha, CGI…) et internationaux cherchent à prendre pied dans la séquence. La rareté du foncier qui caractérise actuellement la ville de Rabat n’est sans doute pas étrangère à cet engouement.
Outre une refonte de sa modalité de développement, la seconde phase du projet Bouregreg, qui reprend son appellation générique, Al Saha Al Kabira, a vu sa consistance même remodelée. A ce stade du développement, les initiateurs ne sont en mesure de préciser que la répartition de la surface plancher du projet qui atteint en tout 857 000 m2. Sur ce total, 57% (488 490 m2) sont prévus pour la composante résidentielle (4 800 logements). C’est moins que ce qui était prévu dans la première mouture du projet. Et pour cause, une plus grande surface est allouée aux équipements, notamment le Grand Théâtre de Rabat qui s’étendra sur 27 000 m2. Les commerces et les bureaux devraient quant eux s’étendre sur 111 410 et 128 550 m2, respectivement.
70% des appartements de Bab Al Bahr commercialisés
Dans les prochains mois, de nouvelles infrastructures seront opérationnelles. Citons le pont Moulay Youssef dont les travaux ont été lancés en janvier 2012 par l’Agence du Bouregreg. Situé entre le pont El Fida et le pont Hassan II, cet ouvrage devrait absorber environ 17% du trafic actuel dès sa mise en service en février 2013, selon ses initiateurs. Vient ensuite, une rocade urbaine de 8 km qui devrait prendre naissance à l’avenue Mohammed VI pour aller jusqu’à la route de Meknès.
En plus de la séquence Al Saha Al Kabira, le projet d’aménagement de la vallée du Bouregreg comprend cinq autres parties : Bab Al Bahr, la Kasbah du Bouregreg, le Sahrij du Oued, El Minzeh El Kébir et Macharif Hssain.
C’est Bab Al Bahr, développée par une joint-venture entre Al Maabar d’Abu Dhabi et l’Agence du Bouregreg qui est, pour le moment, beaucoup plus avancé.
«Les travaux des fronts marina et fluvial sont totalement achevés, et les travaux de finition des immeubles résidentiels sont avancés à hauteur de 90%», fait-on savoir auprès de l’AAVB.
Mais l’ensemble des unités ne devrait être livré que d’ici 2014. Jusqu’à présent, près de 70% des 1 800 unités résidentielles que compte la séquence auraient déjà trouvé preneur depuis le lancement de la commercialisation début 2010. Les prix de ces unités varient de 16 000 à 27 000 DH le m2, selon l’emplacement et le standing.
A présent, les initiateurs du projet attaquent la vente de la composante commerciale, laquelle est proposée moyennant un pas de porte de 30 000 DH/m2 et un loyer de 250 DH/m2. L’offre aurait déjà séduit quelques marques internationales.
Bab Al Bahr devrait en outre connaître les prochains jours le démarrage des travaux de construction d’un Rotana Palace de 152 chambres dont l’ouverture est prévue en 2014. Devraient suivre les prochains mois trois autres hôtels. Pour ce qui est des autres séquences, le management de l’AAVB annonce déjà avoir réalisé leurs différentes études, ce qui a permis d’établir un planning de développement les prochaines années. Néanmoins, on se fait peu prolixe sur les délais de développement y compris pour la seconde séquence. Exit les annonces ambitieuses du passé qui ont été portées par l’euphorie du marché, à présent, l’on se contente de préciser que «les lancements de travaux se feront selon le rythme du marché».