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Agriculture : Comment le bio booste l’économie solidaire

• Les jardins de Touzaikou, une coopérative féminine de produits bio qui perce à l’export.
• Un exemple agroécologique qui contribue à la préservation de la ressource en eau à travers une production à forte valeur ajoutée.
• L’activité génère aussi localement une dynamique économique.

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Agriculture

Du champ à l’assiette, les petites fermes de produits bio ont tendance à se multiplier ces dernières années dans la région du Souss Massa. Les jardins de Touzaikou est l’une d’elle mise en place par une coopérative féminine en 2018. Implantée à Ait Amira, à une trentaine de km au sud d’Agadir, cette grande coopérative de productrices, une quinzaine, dispose de 3 ha dont 1,5 sous-serre et le reste en plein champ.
C’est suite à un appel à projet de l’Agence de développement social et grâce à l’association de la localité de Touzaikou, qu’a vu le jour cette coopérative. Le partenariat de ses deux entités a permis, pour initier ce projet, de réunir une enveloppe de 450 000 DH à laquelle les membres de la coopérative ont contribué relativement, indique un de ses représentants.
En circuit court, sans emballages excessifs, les légumes comme les fruits des jardins de Touzaikou ont séduit le consommateur à la recherche de produits bio. La récolte des produits se faisant juste avant leur mise en vente pour préserver leur fraîcheur. C’est ainsi que les acteurs de cette ferme qui constitue un bel exemple de tourisme agricole ont très vite commercialisé des paniers composés de leur production et livrés à domicile. Depuis 2020, la coopérative féminine de Touzaikou perce même à l’international. C’est près de 90% de sa production qu’elle exporte à l’étranger grâce à un de ses partenaires, précise un responsable. Les petits pois, les haricots et les courgettes sont les produits les plus exportés. Le marché local reste tout de même un débouché que l’entité envisage de développer à travers une offre dans des magasins de proximité.
En attendant, dans la localité, l’activité de la coopérative a véritablement généré une dynamique et contribué à sa notoriété. Il n’est pas rare de voir des consommateurs se déplacer sur les lieux pour acheter sur place ses produits et visiter la ferme. En raison du caractère précoce des cultures maraîchères dans la région, les productrices s’attellent dès septembre aux semences et dès les mois de novembre et décembre, les premiers produits sont mis sur le marché.
L’activité est aussi un exemple agroécologique à suivre, puisqu’il constitue une réponse à la rareté de l’eau à travers une production à forte valeur ajoutée par le biais d’une agriculture non intensive et raisonnée. C’est aussi une activité vivrière qui contribue au développement rural.
A noter que le Souss-Massa possède un énorme potentiel de terrains agricoles aptes à être convertis en terrain de productions biologiques, notamment dans les zones de montagnes ou les agriculteurs n’utilisent pas les intrants chimiques de synthèse. Considérée comme une des régions pilotes dans le domaine de la production biologique, le Souss-Massa est connu par sa richesse et sa diversité en produits agricoles à haute valeur ajoutée et de terroir, est-il indiqué dans une note d’information sur le sujet, communiquée par la Direction régionale de l’agriculture.
Dans cette région, deux types de cultures biologiques sont développées. Il s’agit des cultures cultivées, à savoir le maraîchage, les agrumes, le safran et les cultures spontanées telles que l’arganier et les plantes aromatiques. Au niveau régional et dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement agricole Génération Green, il est prévu également d’augmenter les superficies biologiques pour les filières suivantes : l’olivier, l’amandier, le palmier dattier les agrumes et les autres arbres fruitiers, ainsi que les plantes aromatiques cultivées. Les cultures maraîchères, la menthe, le bananier, le grenadier, l’arganier, le safran, le câprier et le henné sont aussi concernés. Pour accompagner le développement de l’agriculture biologique dans la région, ce sont ainsi plusieurs cultures et espèces agricoles en mode biologique, ainsi que la reconversion d’autres superficies conventionnelles en bio qui sont au programme. Pour l’heure, une dizaine de projets ont été proposés à cet effet. En parallèle, il est dit que plusieurs actions d’appui et d’encadrement seront menées pour accompagner et renforcer la capacité des producteurs afin d’assurer la réussite des investissements dans le bio.
L’impact de ces perspectives sur les zones rurales est fort attendu. L’agriculture biologique étant considérée comme un moyen alternatif pour créer des emplois supplémentaires et aussi pour l’amélioration des revenus des agriculteurs et des familles rurales. La valeur ajoutée des produits biologiques et l’appréciation des consommateurs de ces produits sont quelques-uns des éléments fort attractifs pour les cultivateurs qui voudraient investir dans cette filière à fort potentiel.