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A quoi ressemblera la zone logistique multiflux de Zénata
Deux secteurs prévus, l’un pour les métiers liés à l’activité portuaire et l’autre pour l’intermodalité et les terminaux spécialisés. Réalisation en deux phases dont une à court terme portant sur 111 hectares.

Ce n’est un secret pour personne, le développement de la zone logistique multiflux de Zénata est une étape importante dans le cadre de la concrétisation de la stratégie nationale de la logistique. Mais à quoi ressemblera concrètement cette zone ? Comment fonctionnera-t-elle? Quel modèle y sera implanté ? Autant de questions qui taraudent les esprits des logisticiens et auxquelles des officiels n’y répondent pas forcément de manière exhaustive. Pourtant, différentes études menées avec le soutien de la Banque européenne d’investissement (BEI) ont déjà dressé les contours de ce que sera réellement la zone logistique de Zénata. Les conclusions de ces études sont entre les mains des pouvoirs publics depuis quelques semaines déjà, en vue de prendre les décisions qui s’imposent pour le démarrage effectif de la réalisation de la deuxième tranche de la zone, prévu au plus tard en 2016. En attendant une communication officielle autour des conclusions de ces études, La Vie éco, qui a pu consulter les différents documents livrés dans ce cadre, apporte en exclusivité les premiers détails du projet de la zone logistique multiflux de Zénata (ZLMZ).
D’emblée, l’une des premières conclusions à retenir est que cette zone, bien qu’elle représente au niveau fonctionnel un seul domaine, sera structurée finalement en deux zones bien différenciées en raison de la ligne de chemin de fer Casablanca-Mohammédia qui traverse le site devant l’abriter. Ce dernier, qui s’étale sur 323 hectares, sera donc composé d’un secteur Ouest de 196 hectares, et d’un secteur Est de 127 hectares. Cette séparation est d’une importance stratégique pour le développement de la zone, vu que la proposition d’aménagement faite par les consultants a été fortement impactée par cette contrainte. Ces derniers ont dû ainsi proposer un schéma d’aménagement des zones fonctionnelles dont l’objectif principal est d’assurer une diversité des fonctions abritées dans les deux secteurs, tout en s’assurant du développement d’une synergie entre eux et de la possibilité pour chacun d’eux d’une expansion future en fonction de la demande.
Ainsi, le schéma retenu propose de faire du secteur Ouest une zone dont la vocation principale est le développement d’activités directement liées à l’activité portuaire. Dans une première phase, les consultants ont recommandé le développement de lots de projets logistiques, avec la possibilité à moyen, voire à long terme, d’offrir des parcs logistiques de plus grande envergure. Dans le détail, le secteur dit «I» abritera l’avant-port de la ZLMZ, des zones aménagées à l’air libre pour abriter des parcs de stationnement de poids lourds, des dépôts de conteneurs vidés et des parcs de stockage. Il pourra en outre intégrer des lots logistiques et de transport qui serviront principalement à la relocalisation d’opérateurs dans l’environnement portuaire. Une pépinière logistique (ndlr: pour soutenir la création d’opérateurs en logistique) y est même prévue au même titre que des projets de cluster et d’autres projets singuliers. Logiquement, la proposition y prévoit également l’installation d’une zone centrale de services et un centre de vie (restauration, stations services…) autour desquelles pourront être développées les zones d’activités.
Pour ce qui est du secteur Est, il est en revanche question d’une réserve foncière dédiée à l’offre liée à l’intermodalité. Sa diversité sera assurée par la présence de terminaux spécialisés, y compris ceux destinés aux céréales et qui sont spécifiquement mentionnés dans la stratégie nationale. Pour cette partie, les études ont prévu que le noyau central du parc logistique serait maintenu dans la zone actuelle de la SNTL, avec une possibilité d’agrandissement sur les terrains adjacents. De nouveaux parcs sont aussi prévus à proximité de la zone de la SNTL sur la façade de l’autoroute Casablanca-Rabat.
En termes de réalisation, les recommandations de l’étude penchent pour un développement de ces deux secteurs en deux phases, une à court terme et l’autre à moyen et long terme, de manière à assurer une supranationalisation progressive de la ZLMZ. La première phase prévoit ainsi le développement de zones fonctionnelles d’une superficie brute totale d’environ 53 ha, et la réservation de 38 ha pour une expansion future. La structure routière prévue pour accompagner le développement de ces zones permettra l’accès à 20 autres hectares dans le cas où l’évolution de la demande nécessite un développement de nouvelles zones. L’investissement total d’urbanisation pour cette première phase est estimé à 188,5 MDH. Pour ce qui est de la seconde phase, elle concerne le développement de la ZLMZ de manière à atteindre les 323 hectares prévus dans le cadre de la stratégie nationale. Sur cette superficie, 263 hectares de zones fonctionnelles peuvent être développées, dont une centaine à proposer sous la forme d’une nouvelle offre de parcs logistiques. Le reste sera destiné aux autres infrastructures devant accompagner l’offre logistique. Les investissements nécessaires pour cette seconde phase porteront le budget global d’aménagement à 835,5 MDH.
C’est dire que les grandes lignes du développement de la zone sont désormais connues. Il reste maintenant juste à résoudre quelques problématiques opérationnelles soulevées par les études et qui appellent à une prise de décisions stratégiques de la part des pouvoirs publics.
