Affaires
7,5 milliards de DH de nouveaux investissements dans l’industrie !
Une trentaine de projets sont annoncés dans l’aéronautique, l’automobile, le textile, les TIC et la fabrication de médicaments. Un nouveau plan de réforme de l’investissement a été présenté par le ministère du commerce et de l’industrie.

La dynamique enclenchée par le plan d’accélération industrielle donne ses fruits, du moins sur le plan de l’amélioration de l’attractivité du Maroc. De nouveaux investisseurs, pour l’essentiel des sous-traitants aéronautiques et automobiles, y prennent pied ou consolident leur présence. Lors d’une cérémonie présidée par le Souverain, trente contrats d’investissement pour un total de 7,5 milliards de DH, devant générer 39000 emplois, ont été signés, et ce, en marge du lancement du «nouveau plan de réforme de l’investissement» du ministère du commerce et de l’industrie.
Le groupe américain Delphi s’est engagé à ouvrir sept usines générant 13 000 emplois dans l’industrie automobile. Dans le même secteur, le groupe canadien Linamar investit près de 2,7 milliards de DH dans une usine de production de composants moteurs. L’unité approvisionnera dans un premier temps l’usine de production de moteurs de PSA au Maroc puis d’autres constructeurs à terme. Autre entreprise qui s’ajoute à l’écosystème automobile : Simoldes, spécialisée dans la fabrication de moules et l’injection plastique pour l’automobile, avec à la clé un investissement de 650 MDH. Douze autres projets d’un coût de 1,5 milliard de DH et devant créer 4 000 emplois sont retenus dans l’industrie automobile. Ils vont être réalisés par Te Connectivity, Faurecia Automotive systems technologies, Yazaki Kénitra, Relats Maroc, Ajaha, Sonofet, Teves TSC Morocco, Mecaplast, Smom, Lear Automotive, Yura Corporation Morocco et Aerodefi RG Fixations.
Le groupe OCP va constituer un écosystème pour plusieurs métiers
Dans le textile, un contrat a été signé avec la société Decathlon pour le développement au Maroc d’une plateforme d’achat et d’un réseau de vente avec un investissement de 163 MDH. Ces projets devraient générer 10 900 emplois et plus de 2 milliards de DH de sourcing local. L’enseigne compte ouvrir 26 nouveaux magasins au Maroc et étendre son entrepôt situé à la zone franche de Tanger. Huit autres contrats d’investissement ont été signés en marge de la même cérémonie, totalisant 425 MDH d’investissement. Les entreprises concernées sont Bluefinger, Med sourcing, Tint Color, Bernitex Clean, John Haralambous, Island Blue, Settavex, Wash & Co, et VFI. L’industrie aéronautique n’a pas été en reste. Quatre nouvelles unités industrielles vont ainsi voir le jour pour un montant total des investissements de 261 MDH et 564 emplois à la clé. Alcoa Fixations Casablanca, Labinal Maroc, Latsima et Stelia Aerospace Maroc ont signé des conventions. Cette dernière, filiale d’Airbus, avait déjà annoncé la création d’une nouvelle usine il y a quelques mois.
Par ailleurs, plusieurs ministères dont celui de la santé ont signé un contrat d’investissement avec le laboratoire pharmaceutique Sothema pour la fabrication de médicaments bio-similaires. La société Sofrecom, filiale du français Orange a également signé un contrat pour la création d’un centre Nearshore IT. L’activité exacte de ce nouveau centre n’a pas encore été dévoilée.
En plus de ces conventions, un partenariat a été conclu entre le ministère de l’industrie et l’OCP, le premier de son genre selon M. Elalamy. Il concerne la mise en place d’un «écosystème industriel OCP» autour de grandes entreprises et des PME sous-traitantes. Ecosystème qui sera déployé dans les zones de Jorf Lasfar, Khouribga, Safi, Gantour et Laâyoune. Plusieurs filières sont concernées, notamment la maintenance industrielle, la construction industrielle, la chimie, les mines, etc.
Les sous-traitants obtiendront le statut d’exportateur indirect
Pour consolider cette dynamique et améliorer davantage l’attractivité de la plateforme Maroc auprès des investisseurs locaux et internationaux (dont les leaders mondiaux), un nouveau plan de réforme de l’investissement a été présenté par le ministre du commerce et de l’industrie. Le dispositif prévoit ainsi un impôt sur les sociétés à 0% pendant cinq ans pour les «industries en création» ; le développement d’une zone franche, au moins, par région. Autre mesure, «les grandes industries exportatrices» selon l’appellation du ministre bénéficieront désormais des avantages des zones franches même en s’installant géographiquement ailleurs. De plus, les sous-traitants obtiendront le statut d’exportateur indirect, une mesure réclamée depuis des années par les industriels qui fournissent directement les exportateurs. Aussi, ce plan comprend la mise en place d’appuis renforcés aux régions les moins favorisées sous forme de mesures d’encouragement pour les investisseurs qui s’y installent.
En parallèle, une nouvelle charte de l’investissement (la dernière datant de 1995) est désormais en vigueur. Selon le ministre, un profond toilettage a été effectué pour aboutir à un document intégré, accessible et regroupant l’ensemble des mesures incitatives pour donner plus de visibilité à l’investisseur.
Toutes ces mesures vont permettre de conforter les réalisations du PAI dont le bilan est déjà en avance sur les objectifs 2020, selon les données dévoilées par le M.Elalamy. A fin juin, 12 secteurs ont été structurés en 41 écosystèmes engageant les opérateurs à créer 250000 emplois durant les deux premières années d’exécution de la stratégie (50% de l’objectif fixé à terme). 427 000 emplois étaient déjà engagés (promis par les différents contrats de performance) et 160 000 contractualisés entre 2014 et 2016. En contrepartie de la réalisation par les opérateurs de ces objectifs, 17,3 milliards de DH ont été engagés en 2 ans (86% des ressources du fonds de développement industriel) et seront déboursés sur la période 2014-2020. 24% ont été destinés aux grands projets, 24% à l’appui des PME et 52% ont été consacrés aux écosystèmes.
[tabs][tab title = »Restructuration du ministère pour mieux piloter la réforme« ]Le plan prévoit également des réformes organisationnelles. L’une d’elles est déjà actée : la fusion de l’AMDI, Maroc Export et l’Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC) en une seule entité : l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE). Un changement qui devrait mettre fin à une «perte d’énergie et de moyens» déplorée par le ministre qui note que «ce projet de fusion traîne depuis vingt ans». Au sein même du ministère, des changements auront lieu pour mieux répondre aux défis. Il est question de créer une direction générale de l’industrie et d’une autre dédiée au commerce (intérieur et extérieur). Une troisième direction sera dédiée à l’économie digitale et au e-gouvernement. Elle aura pour mission de développer des services administratifs dématérialisés, l’objectif étant la réalisation de 50% des démarches administratives en ligne.[/tab][/tabs]
