Affaires
Agronomie : des bourses américaines pour des chercheurs marocains
Quatre à six candidats seront sélectionnés dans le cadre du programme Borlaug 2016. Depuis son lancement en 2004, le programme a bénéficié à vingt chercheurs du Royaume, parmi lesquels huit sont issus de l’INRA.

Des chercheurs marocains bénéficieront, cette année, du Programme Norman E. Borlaug de bourses internationales pour la science et la technologie agricoles. C’est ce qu’a annoncé Karen Uetrecht-Burst, experte du Bureau des affaires agricoles (FAS) en Afrique et Moyen-Orient du Département américain de l’agriculture (USDA), lors d’une rencontre organisée, le 24 mars à Rabat, à l’Institut national de recherche agronomique (INRA), avec les lauréats du programme Borlaug 2015. La visite au Royaume de Karen Uetrecht-Burst avait pour objet de passer des entretiens avec les candidats marocains au programme Borlaug 2016. L’experte américaine, qui a qualifié ces candidats d’«excellents» et «parmi les meilleurs depuis le début du programme», devrait en sélectionner entre quatre et six.
Il convient de rappeler que le Programme de bourses Borlaug a été créé en 2004. Il rend hommage à l’agronome et acteur humanitaire américain Norman E. Borlaug, lauréat du Prix Nobel, mondialement reconnu en tant que «père de la révolution verte». Ce programme vise la promotion de la sécurité alimentaire et la croissance économique, en offrant des possibilités de formation et de recherche à des boursiers provenant de pays en développement à faible revenu. Chaque boursier travaille ainsi en collaboration directe avec un mentor d’un organisme universitaire américain, d’un centre de recherche ou d’un département gouvernemental, pour une durée de 6 à 12 semaines. Le mentor américain visite, par la suite, l’institution d’origine du boursier en vue de poursuivre leur collaboration scientifique. Le coût global est de 40000 dollars par étudiant.
La plupart des projets relèvent des disciplines high-tech, notamment la biotechnologie
Le Maroc a commencé à bénéficier du programme Borlaug à partir de 2007. Depuis cette date, ce sont au total vingt chercheurs marocains issus des différents instituts nationaux qui ont été retenus, parmi lesquels huit proviennent de l’INRA. Selon son directeur, Mohamed Badraoui, «cette initiative est très intéressante, parce qu’elle ouvre la voie à de jeunes chercheurs marocains pour travailler en commun avec leurs collègues américains sur des projets de recherche à long terme en appui au Plan Maroc Vert». La plupart des chercheurs de l’institut ayant participé au programme sont orientés vers des disciplines high-tech, notamment la biotechnologie. Le directeur de l’INRA espère que, dans un avenir proche, le programme comprendra d’autres disciplines, dans le domaine de la technologie de pointe, telles que la bioinformatique.
Dans l’ensemble, le Maroc compte des domaines de recherche très variés, comme par exemple la gestion de l’eau, la biotechnologie ou encore l’agriculture climatique intelligente (climate smart agriculture). De même qu’il s’équipe aujourd’hui pour la caractérisation génétique des ressources naturelles, spécialement les plantes, les animaux et les microbes. C’est pourquoi l’INRA a fait l’acquisition d’un séquenceur d’ADN qui est utilisé pour traiter, identifier et caractériser les différentes espèces et variétés nationales.
Parmi les success-story du programme Borlaug, il y a celle d’un mentor du Texas venu au Maroc travailler sur la production d’agrumes. Le scientifique y a découvert une technique d’irrigation marocaine (appelée «narrow floading»). A son retour aux Etats-Unis, il a adopté cette technique d’irrigation au niveau des plantations de pamplemousse, ce qui a permis aux agriculteurs américains de réaliser des économies d’eau et d’améliorer leur production.
