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Affaires

70 nouveaux courtiers obtiennent enfin leur code de placement

Les assureurs avaient motivé leur refus d’accepter 80 nouveaux courtiers par la volonté de minimiser les risques

Ces derniers les accusent de rouler pour leurs agents
généraux.

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Après d’âpres négociations entre la Fédération nationale des agents et courtiers en assurance du Maroc (FNACAM) et les compagnies d’assurance, près de 70 courtiers sur les 80 qui en avaient fait la demande ont finalement obtenu un code de placement leur permettant d’exercer. A rappeler que ces derniers avaient passé leur examen de courtage en juin 2005 et ont dû patienter depuis.

Officiellement, les compagnies avaient motivé leur refus d’accorder un code à  ce groupe de courtiers nouvellement installés par la «volonté de sélectionner les meilleurs profils afin de minimiser les risques», explique-t-on. Les codes devaient donc être «délivrés en fonction du niveau potentiel de production, de l’emplacement ainsi que de la compétence du requérant». Mais, officieusement, précise un courtier, «les compagnies refusent de collaborer avec les nouveaux courtiers car elles ne veulent pas faire de la concurrence à  leurs agents généraux (ndlr : courtiers travaillant exclusivement avec une compagnie). C’est une attitude tout à  fait normale car, avec ces derniers, les assureurs ont la mainmise sur les portefeuilles». Un autre courtier, souhaitant aussi garder l’anonymat, abonde dans le même sens tout en précisant qu’il s’agit d’une «nouvelle stratégie, alors qu’auparavant courtiers et compagnies ont toujours eu des relations de partenariat comme cela se fait d’ailleurs sous d’autres cieux». Pour cette même source, il n’y a pas lieu de changer une formule qui a toujours bien fonctionné, quand d’autres courtiers considèrent que la décision initiale de ne pas donner un blanc-seing aux nouveaux arrivants s’explique par le fait que «les compagnies craignent l’ouverture des frontières et n’ont aucune visibilité sur l’avenir». D’o๠leur idée de développer et protéger leurs réseaux d’agents généraux au détriment des courtiers. Tous ces arguments et interprétations sont tout bonnement rejetés par les assureurs qui rappellent que le refus est «une simple mesure de précaution».

La durée exceptionnelle de l’attente n’aura pas été sans faire réagir la profession de manière générale. Regroupés au sein de la FNACAM, ils estiment qu’au lieu de refuser les codes et donc d’empêcher les cabinets de courtage d’exercer, les assureurs devraient envisager une révision des critères de sélection. Les courtiers proposent, à  cet égard, la fixation d’un chiffre d’affaires minimum en-deçà  duquel l’assureur peut mettre fin au contrat le liant à  un courtier. Dans les faits, une mesure similaire est déjà  en vigueur : la DAPS (Direction de l’assurance et de la prévoyance sociale) peut retirer l’agrément à  un courtier qui ne réalise aucune production durant toute une année.

Un chiffre d’affaires minimum pour sélectionner les nouveaux courtiers
Outre le critère du chiffre d’affaires minimum, on suggère que les compagnies puissent aussi avoir des exigences au niveau de la formation. Dès lors, certains profils, notamment les diplômés en littérature, suggère-t-on, en raison des compétences techniques exigées, pourraient être écartés.

A l’heure actuelle, le débat n’est toujours pas tranché, mais il faudra s’attendre, selon les professionnels, à  une délivrance plus restrictive desdits codes. Cela d’autant qu’aujourd’hui le réseau de distribution du secteur compte 830 agents généraux et courtiers (230 courtiers et 600 agents). La concurrence est assez rude dans les grandes villes o๠il y a une forte concentration de courtiers. Selon certains parmi ces derniers, la concentration n’est pas la seule contrainte puisque la concurrence risque d’être plus vive avec l’arrivée des courtiers étrangers, particulièrement les Américains, qui bénéficieront de plusieurs avantages accordés par l’accord de libre-échange liant le Maroc aux USA.